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Actualités - CHRONOLOGIE

Le cauchemar est terminé pour 178 libanais évacués hier de Freetown Neuf mille autres demeurent sur place et 21 seraient portés disparus

Le drame a pris fin pour 178 Libanais évacués hier de Freetown à bord d’un appareil de la Middle East Airlines (MEA) spécialement affrété par le gouvernement libanais. Ce groupe, composé essentiellement de femmes et d’enfants, était attendu à l’aéroport de Beyrouth à quatre heures du matin aujourd’hui jeudi après une brève escale à Tunis. Les dépouilles des deux Libanais tués par des pillards dans la capitale sierra-leonaise, Hassan Jamil Saïd et Walid Roumié, ont également été rapatriées à bord du même vol.
Neuf mille de nos compatriotes demeurent cependant bloqués dans ce pays d’Afrique où la situation reste incertaine quatre jours après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Ahmed Tejan Kabbah. Selon des informations rapportées par l’ANI (officielle), le sort de 21 Libanais portés disparus n’est toujours pas connu. Des dizaines d’autres sont encore bloqués sur leurs lieux de travail dans de petits villages dispersés.

«Je ne reviendrai jamais»

Toujours selon l’ANI, les troubles se poursuivent à Freetown. Les domiciles et les bureaux de Libanais des familles Sleimane, Sarieddine et Bahsoun ont été pillés, de même que les maisons du consul honoraire de Syrie en Sierra Leone, Hussein Jawad, et de son frère Abdel Ilah Jawad, consul honoraire de Russie.
Le ministère des Affaires étrangères a suivi hier de près les développements en Sierra Leone. L’Hôtel Bustros était en contact permanent avec l’ambassade du Liban à Freetown où des dizaines de familles ont trouvé refuge.
L’évacuation des 178 Libanais s’est effectuée sous la protection de la force ouest-africaine de paix composée essentiellement de Nigériens.
«L’avion est théoriquement prévu pour 150 personnes, mais comme il y a beaucoup d’enfants en bas âge, on va pouvoir décoller», a déclaré le commandant de bord avant que l’avion ne s’envole pour Beyrouth.
Les traits tirés, portant dans leurs bras des enfants fourbus, beaucoup quittent un pays qui les a vus naître.
«Je suis née ici. C’était chez moi. Mais je ne reviendrai jamais», confie en sanglotant une femme propriétaire d’une bijouterie. «Comme ils n’arrivaient pas à ouvrir le coffre, ils ont tout cassé», dit-elle des pillards.
«Je n’ai plus rien. Ils ont tout volé. Les boutiques, les maisons. Ils emportaient tout, les chaises, les tables et même la cuvette des toilettes», ajoute une jeune fille.
«Ils étaient saouls. Une amie à moi a été frappée sauvagement», ajoute-t-elle.
Dans l’inévitable cohue des familles qui se pressent vers la passerelle en s’interpellant en arabe, une femme pique une crise de nerfs. «Laissez-moi partir», hurle-t-elle.
Les hommes accompagnent leurs épouses jusqu’à l’avion, n’en finissant pas d’embrasser leurs enfants.
«Mes affaires sont ici, comment voulez-vous que je m’en aille?», déclare un commerçant qui se dit toutefois «soulagé de voir ma famille désormais à l’abri».
«Optimiste», il espère que son épouse pourra revenir «d’ici deux ou trois mois si les choses se calment».
Le président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, est entré en contact téléphonique avec l’ambassadeur du Liban à Freetown, M. Mohammed el-Zib, qui l’a informé de la situation de la communauté libanaise.
Le drame a pris fin pour 178 Libanais évacués hier de Freetown à bord d’un appareil de la Middle East Airlines (MEA) spécialement affrété par le gouvernement libanais. Ce groupe, composé essentiellement de femmes et d’enfants, était attendu à l’aéroport de Beyrouth à quatre heures du matin aujourd’hui jeudi après une brève escale à Tunis. Les dépouilles des deux...