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Actualités - CHRONOLOGIE

Taxer la pollution pour réduire les impôts

WASHINGTON, 10 Mai (AFP). — L’imposition de taxes sur la pollution permettrait aux gouvernements de réduire les impôts sur les revenus des particuliers et des entreprises tout en protégeant l’environnement, estime samedi une étude de l’organisation écologiste World Watch Institute.
Ces taxes, qui viseraient notamment la pollution dérivant de la combustion des sources d’énergie fossiles, permettraient de lever plus de 1.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale, estime David Roodman, auteur de l’étude.
Une telle somme pourrait être utilisée pour réduire de 15% les impôts sur les revenus et les investissements, qui se montent actuellement à 7.500 milliards de dollars au niveau mondial, selon le WWI.
«Il faut faire payer les coûts de la pollution par ceux qui en sont responsables», a déclaré lors d’une conférence de presse M. Roodman.
«La pollution des voitures coûte 218 millions de dollars par an à l’Etat américain en frais médicaux pour soigner les maladies pulmonaires liées au smog, a affirmé M. Roodman. Ce problème ne peut être résolu que si les automobilistes commencent à payer une partie de ces coûts», notamment par une augmentation de la taxe sur l’essence.
Une augmentation des taxes sur la pollution, qui toucherait tout pollueur, de l’individu à l’entreprise, permettrait d’alléger également les charges sociales des entreprises, en favorisant l’embauche. Des millions d’emplois pourraient ainsi être créés, estime l’étude.
Celle-ci cite l’exemple de certains pays européens qui, en augmentant ces taxes, ont réussi à décourager des activités polluantes et à réduire les impôts des contribuables.
Les Pays-Bas ont ainsi imposé en 1970 une taxe sur la décharge de métaux lourds (plomb, mercure, zinc...) et matériaux organiques dans les cours d’eau et les lacs qui a débouché sur une réduction de 86 à 97% de ces décharges entre 1976 et 1994.

Influence des lobbies

Le Danemark a pu réduire en 1994 de 2,5% l’impôt sur le revenu grâce à la perception de taxes sur l’électricité, le charbon, l’essence et le dépôt et l’incinération des déchets. En même temps, le recyclage a grimpé de 12% à 82% des déchets sur une période de 6 à 8 ans.
La Suède a réduit de 1,9 l’impôt sur le revenu individuel par l’imposition d’une taxe sur les émissions carboniques, d’azote et de dioxyde de souffre. Cette taxe a contribué à une réduction de 35% des émissions d’oxydes d’azote sur un an.
M. Roodman a néanmoins reconnu la difficulté d’introduire des taxes similaires aux Etats-Unis, en raison de l’influence des lobbies industriels sur le Congrès. La proposition par le président Bill Clinton en 1992 d’une taxe sur l’énergie s’était heurtée à une forte résistance de la part des lobbies des compagnies pétrolières.
De plus, le Congrès républicain, manifestement opposé à toute imposition de nouvelle taxe, accepterait difficilement des initiatives comme celles prises en Europe.
«Le système de la commercialisation de permis de polluer pourrait se développer davantage aux Etats-Unis», a indiqué M. Roodman.
Des permis sont cotés sur le marché à terme de Chicago depuis mars 1993. L’Agence de protection de l’environnement attribue à des entreprises, notamment les centrales électriques, une allocation de pollution annuelle, qui compte un certain nombre de droits, équivalent chacun à une tonne de dioxyde de souffre.
Les entreprises plus propres vendent leurs droits aux plus polluantes, dans le cadre d’une initiative visant à réduire ces émissions, responsables des pluies acides, avant l’an 2000. Les entreprises sont ainsi motivées à se moderniser et utiliser des méthodes plus efficaces et moins polluantes.
WASHINGTON, 10 Mai (AFP). — L’imposition de taxes sur la pollution permettrait aux gouvernements de réduire les impôts sur les revenus des particuliers et des entreprises tout en protégeant l’environnement, estime samedi une étude de l’organisation écologiste World Watch Institute.Ces taxes, qui viseraient notamment la pollution dérivant de la combustion des sources...