Premier incident du genre depuis l'arranchement du 26 avril Deux soldats israéliens blessés par des éclats d'obus au nord de la Galilée

Pour la première fois depuis la conclusion de l’arrangement du 26 avril 1996, deux soldats israéliens ont été blessés hier par des éclats d’obus alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur du territoire israélien.
Une certaine confusion règne au sujet des circonstances de l’incident. L’armée israélienne a indiqué que des obus de mortier se sont abattus près de positions israéliennes à l’intérieur de la Galilée, tandis que le Hezbollah a déclaré avoir tiré des roquettes Katioucha contre des fortins de l’armée de l’Etat hébreu «à la frontière» libano-israélienne pour riposter aux tirs israéliens contre des civils du Liban-Sud.
Selon le général Amirame Lévine, commandant de la région nord d’Israël, les deux soldats israéliens ont été touchés par les explosions qui se sont produites dans une position de l’armée israélienne près du kibboutz de Manara. Dans un premier temps, un porte-parole militaire avait affirmé que ces deux soldats avaient été blessés en territoire libanais.
«Ces tirs constituent une violation délibérée des accords de cessez-le-feu conclus l’an dernier dans la mesure où ces accords interdisent des attaques contre le territoire israélien», a ajouté le général Lévine. Il a annoncé qu’Israël allait porter plainte contre le Hezbollah auprès du comité de surveillance du cessez-le-feu.
C’est donc la première fois que le Hezbollah est accusé d’avoir tiré vers le territoire israélien depuis l’agression israélienne d’avril dernier.
En décembre et en janvier derniers, des roquettes Katioucha ont touché le territoire israélien. Mais les responsables militaires avaient accusé des groupes palestiniens et non le Hezbollah d’être à l’origine de ces tirs.
Le général Lévine a également affirmé que l’armée israélienne avait fait «preuve de retenue dans sa réaction» en raison de la célébration des fêtes de Pessah, la Pâque juive qui attire chaque année de nombreux visiteurs israéliens dans le nord du pays. Il a appelé les touristes israéliens qui voulaient se rendre dans la région frontalière à ne pas changer leur projet.
«J’espère que le Hezbollah aura compris le message et que le calme va désormais régner», a poursuivi le général.
Dans un communiqué, la Résistance islamique a, pour sa part, précisé avoir «tiré des roquettes de type Katioucha à 6h contre la position de Aabbad, située sur la frontière entre le Liban et la Palestine, la position de Blat et la position d’artillerie postée à Dimachqiyé», plus au nord.
«Nos objectifs ont été atteints avec précision», conclut le texte du Hezbollah.
En représailles, l’artillerie israélienne et celle de l’ALS ont tiré quelque 40 roquettes en direction des bordures des villages de Yater, Jabal al-Botom, Zebqine, Majdal Silm et Wadi Slouki, situés à l’est de Tyr, selon des sources de sécurité.
Plus de 18 roquettes ont également été tirées sur les villages de Birket Jabbour, Jabal Abou Rashed, Jabal al-Dahr et Mimes, a-t-on ajouté de même source, sans faire état de victimes ou de dégâts matériels.
Réuni mercredi dernier, le comité de surveillance du cessez-le-feu n’avait pas retenu une plainte déposée par Israël après une attaque au Liban-Sud ayant fait deux tués et un blessé de l’Armée du Liban-Sud (ALS) le 14 avril.
Le comité regroupe les Etats-Unis, la France, la Syrie, le Liban et Israël. Il est chargé de veiller au respect des accords qui avaient mis fin à la vaste offensive d’avril 1996.