Dans son message, le président de la FIDH, M. Patrick Baudoin, déclare notamment:
«M. Atallah, qui avait été victime de la vague d’arrestations arbitraires perpétrée au Liban à la fin de l’année 1996, avait été détenu au ministère de la Défense et dans les locaux du Tribunal militaire du 23 décembre 1996 au 6 janvier 1997, date à laquelle il avait été remis en liberté sous caution.
«A cette époque déjà, la FIDH avait protesté contre son arrestation, qui n’était à l’évidence motivée que par les activités journalistiques de M. Atallah et son statut de militant de la Fondation des droits de l’homme libanaise, organisation membre de la FIDH.
«La FIDH considère que les accusations qui pèsent sur lui, depuis son arrestation en décembre («contacts avec des agents stipendiés d’Israël», «tentative de publication d’un tract incitant au conflit entre les membres de la nation»...) sont infondées et confèrent aux poursuites à son encontre un caractère arbitraire.
«Aussi, nous vous demandons de bien vouloir intervenir sans délai pour qu’aucun mandat d’arrêt ne soit délivré à l’encontre de Pierre Atallah, Ghassan Bardawil et Tony Abi-Nader, et que la mesure de détention arbitraire frappant Toni Chamieh soit levée immédiatement. Plus généralement, nous vous appelons à prendre toutes les mesures nécessaires afin que la liberté d’expression soit effectivement garantie, conformément aux obligations internationales souscrites par le Liban en matière de droits de l’homme».
De son côté, le secrétaire général de «Reporters sans frontières» écrit notamment:
«Reporters sans frontières» relève que les faits reprochés par la justice militaire libanaise à Pierre Atallah entrent dans le cadre de son activité de journaliste. L’acte d’accusation lui reproche d’avoir réalisé plusieurs interviews, publiées dans An-Nahar, d’Etienne Sacre, ancien chef des «Gardiens du cèdre» vivant au Liban-Sud, sous occupation israélienne, et condamné par contumance, en décembre 1996, pour «intelligence avec l’ennemi israélien». Par ailleurs, la justice militaire l’accuse d’avoir voulu rendre compte de la distribution de tracts dressant un violent réquisitoire contre «le pouvoir libanais mis en place par l’occupant syrien».
«Reporters sans frontières» vous demande d’user de toute votre influence afin que les poursuites judiciaires contre Pierre Atallah soient immédiatement abandonnées puisqu’elles relèvent des activités professionnelles de journaliste. Notre organisation estime que cette affaire constitue un grave précédent puisqu’elle signifie que, de par leur travail de recueil de l’information, les journalistes au Liban s’exposent à des poursuites judiciaires et à des peines d’emprisonnement...»
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