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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Karamé : le pays se dirige vers la dictature "On prépare le terrain à une nouvelle prorogation du mandat présidentiel", affirme l'ancien chef du gouvernement

Commentant «la répartition du paysage audiovisuel entre les pôles du pouvoir», le report des élections municipales et la division de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) en deux branches rivales à l’issue du scrutin syndical de jeudi dernier, l’ancien chef du gouvernement, M. Omar Karamé, a tiré hier la sonnette d’alarme: «Le pays se dirige vers la dictature», a-t-il dit, lors d’une conférence de presse à Tripoli.
M. Karamé a qualifié de «honteuse» la décision du Conseil des ministres de proroger de huit mois le mandat de la Chambre. «Chaque député qui a un peu de dignité doit présenter sa démission à la fin du mandat initial de quatre ans», a-t-il dit, rejoignant ainsi le président Sélim Hoss qui avait déclaré qu’il ne siégerait pas au Parlement un jour de plus. Le député de Tripoli a estimé que «la rallonge de huit mois du mandat de l’Assemblée, ainsi que toutes les mesures négatives prises récemment par le pouvoir, visent à préparer le terrain à une nouvelle prorogation du mandat du président Elias Hraoui», déjà prolongé de trois ans en 1995.
«La classe dirigeante a élaboré un plan visant à modifier graduellement la nature du régime politique libanais, a précisé M. Karamé. Son exécution a commencé avec l’affaire de l’audiovisuel et nous nous souvenons tous de quelle manière la loi sur l’information a été mise en œuvre. Jusqu’à présent, ils tentent de faire croire aux propriétaires de radios et de télévisions que leur sort n’a toujours pas été tranché et qu’ils pourraient obtenir des licences. Mais ce dossier a été clos avec la répartition des stations et des chaînes entre les différents pôles du pouvoir et les libertés médiatiques ont été hypothéquées. Je pense que cette situation ne va pas changer tant que la classe dirigeante actuelle restera au pouvoir. La deuxième étape du plan s’est jouée avec les élections législatives. A ce sujet, je veux vous parler des nombreuses irrégularités qui ont entaché le scrutin selon les aveux des responsables. L’affaire de la démission du président du Conseil constitutionnel, M. Wajdi Mallat, est très significative, en dépit de toutes les remarques que nous pouvons formuler à son sujet. Nous avions mis beaucoup d’espoir dans cette institution et il est apparu que les interventions des hommes politiques entravent son action. Il y a eu après cela la tragi-comédie du report des élections municipales. Le but des gouvernants, a-t-il ajouté, est de détourner l’attention des gens de la crise socio-économique aiguë qui secoue le pays (...). La division de la CGTL en deux branches est la dernière étape en date de ce plan. La centrale syndicale était une organisation efficace dans le domaine de la défense des droits des démunis. Aujourd’hui, le mouvement syndical est déchiré par une lutte interne et toute son énergie va être canalisée dans ce sens. Le pouvoir a désormais la paix. Je pense malheureusement qu’il s’agit là d’un plan bien étudié qui va se poursuivre. Son résultat sera une aggravation de la crise économique et la mort de la vie politique au Liban. Le pays se dirige vers la dictature».
Selon M. Karamé, «les dirigeants, confortablement installés dans leurs tours d’ivoire, n’ont pas conscience de la souffrance des gens qui se débattent dans une situation économique difficile. Les responsables vivent sur une autre planète, et ils détournent l’attention de l’opinion publique en provoquant des polémiques autour de questions futiles et superficielles».
En encourageant la scission au sein de la CGTL, «le gouvernement veut diviser pour régner», a-t-il dit avant d’affirmer que la Syrie n’est pas responsable des agissements du pouvoir libanais. «La direction syrienne n’intervient pas dans les affaires strictement internes, a-t-il indiqué. Pour Damas, l’important est que la sécurité soit stable, que l’Etat reste fort afin que le Liban puisse résister aux pressions régionales. La Syrie n’a donc rien à voir avec nos affaires internes».
Commentant «la répartition du paysage audiovisuel entre les pôles du pouvoir», le report des élections municipales et la division de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) en deux branches rivales à l’issue du scrutin syndical de jeudi dernier, l’ancien chef du gouvernement, M. Omar Karamé, a tiré hier la sonnette d’alarme: «Le pays se dirige vers...