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Actualités - OPINION

Carnet de route Municipales et mécénat

J’ai connu des maires, des députés-maires, des adjoints au maire. La seule chose que m’inspirent les municipales, sur le plan politique, c’est la nécessité du non-cumul. Mairies négligées au profit des circonscriptions, parfois l’inverse, mais rarement, et pour ceux qui veulent bien faire, un surmenage forcément désordonné, avec, dans certains cas, un divorce à la clé.
Pour le reste, se reporter au «Précis de décomposition» de Cioran (Livre de Poche, collection «Idées») dont l’un des principaux thèmes est ce que ce grand écrivain appelait la «vocation municipale». N’y cherchez pas une étude de scrutins. Mais je ne vais pas tout vous raconter: prenez vos risques.
Quant au sort de nos municipales, suivra-t-il le sens de la plus grande pente (suivez le regard de Hariri) et non les invocations du preux chevalier Nassib Lahoud? Au point où nous en sommes, et malgré l’importance du terroir — ne serait-ce que par l’apprentissage politique qu’il permet aux élus et aux électeurs —, on se dit que mieux vaut encore une manœuvre politicienne (les élections au trou), que des égorgements à la douzaine comme dans certains tableaux de la tragédie algérienne. Quel rapport? On ne sait jamais...
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Affaire d’éducation familiale et littéraire, je ne sais, la banque n’a jamais eu grâce aux yeux de la chrétienne qui sommeille sans doute encore en moi. Mais depuis que je suis au Liban, j’ai connu directement ou indirectement des exemples qui relèvent d’un mécénat bancaire envers la nébuleuse de l’art ou de la culture. je n’écris pas «nébuleuse» dans le sens péjoratif du terme, mais parce qu’il faut recouvrir d’un mot des interventions aussi différentes qu’une publicité accordée au programme d’une pièce de théâtre, des aides directes à des artistes pour une première exposition, et une rétrospective de Georges Cyr (sympathique petit maître) organisée pour 1998 dans les locaux d’un siège central de grande banque libanaise. Tout cela pour quoi dire? Que c’est, d’abord, une constatation étonnée sur la «Suisse du Moyen-Orient». Qu’ensuite, les rapports entre l’argent et l’art sont toujours ambigus et frisent souvent le rapport amour-haine (vulgairement parlant: «Tu me donnes ton argent, mais je te donne mon or)», même quand le mécène est un véritable amateur (Diaghilev). Mais j’allais continuer dans la voie de l’analyse. Le sujet étant glissant si on l’approfondit, contentons-nous de dire que, sauf exceptions, les artistes et les mécènes sont cimentés par un même sentiment d’envie, les uns pour les argentiers, les autres pour les fabricants de la beauté. Cercle vicieux, si ce n’était l’heureuse interposition du spectateur innocent. Bref, bravo Farid Raphaël, bravo Raymond Audi et Maurice Sehnaoui (entre autres), car ils nous «donnent à voir» sans faire de gros sacrifices. Bravo aux peintres qui bénéficient de leurs largesses, bien qu’ils ne soient pas tous très bons mais presque tous pauvres.
«Les collectionneurs sont-ils tous des mécènes»? Sujet d’examen à venir pour les candidats à une U.V. de philosophie, catégorie «esthétique».
Quant à moi, ayant participé du mécénat et de la collection, puis de la revente par faute de trésorerie, je dois dire que tout cela ne fut qu’une question d’affinité affective entre les artistes, leurs œuvres, et mon regard. Privilège?
Vivent les artistes, vive la banque, vivent ceux qui vivent de ceux qui possèdent, vivent ceux qui tirent prestige de ceux qui cherchent. Il faut réconcilier tout le monde. Nous sommes au Liban après tout...
Amal NACCACHE
J’ai connu des maires, des députés-maires, des adjoints au maire. La seule chose que m’inspirent les municipales, sur le plan politique, c’est la nécessité du non-cumul. Mairies négligées au profit des circonscriptions, parfois l’inverse, mais rarement, et pour ceux qui veulent bien faire, un surmenage forcément désordonné, avec, dans certains cas, un divorce à la...