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Actualités - CHRONOLOGIE

La bénédiction ... et les affaires

«Cette visite est une bénédiction pour nous. C’est bien sûr une bénédiction spirituelle, mais on va pouvoir aussi faire des affaires», affirme M. Naoum Abou Jaoudé au milieu de cartons remplis de T-shirts, drapeaux, casquettes, timbales, porte-clés et autres ballons.
Sa société est l’une des six entreprises qui ont été retenues par le Centre d’information catholique pour assurer la promotion du voyage pastoral de Jean Paul II les 10 et 11 mai prochains. Elles ont déjà commencé à contacter les écoles à travers le pays pour «équiper» tous les élèves qui se trouveront sur le trajet du pape lors de son séjour à Beyrouth ou lors de la grande messe qu’il célébrera en plein air le 11 mai.
Pour 5 dollars, on pourra arborer sur son T-Shirt un Jean Paul II les bras en croix. Pour 3 dollars, on pourra agiter des petits fanions aux armes du Vatican: la tiare d’or et les clefs d’or et d’argent de Saint-Pierre. Moins cher, les ballons portant l’inscription «Joannes Paulus II-Lebanon 1997» sont vendus à 0,65 dollar.
«Les gens se les arrachent, ça se vend même mieux que les T-Shirts de l’équipe de basket américaine des Bulls de Chicago et de leur star Michael Jordan», se réjouit un vendeur dans la boutique de M. Abou Jaoudé.
«Attention! on ne pense pas qu’à l’argent, insiste ce dernier, nous sommes fiers de prendre part aux cérémonies pour accueillir Sa Sainteté. Nous voulons qu’il se sente au Liban comme chez lui, comme dans une seconde patrie».

Inquiétudes


A deux semaines de l’arrivée du Pape les commerçants de souvenirs ont quand même des appréhensions. «Et s’il ne venait pas? Et s’il était malade?».
«Qu’est-ce qui se passerait si la santé du Saint-Père s’aggravait? Nous ne pouvons pas nous permettre un nouveau report de la visite comme il y a trois ans et perdre de l’argent», explique à l’AFP Georges Atiyeh, un imprimeur de 32 ans, de la banlieue nord de Beyrouth.
Outre les inquiétudes sur la santé de Jean Paul II, M. Atiyeh redoute aussi des problèmes de sécurité «comme à Sarajevo» au début du mois, où plusieurs charges explosives ont été découvertes sous un pont que devait emprunter le cortège du pape.
Dans son inquiétude, M. Atiyeh va jusqu’à envisager une «agression israélienne au Liban-Sud», qui pourrait tout remettre en question.
«Aucune compagnie d’assurance ne garantit contre ce genre de risques», assure M. Atiyeh qui n’a jusqu’à maintenant imprimé que 10.000 T-Shirts, 20.000 casquettes et 4.000 drapeaux avec le portrait du pape ou l’emblème du Vatican.
«Cette visite est une bénédiction pour nous. C’est bien sûr une bénédiction spirituelle, mais on va pouvoir aussi faire des affaires», affirme M. Naoum Abou Jaoudé au milieu de cartons remplis de T-shirts, drapeaux, casquettes, timbales, porte-clés et autres ballons.Sa société est l’une des six entreprises qui ont été retenues par le Centre d’information catholique...