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Actualités - CHRONOLOGIE

Zaïre : Kolwezi aux mains des rebelles

GOMA (Zaïre), 13 Avril (AFP, Reuter). — La rébellion zaïroise a annoncé dimanche que son chef Laurent-Désiré Kabila va participer directement aux négociations avec les autorités, alors que ses troupes poursuivent leur progression vers l’Ouest, contrôlant désormais Kananga, capitale du Kasaï occidental (centre) et Kolwezi, dans le Shaba (Sud-Est).
La veille, le président Mobutu Sese Seko s’était déclaré prêt à rencontrer M. Kabila s’il en faisait la demande «poliment», tout en rejetant un ultimatum du chef rebelle lui enjoignant de quitter le pouvoir avant dimanche.
Le «ministre» des Affaires étrangères de l’Alliance rebelle Bizima Karaha, a rappelé à Goma (Est) que le départ du pouvoir du chef de l’Etat restait l’objectif de la rébellion, en réaffirmant qu’un cessez-le-feu avant des négociations était exclu.
Mais en annonçant que M. Kabila se rendra «très prochainement, probablement en Afrique du Sud» pour «dynamiser» les négociations de paix, il a déclaré qu’il pourra y rencontrer, «si nécessaire» le maréchal Mobutu.
Selon des sources informées à Lubumbashi (Sud-Est), la capitale du Shaba conquise mercredi par la rébellion, Kananga et Kolwezi sont tombées à leur tour, pratiquement sans résistance de la part de l’armée zaïroise.
La rébellion contrôle déjà six des onze provinces du Zaïre, et un porte-parole du nouveau gouvernement, Kin-Kiey Mulumba, a reconnu dimanche que les «ressources financières font cruellement défaut» à Kinshasa, privée des ressources du Kasaï oriental diamantifère et du riche Shaba minier.Située à quelque 300 kilomètres au nord-ouest de Lubumbashi, Kolwezi, où sont extraits et traités cuivre, zinc, cobalt et uranium, est l’un des plus riches centres miniers du Shaba.
Selon un observateur à Kinshasa, la rapidité de l’avance rebelle sur la capitale (environ 700 km à l’ouest de Kananga) est désormais «une question plus politique que militaire»: des négociations directes entre MM. Mobutu et Kabila pourraient provoquer un arrêt des hostilités, alors que les pourparlers interzaïrois qui se sont jusqu’ici déroulés en Afrique du Sud n’ont en rien ralenti la progression de l’Alliance.
Interrogé à Goma pour savoir si les rebelles privilégiaient toujours la voie des armes dans leur conquête du pouvoir, M. Karaha s’est gardé de trancher: «Les négociations, a-t-il dit, peuvent être utilisées pour accomplir les objectifs de l’Alliance».
A l’autre bout du pays, la capitale se préparait à affronter lundi une nouvelle journée de troubles, suite à l’appel à une journée «ville morte« lancé par l’opposition radicale, proche d’Etienne Tshisekedi, qui proclame désormais le même objectif que la rébellion: chasser du pouvoir le maréchal Mobutu.
Entré en fonction la veille, le nouveau gouvernement du général Likulia Bolongo a affiché sa fermeté dimanche face aux «partis politiques susceptibles de troubler l’ordre public», et annoncé que l’armée zaïroise serait déployée à Kinshasa «pour assurer la sécurité». Le premier ministre avait de son côté mis en garde les personnes qui tenteront de «descendre dans la rue» lundi matin.
L’Union pour la démocratie et le progrès social — UDPS, proche de M. Tshisekedi, destitué mercredi, huit jours après sa nomination comme premier ministre — n’a pas été en reste de menaces, puisqu’elle a prévenu que des barricades seraient érigées dans les rues, et menacé de brûler les voitures des «automobilistes réactionnaires».
En dépit de ces tensions, le calme régnait dimanche à Kinshasa, où l’ambassadeur des Etats-Unis, Daniel Simpson, a indiqué que l’évacuation des 250 ressortissants américains n’était pas à l’ordre du jour.
GOMA (Zaïre), 13 Avril (AFP, Reuter). — La rébellion zaïroise a annoncé dimanche que son chef Laurent-Désiré Kabila va participer directement aux négociations avec les autorités, alors que ses troupes poursuivent leur progression vers l’Ouest, contrôlant désormais Kananga, capitale du Kasaï occidental (centre) et Kolwezi, dans le Shaba (Sud-Est).La veille, le président...