Elle s'est entretenue avec Murr, Lahoud et Addoum Une délégation du département d'état US au Liban en mission sécuritaire (photo)

Une délégation officielle américaine se trouve au Liban pour débattre avec les responsables libanais de questions en rapport essentiellement avec la sécurité. Aussi bien les membres de la délégation que l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones, ont indiqué que la visite n’a rien à voir avec les restrictions imposées par Washington au Liban, mais porte sur des questions générales relatives au maintien de la sécurité.
La délégation, conduite par le secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires de la sécurité diplomatique, M. Eric Bazwell, se trouve au Liban dans le cadre d’une tournée régionale qui la conduira aujourd’hui en Syrie où elle soulèvera les mêmes thèmes.
C’est l’ambassadeur américain qui a expliqué la fonction de M. Bazwell. Ce dernier, a-t-il expliqué, «a pour mission de déterminer la situation de chaque chancellerie américaine dans le monde, sur le plan de la sécurité. Aussi, effectue-t-il une tournée dans plusieurs pays, dont le Liban, pour s’enquérir de la situation dans chacun d’eux, voir à quel point elle se répercute sur la sécurité des ambassades et vérifier si les mesures de sécurité prises sont adéquates.
M. Jones a fourni ces précisions au terme de trois entretiens avec le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, et le procureur de la République, M. Adnane Addoum.
C’est dans la matinée, que la délégation s’est entretenue avec M. Murr qui lui a exposé les efforts et les mesures de l’Etat pour maintenir la sécurité dans le pays. Plus tard, M. Murr a expliqué à la presse que ses hôtes ont essentiellement abordé la question de la sécurité de l’ambassade et qu’il leur a expliqué les mesures que prend le service de sécurité des ambassades et l’armée pour protéger toutes les chancelleries au Liban. Les responsables américains se sont aussi enquis au sujet de la sécurité à l’AIB. Après avoir souligné «la satisfaction» de ses interlocuteurs, le ministre a indiqué qu’il a abordé la question de ce qu’on appelle communément «l’embargo américain» sur le Liban. «J’ai exprimé l’espoir, a-t-il dit, que la levée des restrictions américaines ne nécessite pas une décision politique. Si le maintien des restrictions était commandé par l’état de sécurité dans le pays, je crois qu’aujourd’hui, il n’a plus aucune raison d’être».
M. Murr a indiqué que la délégation doit établir un rapport qu’elle soumettra à l’administration américaine «qui se réunira en juillet pour débattre des restrictions imposées au Liban». «Le rapport, a-t-il ajouté, reflète la réalité qui est satisfaisante sur le plan de la sécurité».
Quant à M. Jones, il a expliqué que la levée des restrictions n’est pas du ressort de la délégation qui doit, a-t-il ajouté, communiquer aux dirigeants américains ses constatations sur le terrain. Le diplomate a, lui aussi, souligné «la satisfaction» des délégués du département d’Etat quant à la situation sur le terrain sur le plan de la sécurité.
Avec le général Lahoud, la délégation a également soulevé la question de la sécurité des ambassades et avec le procureur de la République, elle a évoqué divers sujets dont l’affaire de l’attentat contre le bâtiment des Marines en 1983.
Interrogé au terme de l’entretien au sujet de la visite du pape Jean-Paul II au Liban, à la fin de la semaine prochaine, M. Jones s’est abstenu de tout commentaire, se contentant d’indiquer qu’elle «sera couronnée de succès» et qu’elle «constitue un indice de confiance important dans la situation au Liban sur le plan de la sécurité».