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Actualités - CHRONOLOGIE

Les meilleurs joueurs du monde ne croient pas à la supériorité de la machine

NEW YORK, 12 Mai (AFP). — Quelques-uns des meilleurs joueurs mondiaux, comme l’Indien Viswanathan Anand, le Bulgare Veselin Topalov ou le Français Joël Lautier, ne croient pas à la supériorité du super-ordinateur d’IBM «Deep Blue», même après sa victoire contre le champion du monde d’échecs Garry Kasparov.
«Deep Blue» a très bien joué et a démontré qu’il avait beaucoup progressé mais la machine commet encore quelques erreurs, et on peut donc la battre», a déclaré le Bulgare Veselin Topalov, qui s’est déclaré «très surpris» par le choix très risqué de Kasparov dans la dernière partie où il s’est effondré en seulement 19 coups face au super-ordinateur d’IBM.
«Il faut accepter le résultat parce que Kasparov est le meilleur (aux échecs) parmi les êtres humains. Mais j’imagine que le résultat pourrait être différent si Kasparov rejouait contre «Deep Blue», a estimé Topalov, en se montrant partisan «d’un tournoi entre «Deep Blue» et les meilleurs joueurs mondiaux».
Dans une interview parue dans l’hebdomadaire «Der Spiegel», l’Indien Anand, dernier challenger de Kasparov pour le titre mondial, s’est moqué de la façon dont le champion du monde russe sacralise «Deep Blue».
Kasparov «traite la machine comme Dieu», a-t-il déclaré en estimant que le Russe manifeste «visiblement un respect exagéré» vis-à-vis du dernier prototype d’IBM.
Anand a estimé que la machine d’IBM est désormais «mythifiée». Un avis partagé par le grand maître français Joël Lautier, champion du monde junior en 1988, pour qui «on veut en faire un mythe».
«Je n’ai pas peur de dire que j’ai peur de l’ordinateur», avait notamment déclaré Kaspavo samedi après la cinquième partie, où il avait raté une occasion de l’emporter face à «Deep Blue».
«C’est dommage pour les échecs», a déclaré Lautier. «Cela ne va pas donner une image exacte du jeu. Les gens vont penser que la machine est plus forte, ce qui est loin d’être le cas».
«Kasparov n’a pas été lui-même dans ce match. Il a été trop passif», a ajouté Lautier qui ne voit pas pourquoi d’autres grands maîtres de premier plan ne pourraient pas, eux aussi, affronter «Deep Blue».
Pour le grand maître yougoslave Ljubomir Ljubojevic, le style de Kasparov, à la fois scientifique et aigu, risqué, est très proche de celui de la machine, ce qui lui rend la tâche plus difficile.
«Des joueurs comme Anand, avec un style de jeu très flexible et pratique pourraient obtenir un meilleur résultat», a déclaré Ljubojevic.
«Je crois que la machine a progressé mais «Deep Blue» a commis de nombreuses imprécisions dans ce match, dont Kasparov n’a pas su profiter», a-t-il ajouté. Pour Ljubojevic, ce qui est grave, c’est que «l’informatique gagne et le jeu d’échecs perd par K.O. et devient un support pour promouvoir les ordinateurs».
«Dans les échecs, il y a un facteur humain qui disparaît avec les machines», a-t-il conclu en regrettant que les ordinateurs ne soient un jour capables «de tuer le jeu d’échecs».
NEW YORK, 12 Mai (AFP). — Quelques-uns des meilleurs joueurs mondiaux, comme l’Indien Viswanathan Anand, le Bulgare Veselin Topalov ou le Français Joël Lautier, ne croient pas à la supériorité du super-ordinateur d’IBM «Deep Blue», même après sa victoire contre le champion du monde d’échecs Garry Kasparov.«Deep Blue» a très bien joué et a démontré qu’il avait...