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Actualités - CHRONOLOGIE

Municipales : le repos du guerrier dans l'attente du conseil des ministres

La grave crise politico-constitutionnelle qui ébranle le pays depuis plusieurs jours (et qui tourne autour de l’affaire des municipales) a eu pour effet de provoquer une forte pression (orchestrée?) sur la monnaie nationale, mais elle ne semble pas pour autant préoccuper outre mesure les hauts responsables. La plupart d’entre eux se trouvent, en effet, en voyage à l’étranger. Le chef du Législatif Nabih Berry prend l’avion aujourd’hui pour Qatar. Le chef du gouvernement Rafic Hariri poursuit sa visite au Canada, en compagnie de trois ministres. Et plusieurs autres membres du Cabinet sont également à l’étranger.
Pour l’heure, toutes les parties campent sur leurs positions respectives: le président Elias Hraoui (appuyé en cela par l’opposition chrétienne et par certains milieux gouvernementaux et parlementaires) insiste pour la tenue des élections municipales et continue de qualifier d’anticonstitutionnelle la décision de M. Hariri de retirer du Parlement le projet de loi sur les municipales (transmis à la Chambre par le gouvernement); MM. Berry et Hariri restent opposés, pour leur part, à l’organisation des élections municipales dans les circonstances présentes sans fournir une explication sérieuse et convaincante à leur attitude à ce propos; le chef du Législatif et le premier ministre considèrent, parallèlement, que le retrait par M. Hariri du projet de loi sur les municipales n’est nullement anticonstitutionnel et ne saurait, par conséquent, être remis en cause.Face à ce climat de crispation politique aux plus hauts échelons du pouvoir, il faudra attendre le Conseil des ministres de mercredi prochain, au palais de Baabda, afin de voir poindre à l’horizon une solution acceptable (et, si possible, honorable) au problème des municipales. D’ici là, c’est visiblement le «repos du guerrier». La réunion du Cabinet devrait être précédée, en principe, d’une franche explication entre le président Hraoui et M. Hariri, lequel regagnera Beyrouth mardi soir. Selon certaines informations non confirmées, M. Berry pourrait également se rendre, à son retour du Qatar, au palais de Baabda afin de détendre l’atmosphère avec le président de la République.
Une fois de plus, c’est un règlement «à la libanaise» qui pourrait être envisagé pour sortir les pôles du pouvoir de l’impasse politique et constitutionnelle dans laquelle ils se sont engagés. Le Conseil des ministres réaffirmerait — pour sauver la face — sa détermination à organiser les élections municipales, mais sans fixer de date. Dans le même temps, il annoncerait sa décision de transmettre au Parlement un nouveau projet de loi sur les municipales dans le but de combler les failles qui caractérisaient le texte que les députés avaient commencé à discuter au début du mois d’avril. En soumettant ainsi à la Chambre un nouveau projet de loi, le gouvernement ne ferait que confirmer «légalement», et à la majorité des deux tiers, le retrait du texte controversé.
Dans la pratique, une telle échappatoire reviendrait à «geler» — et non pas à «annuler» — les élections municipales. Reste que les dirigeants devront, par la même occasion, résoudre un problème épineux posé par la présente crise: le chef du gouvernement a-t-il le droit de retirer du Parlement un projet de loi sans en référer au Conseil des ministres et au président de la République? En agissant comme il l’a fait lors du dernier débat parlementaire, M. Hariri avait-il l’intention de créer un précédent à ce propos? La réponse à cette question est d’autant plus vitale qu’elle implique de graves retombées concernant les prérogatives du président de la République et, par conséquent, le fragile équilibre politico-communautaire qui devrait régir (en principe) les règles du jeu politique dans le pays.
La grave crise politico-constitutionnelle qui ébranle le pays depuis plusieurs jours (et qui tourne autour de l’affaire des municipales) a eu pour effet de provoquer une forte pression (orchestrée?) sur la monnaie nationale, mais elle ne semble pas pour autant préoccuper outre mesure les hauts responsables. La plupart d’entre eux se trouvent, en effet, en voyage à...