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Actualités - CHRONOLOGIE

L'émissaire US s'apprête à rentrer bredouille à Washington Ross de plus en plus contesté par les palestiniens

Dennis Ross s’apprête aujourd’hui à regagner Washington bredouille, n’étant pas parvenu à relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Auparavant, dans une ultime tentative pour sauver la face, il s’efforcera d’organiser une rencontre entre responsables de la sécurité des deux bords pour discuter des moyens d’améliorer la coopération sécuritaire.
L’émissaire américain dans la région doit achever aujourd’hui sa troisième tournée en deux mois, aussi infructueuse que les deux précédentes. Jeudi soir, il a eu une réunion, non prévue et la seconde de la journée, avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Jeudi soir, la réunion qu’il devait tenir avec M. Yasser Arafat, à Gaza, n’a pas eu lieu, le président de l’Autorité palestinienne ne s’étant pas présenté au rendez-vous pour exprimer son «insatisfaction» au sujet de la position américaine sur la question-clé de la colonisation juive. Pour un responsable palestinien qui a tenu à garder l’anonymat, l’émissaire spécial US «n’a pas déployé assez d’efforts et n’a pas pris clairement position sur la question de la colonisation, notamment lors de la réunion (tripartite) au cours de laquelle il aurait dû affirmer publiquement la position de son pays, qui considère la colonisation comme illégale et Jérusalem-Est comme un territoire occupé».
D’ailleurs M. Ross, qui avait entamé sa nouvelle mission le 7 mai, est de plus en plus contesté par les responsables palestiniens, qui l’accusent de partialité envers l’Etat hébreu et demandent à Washington de le remplacer.
Les rencontres de jeudi semblaient surtout être des visites de courtoisie car sur le fond, les deux parties sont aussi éloignées que jamais quant aux causes de la crise: la poursuite de la colonisation juive et la crainte d’attentats anti-israéliens.
M. Netanyahu a adopté un ton optimiste en affirmant que la réunion qui a eu lieu à la résidence de l’ambassadeur américain, avait «jeté les bases d’une poursuite des pourparlers dans les semaines qui viennent. Nous voyons que les choses commencent à bouger».
Mais de hauts responsables israéliens et palestiniens ont souligné que cette rencontre n’avait en rien aidé à surmonter les problèmes de fond, et notamment la querelle sur la colonisation juive.

Crise profonde

La rencontre «n’a conduit nulle part, puisqu’Israël ne va pas modifier sa position sur Jérusalem et ne va pas permettre une remise en cause de sa souveraineté sur la ville en arrêtant la construction à Har Homa», a affirmé un haut responsable israélien sous couvert de l’anonymat.
Har Homa est le nom que les Israéliens donnent à la colline de Jabal Abou-Ghneim, à Jérusalem-Est, où le gouvernement a mis en chantier une nouvelle colonie juive, le 18 mars.
«Il y a certaines questions, comme Jérusalem ou la croissance «naturelle» des implantations, sur lesquelles nous ne sommes certainement pas prêts au compromis», a affirmé le haut responsable israélien.
Un Yasser Arafat renfrogné a affirmé à la presse «être navré d’annoncer que peu de progrès ont été faits, en dehors de la tenue même de cette réunion, et qu’il n’y a eu aucun accord».
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a estimé quant à lui que la réunion «a permis de constater la profondeur réelle de la crise, la plus grave depuis que nous avons entamé le processus de paix» en 1993.
«Si le gouvernement israélien pense pouvoir continuer à construire des colonies et à voler nos terres tout en parlant de paix, il se trompe lourdement», a dit M. Erakat.
Les Palestiniens exigent un arrêt de la colonisation avant de reprendre le processus de paix, estimant que l’extension des implantations vide les négociations de leur sens.
Les Israéliens insistent, au contraire, pour intensifier la colonisation, arguant que les accords d’autonomie ne l’interdisent pas expressément. Ils se plaignent en outre d’un manque de coopération des Palestiniens dans le domaine de la sécurité, ce qui leur fait craindre une reprise des attentats.
«Nous attendons de voir dans quelle mesure et à quel point l’Autorité palestinienne est engagée à lutter contre le terrorisme», a affirmé le porte-parole du gouvernement israélien Moshé Fogel.
Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy est parti jeudi pour les Etats-Unis où il doit faire le point, vendredi, avec le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, de la situation du processus de paix.
(AFP, Reuter)
Dennis Ross s’apprête aujourd’hui à regagner Washington bredouille, n’étant pas parvenu à relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Auparavant, dans une ultime tentative pour sauver la face, il s’efforcera d’organiser une rencontre entre responsables de la sécurité des deux bords pour discuter des moyens d’améliorer la coopération...