Le chef de la délégation française au comité de surveillance à Baabda, Koreytem et au palais Bustros La 425 et la paix, seules solutions au problème du sud, déclare Gaussot (photos)

Le président en exercice du Comité de surveillance du cessez-le-feu, l’ambassadeur français Jean-Michel Gaussot, a déclaré que «la solution au problème du Liban-Sud réside dans la mise en œuvre de la résolution 425 et dans la conclusion d’un accord de paix entre le Liban et la Syrie d’une part et Israël d’autre part».
M. Gaussot, accompagné des membres du groupe français au sein du comité, a été reçu hier à Baabda par le président Elias Hraoui. La France doit céder, le 30 avril, la présidence du comité aux Etats-Unis après avoir dirigé pendant six mois cette instance internationale qui regroupe aussi le Liban, la Syrie et Israël.
Le chargé d’affaires de France, M. Gilles Gauthier, accompagnait la délégation française qui a également été reçue par le premier ministre, M. Rafic Hariri, et par le secrétaire général des Affaires étrangères, M. Zafer el-Hassan.
«De l’avis de toutes les parties en conflit, le comité contribue activement à détendre l’atmosphère au Liban-Sud, a déclaré M. Gaussot sur le perron du palais de Baabda. Toutefois, il ne peut constituer la solution au problème du Sud. Cette solution réside dans la mise en œuvre de la résolution 425 et dans la conclusion d’un accord de paix entre le Liban et la Syrie d’une part et Israël de l’autre. Mais en attendant le retrait israélien, il est nécessaire de contrôler les retombées du conflit, notamment sur les civils. Le comité doit poursuivre sa mission qu’il remplit avec beaucoup de détermination. Evidemment, on pourrait estimer que les résultats obtenus sont insuffisants comparés à ce que nous aurions pu espérer. Malheureusement, tant qu’il y aura des belligérants qui se font la guerre au Liban-Sud, nous ne pourrons pas aboutir à une situation satisfaisante et à la sécurité pour les civils».
«Tout ce que nous pouvons faire c’est tenter d’obtenir que toutes les parties concernées respectent les dispositions de l’arrangement du 26 avril, ce qui permettra d’épargner les civils, a ajouté M. Gaussot. Nous sommes conscients des limites de notre action parce que nous devons prendre les décisions à l’unanimité, ce qui nous oblige à accepter des compromis. Ces circonstances sont délicates, mais nous poursuivrons notre mission en prenant en considération la situation difficile des civils au Liban-Sud».
L’action du comité va-t-elle être différente au cours de la présidence américaine? «Il y a chez les Américains une volonté d’être objectifs, a répondu l’ambassadeur. Chaque délégation a joué son rôle comme il le fallait, et j’espère que cela va se poursuivre dans la période à venir».
Interrogé sur une éventuelle dégradation militaire au Liban-Sud, M. Gaussot a déclaré qu’il n’était pas au courant des «secrets militaires». «Je ne peux pas prédire ce qui va se passer, a-t-il dit. Tout ce que je peux espérer c’est qu’il n’y aura pas de détérioration et que le comité fera son possible pour empêcher une montée de la tension. Mais nous ne pouvons pas faire disparaître cette tension puisqu’il y a une présence israélienne au Liban-Sud».
La réunion avec M. Zafer el-Hassan s’est déroulée en présence du directeur du département des affaires internationales au ministère des Affaires étrangères, M. Farid Abboud, qui est également membre de la délégation libanaise au comité.
A l’issue de la rencontre, M. Gaussot a déclaré qu’il y a tous les jours des combats au Liban-Sud, précisant que le comité de surveillance n’a pas les moyens de changer cette situation. «Ce n’est pas son rôle. Son objectif est d’éviter qu’il y ait des pertes civiles», a-t-il répété.