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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour la première fois depuis deux mois Reprise informelle sous égide américaine des contacts israelo-palestiniens

Les Palestiniens ont accepté hier pour la première fois depuis deux mois, de discuter directement avec Israël dans le cadre d’une médiation du coordinateur américain Dennis Ross, qui tente de raviver le processus de paix.
Mais les deux parties vont se rendre à la rencontre prévue aujourd’hui avec des positions intransigeantes sur les questions-clés de la colonisation juive et de la violence politique.
«En principe, la rencontre informelle proposée par M. Ross aura lieu mercredi. Nous prendrons nos dispositions pour informer les Américains des noms de nos représentants et du lieu de la rencontre», a déclaré M. Nabil Abou Roudeina, un conseiller du président palestinien Yasser Arafat.
M. Ross, qui se trouve dans la région depuis le 7 mars, a rencontré hier le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï afin de fixer les modalités de la participation israélienne, a indiqué un haut responsable israélien sous couvert de l’anonymat.
De sources israéliennes, on apprend que la rencontre aura lieu à la résidence de l’ambassadeur américain Martin Indyk à Herzliya au nord de Tel-Aviv. Les noms des représentants israéliens et palestiniens n’étaient toutefois pas encore connus mardi en fin de journée.
Il s’agira des premiers contacts politiques officiels entre les deux parties depuis que les Palestiniens se sont retirés des négociations à la suite de la mise en chantier par Israël, le 18 mars, d’un nouveau quartier juif, Har Homa, à Jérusalem-Est.
Du point de vue des Palestiniens, cette colonie, qui vise à achever l’encerclement de Jérusalem-Est par des implantations, porte un coup mortel à leurs espoirs d’y installer un jour leur capitale.
Ils refusent de retourner à la table des négociations ou de reprendre la coopération sécuritaire tant qu’Israël ne met pas un terme à la construction juive à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, ce qu’Israël refuse.
Après plusieurs navettes infructueuses entre les dirigeants des deux parties, il a proposé une réunion informelle entre négociateurs israéliens et palestiniens.
Selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot, M. Ross a suggéré que la réunion serve à établir un ordre du jour pour des discussions sur les questions «controversées».
Outre la colonisation, cet ordre du jour incluerait ainsi la coopération sécuritaire israélo-palestinienne, les prochaines phases des redéploiements militaires israéliens en Cisjordanie et l’application des accords d’autonomie.
Mais le négociateur en chef palestinien, M. Saëb Erakat, a affirmé qu’une telle rencontre devrait être d’abord consacrée à l’exigence palestinienne d’un arrêt des activités de colonisation juive à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, ce dont Israël ne veut pas entendre parler. M. Erakat doit d’ailleurs s’entretenir à nouveau avec M. Ross aujourd’hui avant la rencontre prévue avec la partie israélienne.
«La première étape doit être la fin des actions israéliennes unilatérales, et en particulier les activités de colonisation», a insisté M. Erakat. «M. Ross se trompe s’il pense pouvoir relancer le processus de paix en se concentrant sur des aspects procéduriers comme l’organisation de rencontres», a-t-il dit.
Le médiateur américain est de plus en plus critiqué par les responsables palestiniens, qui l’accusent de ne pas exercer de pressions sur Israël pour l’amener à stopper la colonisation. «Les Palestiniens ne lui font pas confiance», a affirmé à l’hebdomadaire Time le porte-parole du président Arafat, M. Marouane Kanafani.
Pour M. Erakat, «les Etats-Unis devraient appliquer leur propre politique, qui stipule que la colonisation est illégale».

«Les pays du front»

Par ailleurs, les Palestiniens ont lancé hier au Caire un appel pour réactiver la coordination entre «les pays arabes du front afin de faire face à la crise sans précédent dans le processus de paix».
«Il est nécessaire de relancer la coordination entre les cinq pays qui entourent Israël pour consolider la position arabe face à la crise sans précédent dans le processus de paix», a affirmé le président du Conseil national palestinien (CNP-Parlement en exil), M. Sélim Zaanoun.
Les «pays du front» étaient la Syrie, la Jordanie, le Liban et les Palestiniens avant le début du processus de paix israélo-arabe en 1991. L’Egypte faisait partie de ce groupe avant qu’elle ne signe un traité de paix avec Israël en 1979.
M. Zaanoun, qui prenait la parole devant la conférence de l’Union parlementaire arabe, réunie jusqu’à mercredi au Caire, a appelé à la tenue d’un sommet arabe «pour stopper la politique israélienne et remettre l’Etat hébreu sur la bonne voie (de la paix)».
«La politique israélienne a créé une crise aiguë à laquelle il est difficile de trouver une issue ou un compromis», a-t-il dit.
«L’Autorité palestinienne refuse toutes les pressions, notamment américaines, car elle refuse que la colonisation devienne un fait accompli. Les négociations sont gelées car la colonisation rendra impossible la création d’un Etat palestinien et l’exercice du droit à l’autodétermination», a-t-il ajouté.
«La situation est extrêmement dangereuse pour la paix et risque d’ouvrir une nouvelle page de violence et de contre-violence en Palestine et dans le monde arabe», a-t-il conclu.
Pour sa part, le président du Parlement syrien, M. Abdel Kader Kaddoura, a appelé à «boycotter» la quatrième conférence économique sur le Proche-Orient prévue en novembre au Qatar.
Après avoir dénoncé la politique du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a «détruit toutes les bases du processus de paix», il a appelé «tous les citoyens arabes, et pas seulement les gouvernements, à arrêter tout contact avec Israël».
«Nous devons respecter les résolutions arabes» concernant le boycottage d’Israël qui «constitue une arme importante dans le conflit avec Israël», a dit M. Kaddoura.
Le Conseil ministériel de la Ligue arabe avait décidé fin mars de geler la normalisation avec Israël après la mise en chantier de la nouvelle colonie juive de Har Homa à Jérusalem-Est, annexé.
Les Palestiniens ont accepté hier pour la première fois depuis deux mois, de discuter directement avec Israël dans le cadre d’une médiation du coordinateur américain Dennis Ross, qui tente de raviver le processus de paix.Mais les deux parties vont se rendre à la rencontre prévue aujourd’hui avec des positions intransigeantes sur les questions-clés de la colonisation juive...