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Actualités - CHRONOLOGIE

Au terme de 126 jours de détention dans les locaux de l'ambassade du Japon L'armée péruvienne libéré par la force les 72 otages de Lima Les membres du commando rebelle ont tous été tués au cours de l'assaut (photo)

L’armée péruvienne a pris d’assaut hier la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima d’où elle a libéré les 72 otages détenus depuis 126 jours par un commando d’extrême gauche du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Selon la radio péruvienne, un soldat a été tué au cours de l’opération ainsi que la totalité des membres du commando rebelle. Sept militaires auraient été blessés. Dès la fin de l’attaque, qui a duré une quarantaine de minutes, le président péruvien Alberto Fujimori, vêtu d’un gilet pare-balles et entouré de ses gardes du corps, est arrivé à l’intérieur de la résidence où l’on entendait encore le bruit des explosions. Il a été acclamé par les militaires alors que retentissait l’hymne national péruvien retransmis par des haut-parleurs installés — ironie du sort — par les preneurs d’otages.
Aussitôt la libération de tous les otages «sains et saufs» confirmée par Fujimori en personne, le premier ministre japonais Ryutaro Hashimoto a remercié au cours d’une conférence de presse le président péruvien pour l’opération de sauvetage mais a regretté de ne pas avoir été informé à l’avance de l’assaut.

«Je voudrais offrir mes remerciements du fond de mon cœur au président Fujimori et aux officiels du gouvernement péruvien pour cette grande opération de sauvetage», a-t-il dit.
Il a précisé que les autorités péruviennes n’avaient pas informé le gouvernement japonais de leur décision de donner l’assaut contre la résidence de l’ambassadeur japonais. «J’ai le regret de dire que le gouvernement péruvien ne nous a pas prévenus avant de donner l’assaut», a déclaré le chef du gouvernement japonais.
Il a été informé par le ministère des Affaires étrangères à Tokyo une fois que les unités spéciales péruviennes avaient commencé leur attaque.
«Nous espérions trouver une issue qui évite le recours aux armes. Mais il y a naturellement une différence d’appréciation entre les gens sur place et ceux qui suivent cela du Japon avec un décalage horaire de 14 heures», a noté M. Hashimoto qui a évité de critiquer le président péruvien.
«Qui peut blamer le président Fujimori pour ne pas avoir annoncé à l’avance l’assaut et pour ne pas avoir évité d’utiliser la force», a-t-il poursuivi dans cette brève conférence de presse qui n’a duré que sept minutes.
M. Hashimoto a indiqué qu’il avait pu parler au téléphone avec l’ambassadeur Morihisha Aoki après sa libération. Au total 24 Japonais étaient retenus en otages depuis le 17 décembre.
Le premier ministre a annoncé que le ministre des Affaires étrangères Yukihiko Ikeda allait partir mercredi pour Lima.

«La lutte se poursuit»

De son côté, un porte-parole des rebelles, Issac Velazco, interrogé au téléphne depuis Hambourg par la chaîne CNN a affirmé que le MRTA continera à lutter contre «le système brutal et le terrorisme d’Etat qui va à l’encontre des droits de l’homme» au Pérou.
M. Velazco a indiqué par ailleurs que lors de ses contacts avec les membres du commando du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (FMRTA), qui ont tous été tués lors de l’assaut de l’armée péruvienne contre de la résidence diplomatique à Lima, ceux-ci avaient juré «de résister jusqu’au bout».
«Avec cette intervention militaire, la guerre interne qui existe dans mon pays va s’aggraver», a-t-il dit.
«Nous ne continuons pas la guerre contre un président mais contre un système brutal, contre un terrorisme d’Etat», a-t-il dit.
M. Velazco a indiqué que, lors de ses contacts «permanents avec le commando, celui-ci leur avait fait part de «progrès dans les négociations».
«Nous n’avons rien gagné ni rien perdu, c’est le peuple péruvien qui a perdu», a-t-il dit. «Nous avons perdu la possibilité de construire un processus politique qui aurait été favorable au peuple péruvien» a poursuivi M. Velazco.


Washington: le MRTA
est responsable

Le département d’Etat a déploré pour sa part que l’assaut contre la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima ait «fait des victimes» et il en a rejeté la «pleine et entière responsabilité» sur les «terroristes» du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MARTA).
«Il est clair qu’il y a eu des victimes», a-t-il déclaré en se référant en particulier, a-t-il dit, aux soldats qui ont mené l’assaut.
«Les Etats-Unis regrettent profondément ces blessures et les morts éventuelles», a-t-il ajouté. «Une chose est claire: le MRTA porte la pleine et entière responsabilité de ce résultat».
«Ce regrettable incident démontre une nouvelle fois le coût terrible du terrorisme», a encore affirmé M. Burns, en saluant «le courage» des otages et de leurs familles «tout au long de cette épreuve».
Il a précisé que le gouvernement américain «n’avait pas été prévenu à l’avance» par les autorités péruviennes ou japonaises de l’imminence de l’assaut.
M. Burns a refusé de se prononcer sur la décision prise par le président péruvien Alberto Fujimori de donner l’assaut. «Nous ne pouvons pas nous mettre à la place du gouvernement péruvien», a-t-il dit. Il a rappelé que celui-ci avait «fait des efforts pour essayer de résoudre pacifiquement» cette crise mais que ces efforts «n’avaient pas réussi».
Il a indiqué avoir «entendu des informations» selon lesquelles l’assaut aurait été décidé parce que certains des otages «ne recevaient plus les soins médicaux qui leur étaient nécessaires» mais sans pouvoir les confirmer.

L’assaut

Les forces de l’ordre ont donné l’assaut à 15h20 (20h20 GMT), heure à laquelle un premier groupe d’une quinzaine de soldats en tenue de combat a pénétré dans l’enceinte dans un chaos de fumée, d’explosions et de tirs.
Environ quarante minutes plus tard, des soldats triomphants sont apparus sur le toit du bâtiment et ont chanté l’hymne national péruvien en brandissant des fusils d’assaut.
Des témoins ont vu plus de 60 otages, dont le ministre péruvien des Affaires étrangères Francisco Tudela et l’ambassadeur du Japon à Lima, Morihisa Aoki, quitter la résidence en vie.
La crise des otages de Lima était entrée mardi dans son 126e jour, ce qui en fait la plus longue de l’histoire latino-américaine. Le 17 décembre dernier, un commando d’une vingtaine de rebelles avait fait irruption dans la résidence où l’ambassadeur japonais donnait une célébration en l’honneur de l’empereur Akihito.
Les rebelles avaient rapidement relâché un grand nombre d’otages pour ne maintenir en captivité que 72 personnalités importantes.
Les négociations ouvertes entre les rebelles et le gouvernement du président Fujimori n’ont jamais abouti à des progrès tangibles malgré les navettes effectuées par les trois membres d’une commission de garants constituée pour jouer les intermédiaires entre les deux parties.
Les membres du commando exigeaient la libération de leurs camarades détenus dans des prisons péruviennes, condition rejetée catégoriquement par le président Fujimori, dont le frère cadet se trouvait parmi les otages.
Deux heures après l’opération, et alors qu’un incendie faisait rage dans l’enceinte du bâtiment principal de la résidence japonaise, des experts en explosifs ont pénétré dans les locaux afin de chercher à désamorcer les explosifs placés par les rebelles.
Au même moment, dans les rues de Lima, la foule acclamait le président Fujimori qui paradait, bras levés en signe de victoire, juché sur le toit d’une luxueuse limousine.
(Reuter, AFP, CNN)
L’armée péruvienne a pris d’assaut hier la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima d’où elle a libéré les 72 otages détenus depuis 126 jours par un commando d’extrême gauche du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Selon la radio péruvienne, un soldat a été tué au cours de l’opération ainsi que la totalité des membres du commando rebelle. Sept...