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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain de la recommandation de gel de la normalisation Israël face au mur arabe hostile

C’est une recommandation sinon modérée, à tout le moins parfaitement modulée que les pays arabes, conduits par le pôle Egypte-Syrie-Arabie Séoudite, ont adoptée lors du sous-sommet tenue au Caire. Il n’en reste pas moins qu’Israël se trouve de nouveau face à un monde arabe hostile, qui s’est mobilisé comme un seul homme à la suite de la décision du gouvernement Netanyahu d’aménager une nouvelle colonie juive dans le secteur oriental de Jérusalem.
De source autorisée au siège de la Ligue arabe, au Caire, on déclarait hier que «la décision de geler la normalisation avec l’Etat hébreu sera officiellement communiquée aux gouvernements des 22 membres d’ici dix jours, délai à l’issue duquel elle sera applicable».
Cependant, «l’application ou non de cette décision et la date d’entrée en vigueur restent tributaires de la volonté politique de chaque Etat», a-t-on ajouté de même source.
De source autorisée on explique que l’application de la décision concernant la fermeture des bureaux et des missions signifie «la fermeture d’abord par les pays arabes de leurs missions à Tel-Aviv, ce qui entraînera la fermeture par Israël de ses bureaux dans les pays concernés».
L’Egypte et la Jordanie, seuls pays arabes à avoir signé la paix avec l’Etat hébreu, ne sont pas concernés par cette décision, a-t-on confirmé de source autorisée.
Elle s’applique surtout aux pays comme Qatar, Oman, la Tunisie et le Maroc qui ont décidé d’ouvrir depuis 1991 des bureaux et missions en Israël.
Trois pays — l’Egypte, la Syrie et l’Arabie Séoudite — «ont pu vaincre les réserves de la Jordanie, du Maroc et de la Mauritanie qui risquaient d’empêcher l’adoption de la recommandation», a indiqué mardi un diplomate arabe qui a assisté à la réunion de dimanche, au Caire.
Le ministre jordanien des Transports Bassam Saket — dont le pays est lié par un traité de paix avec Israël depuis 1994 —, le délégué permanent du Maroc Abdel Latif Mouline, et le ministre mauritanien des Affaires étrangères Mohammed Ould Khalifa, se sont opposés à la résolution, a révélé ce diplomate sous couvert de l’anonymat.
Ils ont fait savoir qu’ils «appuyaient pleinement la recommandation (de gel des relations avec Israël) mais devaient en référer à leurs chefs d’Etat car ils n’étaient pas autorisés à décider de l’application» de telles mesures, dont la menace avait déjà été brandie par le sommet arabe du Caire en juin dernier, a ajouté ce diplomate.
Les chefs de la diplomatie égyptienne et séoudienne, Amr Moussa et Séoud el-Fayçal, sont aussitôt intervenus pour vaincre ces réticences, a-t-il précisé.
«Je me demande comment on peut ne pas être autorisés à prendre une telle décision au moment où les pays arabes sont confrontés à d’importants défis et que les musulmans risquent de perdre Jérusalem», s’est notamment indigné le ministre séoudien.
«Cette résolution est basée sur une décision du sommet arabe, unanimement approuvée par les dirigeants arabes et ceux-ci ont chargé leurs ministres des Affaires étrangères de suivre l’application des résolutions du sommet, ce que nous sommes en train de faire», a renchéri le chef de la diplomatie égyptienne.
Interrogé par la presse, M. Moussa a cependant minimisé ces réserves en affirmant que «la recommandation a été adoptée à l’unanimité et qu’elle sera approuvée par tous les dirigeants arabes».
Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh avait auparavant multiplié les contacts en marge de la réunion pour imposer l’arrêt de la normalisation avec l’Etat hébreu.
Parallèlement, le secrétaire général de la Ligue arabe Esmat Abdel Méguid a envoyé mardi des «messages urgents» au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, au président en exercice du Conseil de Sécurité de l’ONU, aux coparrains du processus de paix (Etats-Unis et Russie) et à l’Union européenne les informant de cette décision, selon la même source.
En outre, les chefs de la diplomatie des huit pays arabes signataires de la déclaration de Damas (l’Egypte, la Syrie et les six monarchies du Golfe) se réuniront en juillet dans la capitale syrienne, selon une source autorisée au ministère égyptien des Affaires étrangères.
Cette réunion «devait initialement avoir lieu en marge de la session du Conseil ministériel de la Ligue arabe mais elle a été reportée à juillet en raison de l’importance des sujets examinés par le Conseil», selon la même source.
De même source, on précise que la réunion de Damas doit examiner les moyens de resserrer la coopération multiforme entre les pays signataires.

l L’Union européenne n’est pas favorable au gel des relations entre les pays arabes et Israël, a indiqué mardi à Alger le ministre néerlandais des Affaires étrangères Hans van Mierlo, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
C’est une recommandation sinon modérée, à tout le moins parfaitement modulée que les pays arabes, conduits par le pôle Egypte-Syrie-Arabie Séoudite, ont adoptée lors du sous-sommet tenue au Caire. Il n’en reste pas moins qu’Israël se trouve de nouveau face à un monde arabe hostile, qui s’est mobilisé comme un seul homme à la suite de la décision du gouvernement...