Notre semaine sainte

J’ai assisté, en cours de semaine sainte, à certains de nos offices religieux, les plus significatifs, les plus émouvants.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est, à l’église des moines du Saint-Esprit à Kaslik, le lavement des pieds. Ce n’était pas la première fois que je me trouvais, au milieu d’une foule aussi compacte pour cette même cérémonie. Quelle tendresse: celle du Seigneur envers les disciples et de tous les braves gens.
Le lavement des pieds est l’un des actes de la plus grande humilité. Il est ce que seuls les esclaves pourraient accomplir.

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A l’église Saint-Georges, de Sarba, des jeunes gens, des jeunes filles venaient à tour de rôle, jusqu’au voisinage de l’autel, Ils étaient chargés de lire les épitres de Saint-Paul, ou des extraits de psaumes.
Mais, c’était l’évêque lui-même, (une manière d’ange gardien) qui multipliait les commentaires des livres saints et faisait les prêches.
A la fin de l’office, l’évêque pouvait confesser le curé de la paroisse, et ceux des pénitents qui lui portaient leurs déclarations et leurs aveux, puis je m’aperçus que le curé lui-même, et un certain nombre de fidèles avaient, en cette circonstance, l’occasion de se faire pardonner leurs fautes.

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Rien ne pouvait être plus discret ni plus émouvant. Que pouvions-nous dire à l’évêque? Quelle confidence pouvions-nous lui faire? Quel aveu?
Jusqu’à quelle heure se poursuivaient les prières et les cantiques? Et comment tout le monde parvenait à s’asseoir sur un banc, ou à s’appuyer aux murs de l’Église.
A la sortie, je me surpris à chantonner deux vers de Victor Hugo:
«Afin que mon cœur soit innocent et splendide
« Comme un pavé d’hôtel qu’on lave tous les soirs».