Nassib Lahoud reproche au gouvernement de marginaliser la volonté populaire

M. Nassib Lahoud, député maronite du Metn-Nord, ne croit pas que «le sauvetage de la saison d’estivage constitue la vraie raison qui a poussé le gouvernement à proposer une prorogation de huit mois du mandat de la Chambre».
M. Lahoud, qui s’adressait à «La Voix du Liban», dans le programme politique de cette radio diffusé samedi matin, a qualifié la tendance à vouloir proroger tous les mandats dans le pays «de phénomène grave visant à marginaliser complètement la volonté populaire», et s’est prononcé «en faveur d’un raccourcissement de quatre mois du mandat de la Chambre».
Soulignant que «le refus du gouvernement d’organiser des élections municipales, que le Liban n’a pas connues depuis 34 ans, accentue le malaise généralisé provoqué par l’absence d’une véritable vie politique nationale», il a demandé que «ce scrutin soit organisé rapidement afin de mettre sur pied une structure démocratique qui soit le vrai partenaire pour un développement équilibré et une démocratie saine».
Abordant le sujet de la prochaine visite du Saint-Père au Liban, M. Lahoud rappelle qu’elle est une «conséquence logique de la tenue du synode des évêques pour le Liban».
Pour le député du Metn, cette visite «contribuera à une évaluation des activités des églises au Liban» et «encouragera les chrétiens à s’engager davantage dans le sens des conclusions du synode notamment en ce qui concerne le rôle des laïcs au sein de leurs églises et le rôle social qu’elles sont supposées assumer».
Il a affirmé par ailleurs que la visite du pape consacrera la vision qu’a Sa Sainteté du rôle du Liban qui est beaucoup plus «un message qu’un simple pays».
M. Lahoud estime que le point de vue de Jean-Paul II au sujet du Liban s’inscrit dans «une politique vaticane constante qui a toujours été favorable à l’idée des chrétiens libanais actifs au sein du monde arabe mais sauvegardant en même temps leur entité culturelle et religieuse».
Evoquant la crise qui secoue le Conseil constitutionnel, M. Lahoud a lancé un appel aux membres de cette instance afin qu’ils publient leurs conclusions avant le 5 juillet prochain.
Concernant enfin cette autre crise qui secoue la CGTL, M. Lahoud n’a pas voulu légitimiter l’une ou l’autre des deux fractions en présence, se contentant de défendre l’idée d’un mouvement syndical uni.