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Actualités - CHRONOLOGIE

Visite inopinée de Khaddam et Chareh à Ryad Damas inquiet de l'opération turque dans le nord de l'Irak

Deux hauts responsables syriens ont évoqué hier avec les responsables séoudiens à Ryad l’incursion turque en Irak, qui inquiète Damas ainsi que les difficultés du processus de paix, a-t-on appris de sources diplomatiques arabes.
Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam et le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh sont arrivés inopinément dans la capitale séoudienne dimanche et ont remis au roi Fahd un message du président syrien Hafez el-Assad, selon l’agence officielle séoudienne SPA. Ils ont également été reçus par le prince héritier Abdallah Ben Abdel Aziz.
De même source, on indique que MM. Khaddam et el-Chareh ont évoqué outre le processus de paix, «les développements dans la région, que la Syrie juge extrêmement dangereux», faisant allusion à l’incursion turque en Irak.
Des dizaines de milliers de soldats turcs ont pénétré mercredi à l’aube dans les zones kurdes du nord de l’Irak — échappant au contrôle de Bagdad — à la poursuite de militants séparatistes kurdes turcs. Selon les sources de l’état-major de l’armée turque, près de mille rebelles kurdes ont été tués depuis mercredi lors de cette opération (VOIR AUSSI P. 8).
De source diplomatique arabe à Ryad, on indique que la Syrie s’inquiète de cette opération militaire, surtout que les combats se déroulent près du triangle frontalier turco-irako-syrien, au nord de la Syrie, ainsi que du rapprochement militaire entre la Turquie et Israël.
Ces deux pays ont rapidement développé leur coopération militaire depuis un an, malgré les protestations des pays arabes, notamment la Syrie, qui considère que l’alliance israélo-turque est dirigée contre elle.
La Turquie et Israël ont prévu de mener cet été des manoeuvres navales communes avec les Etats-Unis en Méditerranée. Les militaires turcs ont déclaré mercredi qu’ils entendaient mener ces opérations comme prévu, en dépit d’une décision du premier ministre islamiste Necmettin Erbakan de les reporter.
Toujours selon la source diplomatique arabe, la Syrie tente de pousser les pays arabes à adopter une attitude ferme à l’égard de la Turquie, et la visite des deux dirigeants syriens en Arabie Séoudite s’inscrit dans ce cadre.

Le processus de paix

Concernant le processus de paix au Proche-Orient, MM. Khaddam et el-Chareh ont affirmé à leurs interlocuteurs séoudiens que les Etats-Unis ne déployaient «aucune initiative sérieuse» pour relancer le processus de paix, qu’il s’agisse des négociations israélo-syriennes, gelées depuis plus d’un an, ou des pourparlers israélo-palestiniens interrompus depuis deux mois.
Ils ont, à ce propos, estimé que le royaume séoudien, allié des Etats-Unis, pourrait pousser Washington à prendre des mesures visant à relancer le processus de paix, a-t-on poursuivi de même source.
L’Arabie Séoudite soutient la position de la Syrie, qui est de reprendre les négociations au point où elles avaient abouti avec le gouvernement travailliste israélien en février 1996, à savoir une promesse de retrait du plateau du Golan, occupé en 1967 et annexé en 1981. Une mesure que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse.
MM. Khaddam et el-Chareh doivent demeurer jusqu’à aujourd’hui à Ryad. Le vice-premier ministre syrien était arrivé dans la capitale séoudienne en provenance de Damas, peu après M. el-Chareh qui venait de Doha, où il avait transmis un message du président syrien à l’émir de Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani.
La Syrie plaide pour le boycottage de la quatrième conférence économique sur le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, dont la tenue est prévue en novembre à Doha. Qatar et le sultanat d’Oman sont les seuls pays arabes du Golfe à avoir établi des liens économiques avec Israël.

Deux hauts responsables syriens ont évoqué hier avec les responsables séoudiens à Ryad l’incursion turque en Irak, qui inquiète Damas ainsi que les difficultés du processus de paix, a-t-on appris de sources diplomatiques arabes.Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam et le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh sont arrivés inopinément dans la capitale...