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Actualités - CHRONOLOGIE

En raison de la tension entre les islamistes et l'armée Demirel appelle à des élections anticipées (photo)

ANKARA, 22 Avril (AFP). — Le président turc Suleyman Demirel a appelé mardi à des élections législatives anticipées, tandis qu’un député du parti du premier ministre Necmettin Erbakan conseillait à celui-ci de démissionner pour éviter d’aggraver la tension actuelle entre les islamistes et les militaires.
«La clé d’un règlement face aux dérives actuelles réside dans des élections législatives anticipées», a déclaré M. Demirel dans un entretien sur la chaîne de télévision privée Show TV.
«A moins de nouvelles élections parlementaires, les querelles et les tensions vont continuer», a dit M. Demirel.
Il a toutefois déploré que la constitution turque ne donne pas au chef de l’Etat le droit de convoquer ces élections et avoué ignorer si la coalition islamo-conservatrice majoritaire au Parlement serait favorable à un nouveau vote.
«Une forte campagne d’intimidation est en cours de la part des militaires contre le gouvernement», a déclaré de son côté Aydin Menderes, secrétaire général adjoint du parti de la Prospérité (Refah, islamiste) de M. Erbakan, dans une interview au journal libéral Yeni Yuzyil.
«Le gouvernement ne peut pas rester au pouvoir tant que dure cette confrontation avec l’armée, à ce stade, cela ne sert à rien de continuer avec ce gouvernement», a dit M. Menderes.Considéré comme un modéré, M. Menderes est le fils de l’ancien premier ministre Adnan Menderes, qui avait été pendu pour «crimes contre l’Etat» à la suite du coup d’Etat militaire de 1960.
Aydin Menderes avait rejoint le Refah quelques semaines avant que ce parti ne remporte les élections législatives de décembre 1995.
Une forte tension règne en Turquie depuis février entre le gouvernement de M. Erbakan et les militaires, qui se considèrent comme les garants de la laïcité de l’Etat et reprochent aux islamistes une dérive fondamentaliste.
Le gouvernement Erbakan, formé en juin, est le premier dirigé par les islamistes depuis que la Turquie est devenue une république laïque en 1923, après la chute de l’empire ottoman.
M. Erbakan avait déclaré début avril que son gouvernement, formé par une coalition avec le parti de la juste Voie (DYP, droite) du ministre des affaires étrangères Tansu Ciller, durerait jusqu’en l’an 2000, date normale des prochaines législatives.
M. Demirel a aussi exhorté à une réconciliation entre le gouvernement et les militaires.
«Ceux qui se cachent derrière l’islam ne devraient jamais oser tenter de changer les fondements du système turc», a dit M. Demirel, soulignant qu’ils devraient «éviter de heurter l’armée».
«Et les autres ne devraient pas heurter les sentiments des vrais musulmans qui représentent 99% de la population de ce pays», a également averti le président.
M. Demirel a estimé qu’un éventuel coup d’Etat réduirait à néant «la démocratie» turque. «Vous ne pouvez pas sauver la démocratie en commençant par la détruire», a-t-il dit.
La tension entre l’armée et les islamistes a suscité dans le pays la crainte d’un coup d’Etat, bien que les hauts responsables de l’armée aient exclu une telle possibilité. L’armée a fait trois putsch au cours des 37 dernières années, au nom de la défense de l’Etat.
La tension est de nouveau montée la semaine dernière, lorsqu’un commandant local de gendarmerie, le général Osman Ozbek, avait sévèrement mis en garde le Rafah contre toute atteinte à la laïcité.
ANKARA, 22 Avril (AFP). — Le président turc Suleyman Demirel a appelé mardi à des élections législatives anticipées, tandis qu’un député du parti du premier ministre Necmettin Erbakan conseillait à celui-ci de démissionner pour éviter d’aggraver la tension actuelle entre les islamistes et les militaires.«La clé d’un règlement face aux dérives actuelles réside...