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Actualités - CHRONOLOGIE

Hraoui aurait renoncé au projet de remaniement ministériel

Le baromètre politique sur la scène locale semble pencher vers le «beau» (instable). La tendance à la détente se confirme, en effet, entre les pôles de la troïka et les convulsions provoquées par l’épisode des élections municipales devraient s’estomper dans les prochains jours. Telle est, du moins, l’impression qui prévaut dans les milieux proches du premier ministre Rafic Hariri qui a rencontré hier matin comme prévu, dès son retour à Beyrouth, le président Elias Hraoui au palais de Baabda (VOIR PAGE 2).
Si la tension a ainsi apparemment baissé dans les hautes sphères du pouvoir, c’est que le parrain syrien a usé, une fois de plus, de son influence afin d’assainir, autant que faire se peut, les rapports entre les dirigeants libanais. Ce «forcing» effectué par Damas a, notamment, eu pour conséquence d’amener le chef de l’Etat à renoncer pour l’instant à son projet de remaniement ministériel.
L’idée d’un changement au niveau de la composition du gouvernement avait émergé dans les milieux de Baabda à la suite des divergences qui ont éclaté entre le président Hraoui, d’une part, et le premier ministre et le chef du Législatif Nabih Berry, d’autre part, au sujet des élections municipales. Ces tiraillements avaient éclaté au grand jour après la décision de M. Hariri de retirer du Parlement le projet de loi gouvernemental sur les élections municipales. Accusant M. Hariri de faire cavalier seul et de chercher à court-circuiter Baabda, les milieux du président de la République laissaient entendre qu’une cohabitation avec M. Hariri sur les bases actuelles devenait de plus en plus difficile.
Indice significatif de cette tension latente entre le président Hraoui et M. Hariri: les ministres proches de Baabda — notamment M. Chaouki Fakhoury — ne cachaient plus ces derniers temps leurs critiques à l’égard des pratiques du chef du gouvernement. Apparus déjà à l’occasion de l’affaire de la nomination des doyens de l’Université libanaise, les tiraillements entre le chef de l’Etat et le premier ministre ont rapidement atteint un seuil critique avec l’épisode des municipales.
Les démarches entreprises loin des feux de la rampe par le pouvoir syrien ont désamorcé, en définitive, la crise, comme le montrent les propos «apaisants» tenus par M. Hariri à l’issue de son entrevue, hier, avec le président Hraoui. Dans la pratique, le Conseil des ministres qui tiendra une réunion mardi prochain au palais de Baabda réaffirmera la nécessité d’organiser les élections municipales au plus tôt (comme le désire le chef de l’Etat). La date du scrutin ne sera pas, cependant, fixée, dans l’attente qu’une nouvelle loi sur les municipales soit transmise par le gouvernement à la Chambre. Ce nouveau texte pourrait être accompagné, en outre, d’un projet de loi sur la décentralisation administrative. Cela signifie que les élections municipales ne pourront pas avoir lieu avant l’automne prochain, dans la meilleure des hypothèses.
Le baromètre politique sur la scène locale semble pencher vers le «beau» (instable). La tendance à la détente se confirme, en effet, entre les pôles de la troïka et les convulsions provoquées par l’épisode des élections municipales devraient s’estomper dans les prochains jours. Telle est, du moins, l’impression qui prévaut dans les milieux proches du premier ministre...