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Actualités - CHRONOLOGIE

Vive opposition parlementaire à la décision gouvernementale Le bloc Berry et le groupe Hoss-Husseini-Karamé-Harb-Lahoud-Beydoun déterminés à rejeter le projet de loi (photo)

La décision du gouvernement de proroger de huit mois le mandat de la Chambre suscite une vive opposition parlementaire. Aussi bien le bloc Berry que le Groupe Hoss-Husseini-Karamé-Harb-Lahoud-Beydoun sont déterminés à rejeter le projet de loi accordant une rallonge à la Chambre. Le bloc parlementaire de la libération et du développement que dirige le président Nabih Berry est venu ainsi grossir hier les rangs des députés refusant la prorogation de huit mois du mandat de la Chambre. Réunis sous la présidence du chef du Législatif, 17 députés (dont trois ministres-députés) ont annoncé leur intention de préparer une proposition de loi visant à réduire de quatre mois le mandat du Parlement, afin que les élections soient organisées au printemps au lieu de l’été.
Le gouvernement avait invoqué la nécessité de sauvegarder la saison touristique pour expliquer sa décision de présenter un projet de loi visant à proroger de huit mois le mandat du Parlement.
M. Berry, qui a en outre présidé une réunion du bureau de la Chambre, a réitéré son opposition au projet gouvernemental et au «timing» choisi pour prendre cette décision.
Le chef du Législatif a ensuite présidé la réunion de son bloc en présence des ministres Ayyoub Hmayyed, Mahmoud Abou Hamdane et Nadim Salem, ainsi que de quatorze députés.
M. Gébrane Tok, député du Liban-Nord (Bécharré) s’est pour sa part déclaré «surpris» par la précipitation qui a marqué la décision de proroger le mandat de la Chambre, «alors que le Parlement a encore trois ans devant lui avant les nouvelles élections».
Mettant l’accent sur la nécessité de «respecter les dispositions de la constitution», le député a proposé d’organiser les élections au printemps de l’an 2000 (ce qui équivaut à réduire le mandat de quatre mois), précisant cependant que la mise en place du nouveau Parlement issu de cette consultation n’interviendrait qu’en été. «De cette manière, a-t-il dit, nous aurons en même temps sauvé la saison touristique et respecté la constitution».
Des ténors parlementaires, notamment MM. Sélim Hoss, Hussein Husseini, Nassib Lahoud et Boutros Harb s’étaient élevés contre le projet de prorogation. Ils ont été rejoints lundi par le vice-président de la Chambre, M. Elie Ferzli, et par les députés Farid Makari, Abdel Latif Zein et Mansour el-Bone.

Le Groupe parlementaire
national

De son côté, le Groupe parlementaire national a lui aussi catégoriquement rejeté l’idée d’une prorogation du mandat des députés. Il a affirmé dans ce cadre qu’il s’emploierait à éviter sa concrétisation. Le groupe constitué de six députés opposants a en outre souligné sa détermination à présenter un recours en invalidation devant le Conseil constitutionnel si une telle loi venait à être approuvée.
Réunis hier au domicile de M. Sélim Hoss, les députés Hussein Husseini, Omar Karamé, Boutros Harb, Mohammed Youssef Beydoun, Nassib Lahoud et M. Hoss ont publié un communiqué dans lequel ils ont également dénoncé «l’autoritarisme» dont fait preuve le pouvoir, mettant en garde contre «la politique d’oppression qui menace les fondements mêmes du système libanais».
Concernant la prorogation du mandat des députés, le communiqué indique qu’une telle décision est «une violation flagrante des principes constitutionnels et démocratiques». Selon les députés opposants, si le but est d’éviter que les prochaines élections n’aient lieu durant la saison d’estivage, «la durée du mandat devrait être réduite de quatre mois». Le groupe parlementaire estime toutefois que «l’Assemblée nationale ne tombera pas dans ce piège qui porterait atteinte à sa crédibilité, à sa dignité et à sa légitimité».

Les libertés
en danger

Sur un autre plan, le Groupe parlementaire national a condamné les ingérences du pouvoir dans les dernières élections de la CGTL. Il a déclaré à ce propos: «Le comportement négatif du pouvoir dans cette affaire présage des dangers auxquels pourraient être exposées les autres institutions de la société civile. Les libertés publiques sont en danger et la société est menacée dans son entité et dans son existence même», ajoute le communiqué.
Par ailleurs, les députés opposants ont une fois de plus déploré la politique d’endettement menée par l’Etat, affirmant à ce sujet que la dette publique a déjà atteint plus de 11,35 milliards de dollars. Selon le communiqué, cette dette est, de surcroît, en augmentation constante et dépasse les prévisions du déficit budgétaire. Le Groupe parlementaire national affirme dans ce cadre que l’Etat ne parvient plus à honorer ses engagements financiers, dans le domaine de la santé en particulier.
La décision du gouvernement de proroger de huit mois le mandat de la Chambre suscite une vive opposition parlementaire. Aussi bien le bloc Berry que le Groupe Hoss-Husseini-Karamé-Harb-Lahoud-Beydoun sont déterminés à rejeter le projet de loi accordant une rallonge à la Chambre. Le bloc parlementaire de la libération et du développement que dirige le président Nabih Berry est...