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Actualités - BIOGRAPHIE

Jean-Paul II, l'homme des paradoxes et d'un grand projet pour l'humanité (photos)

«Dommage!», s’exclama l’archevêque de Cracovie, Adam Sapieha, en apprenant que le jeune Karol Wojtyla avait l’intention de consacrer son existence à la philologie ou, à défaut, à une carrière d’acteur de théâtre. C’était en 1938, dans une école secondaire à Wadowice, une morne ville industrielle près de Cracovie, en Pologne. L’archevêque, descendant d’une famille noble, honorait l’établissement d’une visite et on avait demandé à l’élève Wojtyla, meilleur orateur de l’école, de préparer un discours pour la circonstance. Sapieha, impressionné par le talent de ce jeune homme de 18 ans, aussi bien que par ses dispositions religieuses, était persuadé d’avoir trouvé une recrue exceptionnelle pour le sacerdoce. Il s’enquit du jeune homme et fut déçu de savoir qu’on le guidait vers une autre branche que la théologie. «En cette période de ma vie, racontera le futur Jean-Paul II, la vocation sacerdotale n’était pas encore mûre, même si, autour de moi, beaucoup pensaient que je devais entrer au séminaire».Très actif dans le cercle théâtral scolaire, il concevait, à l’époque, une véritable passion pour les lettres, et en particulier pour la littérature dramatique. Son cheminement progressif vers l’Eglise, qu’il n’a jamais entièrement livré – «C’est Dieu surtout qui connaît l’histoire de ma vocation», dit-il – semble avoir renforcé chez lui ce goût de l’écriture, qu’il conserve encore aujourd’hui, à près de 77 ans.
Sa production littéraire est impressionnante. Ses ouvrages, lettres, homélies, discours remplissent plus de 150 volumes, sans compter la douzaine d’encycliques sur des sujets divers dont il est l’auteur. Certains de ses écrits ont été des «best-sellers», comme la «Lettre aux familles» et un livre de réflexions sur le monde moderne, «Entrez dans l’espérance».
Un autre succès d’édition internationale fut le nouveau Catéchisme de l’Eglise catholique, dont il a animé la mise à jour, ce qui n’avait pas été fait depuis plusieurs siècles.
S’exprimant couramment en huit langues, il lui arrive de surveiller les traductions de ses textes, composés le plus souvent en polonais ou en italien, et d’en mesurer les aléas. Le 10 février 1979, en la vigile de la fête de Notre-Dame de Lourdes, Jean-Paul II, à peine élu, voulut faire un geste d’amitié à l’égard des Français lors de la célébration d’une messe à la Chapelle Sixtine. Il composa en polonais un très belle homélie évoquant la possibilité d’un voyage à Lourdes.
Avant de se rendre à la chapelle, et comme la liturgie était retransmise en directe par la télévision française, il voulut revoir son texte avec le responsable de la section française de la secrétairerie d’Etat du Vatican. Du polonais, le texte avait été d’abord traduit en un italien très approximatif, puis réécrit en un excellent italien, duquel il est passé en français. Ayant parcouru la version définitive, le pape s’interrogea en riant: «Tiens, est-ce moi qui ai composé cette homélie?».

Un charisme
électrisant

Du théâtre de sa jeunesse, Karol Wojtyla a conservé le goût des confrontations d’idées, de l’échange et, par dessus tout, cet extraordinaire charisme qui fait que tous ceux qui l’ont rencontré, ou simplement vu – ils sont des millions –, ne peuvent oublier cette présence électrisante qu’il dégage. Comment expliquer autrement le fait que des milliers d’enfants, dans certains pays africains qu’il a visités, aient été prénommés Jean-Paul?
Les grands débats qu’il suscite ne sont pas uniquement publics. Partout où il se trouve, Jean-Paul II aime à discuter, s’engager, prendre fait et cause pour telle ou telle opinion. Les repas au Vatican sont souvent l’occasion de ces brassages d’idées, au cours desquels il est pris par la conversation et la réflexion à tel point qu’il en oublie le menu. «Si vous lui demandiez: Saint-Père, avez-vous bien déjeuné? Il vous répondrait aussitôt: oui. Mais si vous le priiez de vous dire ce qu’il y avait au menu, il n’en serait pas capable», observe son porte-parole et proche conseiller Joaquin Navarro.
Lorsque la discussion s’anime, il lui arrive d’écarter son assiette et de fermer les yeux en écoutant les propos de son interlocuteur, pour réfléchir à sa propre réponse. Un jour, à table, alors qu’un conseiller l’entretenait de la violence des Serbes en Bosnie, le pape, interrompant brusquement l’orateur, lança: «Et les Croates, vous les prenez pour des anges»?
En fait de menu, les repas du chef de l’Eglise romaine sont généralement assez sommaires. Un plat de pâtes, suivi d’une viande avec des légumes et une salade, puis des fromages et des fruits ou une pâtisserie polonaise. On a demandé un jour à un cardinal français ce qu’il pensait de la cuisine papale. Sa réponse fut un chef-d’œuvre de diplomatie: «Venant de Lyon, il m’est difficile de me prononcer à ce sujet, mais il y a un nombre suffisant de calories»...
Jean-Paul II apprécie sans nul doute cette forme d’humour car lui aussi aime les bons mots et a parfois recours à l’ironie, une ironie néanmoins dépourvue de méchanceté. Ainsi, commentant l’initiative du théologien suisse dissident Hans Kung, qui a voulu remettre en question le dogme de l’Infaillibilité du pape, le Saint-Père fit cette remarque: «Et je suis sûr que Kung a écrit cela infailliblement».
Frugal dans ses repas, il est aussi humble dans son habitat. Sa chambre à coucher a beau donner sur les merveilles baroques de la Place Saint-Pierre, elle n’en ressemble pas moins à une cellule de moine. Un lit simple, deux chaises droites, un bureau en constituent le mobilier. Un petit tapis est placé au bas du lit, mais dans le reste de la chambre, le parquet est nu, de même que les murs, à l’exception de quelques icônes polonaises.

Une alternative
au marxisme,
structuralisme et autres positivismes

Homme de lettres, homme de théâtre, Wojtyla est aussi et surtout l’homme d’un grand projet pour l’humanité. Son objectif, ainsi que le résume Mgr Navarro, n’est rien de moins que l’établissement d’une alternative totalement chrétienne aux philosophies humanistes de ces derniers siècles: le marxisme, le structuralisme et autres positivismes.
Pour faire passer ce message, il ne lui suffit pas d’écrire et de publier. Il lui faut aussi parcourir le monde, aller à la rencontre des fidèles et des autres hommes, semer l’espoir des portes de Rome aux contrées les plus lointaines. Chaque voyage est, pour lui, «un authentique pèlerinage auprès du peuple de Dieu», y compris dans les pays ou les catholiques sont minoritaires.
Sa prochaine visite au Liban, longtemps méditée, plusieurs fois ajournée, sera son 77e déplacement hors d’Italie depuis le début de son pontificat. Entre-temps, il aura déjà parcouru plus de vingt fois le tour de la terre, se rendant dans plus de 160 pays.
La quasi-totalité du milliard de catholiques l’a reçu, de la Pologne aux Etats-Unis, du Brésil aux Philippines, de la France au Zaïre. En janvier 1995, il a rassemblé la plus grande foule de son pontificat pour une messe à Manille: près de quatre millions de personnes, un record d’une ampleur que l’on croyait réservée aux super-concerts de Rock.
Avant d’entreprendre un voyage, Jean-Paul II procède à une longue et minutieuse étude des pays visités et s’informe des problèmes politiques, religieux, sociaux et économiques des populations qu’il va rencontrer. C’est dans ce contexte qu’il convient de comprendre les audiences répétées – quatre en trois années – qu’il a accordées au premier ministre Rafic Hariri, alors même qu’il s’était déjà préparé depuis longtemps à son séjour libanais, se familiarisant avec les données particulières de ce pays, notamment à la faveur du synode qui lui a été consacré en 1995.
S’il réussit à emporter l’adhésion des foules immenses, partout où il se rend, il n’en déclenche pas moins une certaine hostilité, y compris parmi les catholiques pratiquants. C’est que Karol Wojtyla est le pape des paradoxes et la mission qu’il entend assumer engendre l’enthousiasme ou la rébellion, mais pas l’indifférence.

L’homme qui a fait
tremblerJaruzelski, Tchernenko et Brejnev

Profondément attaché à sa terre polonaise, il est pourtant le plus universel des pontifes de Rome. Trop libéral aux yeux des uns, il est fustigé par les autres pour son conservatisme. Anticommuniste, il est considéré comme ayant largement contribué à la chute définitive des totalitarismes de l’est, à la fin de la décennie précédente. Cela ne l’a pas empêché, depuis, de dénoncer à maintes reprises les excès du capitalisme et de la société de consommation.
«Le libéralisme ou n’importe quel autre système économique qui privilégie le capital et considère le travail uniquement comme un moyen de production devient source de graves injustices», a dit une fois celui qui fit trembler les Jaruzelski, les Tchernenko et autres Brejnev.
Le 1er décembre 1989, Jean-Paul II recevait au Vatican Mikhail Gorbatchev, pour la première rencontre entre un pape et un secrétaire général du Parti communiste de l’Union Soviétique. Ce qu’il lui dit au cours de cette entrevue témoigne bien de la vision morale qu’il avait des événements à l’est aussi bien que de son sens politique. «Vous avez raison de dire que les changements ne doivent pas aller trop vite», remarqua le pape. «Personne ne doit prétendre que les changements en Europe et dans le monde devraient se faire selon le modèle occidental. C’est contraire à mes convictions les plus profondes».
Paradoxal, Karol Wojtyla l’est aussi sur le plan religieux et moral. Dès son élection, il s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, et surtout de Jean XXIII, pape de 1958 a 1963, le grand initiateur du Concile Vatican II. Dans sa première déclaration en tant que chef de l’Eglise catholique, Jean-Paul II fait part de son intention de réaliser les directives conciliaires, en dépit des remous que certaines d’entre elles suscitent dans les milieux les plus conservateurs. Il a beau tenter de resserrer l’autorité du Saint-Siège sur la hiérarchie, encourager des mouvements ou des ordres catholiques conservateurs, comme l’Opus Dei et les Légionnaires du Christ, dans le but évident de contrer les Jésuites, qu’il juge trop libéraux, s’opposer résolument à l’ordination des femmes, il ne parvient pas à empêcher qu’un schisme soit déclaré par l’archevêque traditionnaliste français Marcel Levebvre, aujourd’hui décédé.

Le préservatif, le sida
et l’avortement

Rébellion à droite, immense déception à gauche. A travers le monde, mais principalement en Occident, ils sont nombreux ceux qui, surtout parmi les jeunes, trouvent insensées ou en tout cas totalement inadaptées ses prises de position dans des problèmes tels que le sida, l’avortement, et la sexualité en général.
La doctrine de l’Eglise, prohibant l’usage de préservatifs en toute circonstance, a déclenché, à l’ère du sida, une vague de réprobation universelle. Henri Tincq, spécialiste des affaires religieuses au journal Le Monde, souligne que le rejet du recours aux préservatifs, même dans les cas où il faut sauver des vies, est «absolument incompréhensible et disqualifie l’Eglise d’avoir à jouer un rôle dans tout le débat sur le sida».
Un autre choc pour les «modernistes» fut la position du Vatican à la conférence internationale sur la population, au Caire, en septembre 1994. Ouvrons ici une parenthèse: le Liban était l’un des rares pays du monde à boycotter cette conférence, sous prétexte que le Saint-Siège n’en voulait pas et que l’islam y était hostile («union nationale» oblige). Ce sont là des arguments pour le moins bizarres, quand on sait que la conférence se tenait dans un pays qui répète tous les jours qu’il est islamique et avec la participation active du Vatican.
Jean-Paul II eut l’occasion, lors de cette réunion, de démontrer, une fois de plus, sa ténacité sur le plan de la défense des principes moraux qu’il croit justes aussi bien que son talent politique.
Les 186 délégations participantes, y compris celle du Saint-Siege, étaient entièrement d’accord sur la quasi-totalité du projet de plan appelant les gouvernements à consacrer un montant total de 17 milliards de dollars annuellement jusqu’à l’an 2000 pour ramener la courbe de la croissance démographique dans le monde à des proportions raisonnables. Un seul point demeurait en suspens, mais il sentait le soufre. Introduit à l’initiative des Etats-Unis, il préconisait que «l’accès à l’avortement volontaire, légal et sûr soit reconnu comme un droit fondamental pour toutes les femmes».
Pour le pape, qui était en contact permanent avec sa délégation, une telle clause signifiait que, «pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’avortement était officiellement considéré comme un moyen de contrôle de la natalité», a expliqué plus tard Mgr Navarro. Déterminé à empêcher cela par tous les moyens, «il engagea tout son prestige au service de cette cause».
Pendant neuf jours, la bataille fit rage. Face à pratiquement toutes les nations d’Occident, Jean-Paul II se retrouva à la tête d’une coalition hétéroclite allant de l’Amérique du Sud à l’Iran. A la fin, il fut victorieux. La conférence adopta le document en y insérant la déclaration suivante: «En aucun cas l’avortement ne saurait être promu comme méthode de planning familial».
Mais cette victoire fut coûteuse. Les citriques ne tarissaient pas en Occident où l’on constatait amèrement que le pape, l’Eglise, Rome, pouvaient encore, plus de trois siècles après Descartes, se mettre en travers de l’esprit rationnel, des Lumières, bref de l’évolution de la civilisation occidentale. «Cogito ergo sum», disait le philosophe. Jean-Paul II dirait, lui, «Sum ergo cogito».
Wojtyla n’est pourtant en rien un théocrate rétrograde. Tout dans sa vie comme dans son œuvre concourt à faire de lui un pontife bon, humaniste, ouvert au dialogue et proche des hommes. Son expérience personnelle le rapproche notamment de tous ceux qui ont souffert des guerres, de l’oppression, de la discrimination, de l’exploitation et de la perte de l’indépendance.
Pape «multimédia», il ne repugne pas à recourir à des méthodes d’aujourd’hui pour faire parvenir ses messages au monde. En 1996, il est même apparu dans une publicité télévisée destinée au lancement d’un CD dans lequel il récite le rosaire en latin sur fond de Bach et de Haendel. Le CD a caracolé au sommet des «Charts», laissant loin derrière les derniers tubes à la mode.

Le visage de la
mort à trois reprises

Karol Wojtyla est né le 18 mai 1920 dans une famille modeste. Son père, prénommé également Karol, était apprenti-tailleur chez son propre père. En 1900, il est enrôlé par l’armée d’occupation autrichienne et y devient officier en 1915. Après la Première Guerre mondiale, il se retrouve capitaine de l’armée polonaise lorsque son pays retrouve son indépendance.
Très tôt, le jeune Karol se familiarise avec le visage de la mort. A l’âge de neuf ans, il perd sa mère, Emilia, qui en avait 45. Helena, la voisine, se souvient qu’elle a vu le petit garçon pleurer des jours entiers une maman belle, tendre qu’il adorait et qui ne fut jamais remplacée dans le foyer des Wojtyla. On a voulu voir dans ce drame l’origine de la profonde piété mariale du futur pape.
Après la mort d’Emilia, son père ne le quitta jamais. Il devint pour lui à la fois un père, une mère, un éducateur et un ami intime. Profondément patriote, chrétien dans l’âme, c’était un homme droit, ouvert, cultivé qui faisait l’admiration des habitants de Wadowice. Sans être riche, il faisait partie des notables de cette petite ville.
Le décès de son fils aîné Raymond, qui succombe en 1932, trois ans après sa mère, à une épidémie de scarlatine, alors qu’il venait tout juste d’être promu médecin, finit de rapprocher Karol père de Karol fils.
L’influence de ce père fut déterminante. «Lorsqu’il fut veuf, sa vie devint une vie de prière constante», racontera Jean-Paul II. «Il m’arrivait de me réveiller la nuit et de trouver mon père à genoux, de même que je le voyais toujours à genoux dans l’église paroissiale. Entre nous, nous ne parlions pas de vocation au sacerdoce, mais son exemple fut pour moi, en quelque sorte, le premier séminaire, une sorte de séminaire domestique».
Mais la mort vint frapper une troisième fois. Un jour de février 1941, en pleine occupation nazie, le jeune Karol trouve, en rentrant à la maison, le corps sans vie de son père. A l’époque, il travaillait dans une mine de soude et animait un groupe de théâtre clandestin. Cet événement, qui ne lui laisse plus que Dieu comme seul point d’appui, va bouleverser le cours de sa vie et le placer définitivement sur la voie que lui montrait quelques années plus tôt Mgr Sapieha.
Désormais, Karol tourne le dos au théâtre. Tadensz, un ami étudiant qui partageait avec lui la même passion pour le théâtre se souvient: «L’entrée de notre ami au séminaire nous a tous pris de court. Tous, filles et garçons, nous pensions: quel gâchis! Karol vient de rater sa vie».
Ordonné prêtre en 1946, il enseignera la théologie avant de devenir lui-même archevêque de Cracovie en 1964. Il est créé cardinal en 1967.

Premier pape slave
de l’histoire

Le 16 octobre 1978, le premier pape slave de l’histoire est élu. C’est aussi le premier non-Italien à accéder au trône de Pierre depuis quatre siècles et demi. Il a 58 ans – un âge bien en deçà de la moyenne pour un pape – et il succède à Jean-Paul Ier, pape éphémère décédé après trente-trois jours de pontificat.
En mai 1981, il est grièvement blessé dans un attentat perpétré contre lui par un extrémiste de droite turc, Ali Agca, à qui il pardonnera son crime. Un an plus tard, il échappe à une deuxième tentative d’assassinat, dont l’auteur est cette fois-ci un prêtre intégriste espagnol, qui tente de le tuer à l’arme blanche au sanctuaire marial de Fatima, au Portugal. Depuis l’attentat de 1981, il subit plusieurs interventions chirurgicales qui, avec l’âge, l’affaibliront progressivement. Aujourd’hui, ce pape sportif, qui faisait hier encore des escapades de ski, est sérieusement amoindri physiquement.
S’il a rencontré des difficultés dans sa volonté de réunifier la chrétienté, Jean-Paul II n’en reste pas moins attaché à l’œcuménisme et sa visite au Liban sera, à n’en pas douter, l’occasion de relancer ce débat millénaire. Quant au dialogue avec les autres religions, le pape polonais en est le véritable initiateur, lui qui fut le premier chef de l’Eglise à avoir prié dans une synagogue, à Rome, et à avoir présidé une rencontre de dignitaires de toutes les grandes religions, à Assise, en Italie, en 1986. Ne rêve-t-il pas d’un sommet en l’an 2000 des trois religions monothéistes sur le mont Sinaï?
Un rêve qu’on aimerait bien un jour voir transformé en réalité. Le jour où les fanatismes auront enfin cessé de gouverner cette région.
Elie FAYAD
«Dommage!», s’exclama l’archevêque de Cracovie, Adam Sapieha, en apprenant que le jeune Karol Wojtyla avait l’intention de consacrer son existence à la philologie ou, à défaut, à une carrière d’acteur de théâtre. C’était en 1938, dans une école secondaire à Wadowice, une morne ville industrielle près de Cracovie, en Pologne. L’archevêque, descendant d’une...