Tirs israéliens sur un bus scolaire au Liban sud Nouvelle réunion aujourd'hui du comité de surveillance

Le comité de surveillance du cessez-le-feu se réunira aujourd’hui à 11h à Naqoura pour examiner deux plaintes, une libanaise déposée à la suite de coups de feu tirés à partir de deux positions israéliennes contre un car de ramassage scolaire au Liban-Sud et une autre israélienne présentée après la chute d’obus, près de la frontière israélo-libanaise où deux
soldats israéliens ont été blessés.

Les Libanais de Mbuji Mayi s’apprêtent à quitter Johannesburg pour Beyrouth

La majorité des Libanais qui avaient été retenus depuis le 4 avril dans la ville minière zaïroise de Mbuji Mayi (centre) sont arrivés dimanche à Johannesburg et s’apprêtaient hier soir à quitter la métropole sud-africaine à destination de Beyrouth, a-t-on indiqué au ministère des Emigrés.
En tout 43 sur les 46 personnes bloquées, en majorité des négociants en diamants, ont quitté le Zaïre après avoir obtenu l’autorisation des forces de la rébellion de Laurent Désiré Kabila qui contrôle Mbuji Mayi.
Les trois autres se sont rendus dans la ville de Goma, quartier général de la rébellion, d’où ils devaient prendre un autre avion à destination de Beyrouth.
«Nous avons tous l’intention de retourner au Liban le plus vite possible», a déclaré l’un des passagers à l’aéroport international de Johannesburg.
Les 46 Libanais, dont dix détenteurs d’autres passeports, étaient interdits de sortie de la cité minière tant qu’ils ne se seraient pas acquittés d’une «rançon» de 750.000 dollars exigée par les rebelles.
Ces tirs ont provoqué un choc parmi les enfants, âgés de 4 à 12 ans, qui ont crié et pleuré, obligeant le conducteur à quitter la route pour s’arrêter près du village de Kiliya.
Le chauffeur a demandé aux enfants de descendre du bus pour essayer de les calmer jusqu’à la fin des tirs, qui se sont arrêtés quinze minutes plus tard.
Il a ensuite reconduit les élèves au village de Machghara (sud de la Békaa) à leur école, une institution appartenant au Hezbollah.
Selon des sources diplomatiques, il a été établi que les coups de feu ont été tirés à partir des positions israéliennes d’Al-Ahmadiyé et de Kawkaba. La délégation libanaise présentera durant la réunion du comité de surveillance des photos et des documents prouvant la culpabilité israélienne dans cette affaire. Elle tentera également de démontrer que les allégations israéliennes au sujet de la chute d’obus en Galilée sont dénuées de tout fondement. Selon ces sources, le commandant en chef de la région militaire nord israélienne, le général Amiram Lévine, qui s’était rendu dans le secteur soi-disant bombardé, avait rassuré les civils et les avaient encouragés à «continuer de se promener alors que normalement, il aurait dû leur demander de rester prudents et de prendre leurs précautions». De mêmes, sources, on souligne qu’un porte-parole israélien avait un peu plus tôt affirmé que les deux soldats avaient été blessés au Liban. Ses propos avaient été confirmés par la «Voix du Sud», radio de l’ALS.
Aussi, la délégation compte demander au groupe de surveillance de dépêcher un groupe d’experts militaires dans la région frontalière en vue d’une enquête sur le terrain.
Le général Lévine avait affirmé que deux soldats avaient été blessés par des obus de mortiers de 120 mm. qui étaient tombés en territoire israélien.
L’Armée du Liban-Sud avait indiqué pour sa part que les deux soldats avaient été blessés lors d’un échange de tirs entre le Hezbollah et l’armée israélienne dans la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban-Sud.
Annonçant qu’Israël allait porter plainte, le général Lévine avait indiqué que ces tirs constituaient une «violation délibérée des accords de cessez-le-feu» conclus le 26 avril 1996.
C’est la première fois qu’Israël accuse le Hezbollah d’avoir tiré en territoire israélien depuis la fin de l’opération «Raisins de la colère», en avril 1996.
Mercredi, le comité de surveillance avait débouté Israël qui avait porté plainte après une attaque du Hezbollah contre l’ALS dans la zone occupée qui avait fait deux morts et un blessé dans les rangs de la milice.
Par ailleurs l’armée israélienne a bloqué hier pendant plusieurs heures le passage de Casques Bleus norvégiens au Liban-Sud par mesure de rétorsion, a annoncé un porte-parole militaire israélien, cité par l’AFP.
Des Casques bleus de la FINUL avaient bloqué la veille le passage d’une unité israélienne au Liban-Sud, indique-t-on de même source.
L’armée israélienne a levé cette mesure à la suite de contacts entre le commandement militaire israélien et le commandement de la FINUL.
Le porte-parole a affirmé qu’Israël avait reçu l’assurance que de tels incidents ne se produiraient plus.