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Actualités - CHRONOLOGIE

Le gouvernement determiné à protéger et à développer le secteur agricole

La récente décision du ministre de l’Agriculture, M. Chawki Fakhoury, d’interdire l’importation d’oignons frais à partir du 10 avril prochain a mis en relief, une fois de plus, la nouvelle politique pratiquée par le gouvernement en vue du développement du secteur agricole. M. Fakhoury a réaffirmé hier à ce propos que le Liban est déterminé à protéger et à développer son agriculture. Avant la guerre, la contribution du secteur agricole au PIB était de 18%. Cette proportion n’est plus actuellement que de 7 pour cent du PIB.
Confirmant sur ce plan que le Cabinet Hariri a adopté récemment une orientation résolument protectionniste, M. Fakhoury a rappelé, dans une déclaration à l’AFP, que l’Etat a décidé d’interdire à partir d’octobre prochain l’importation des produits agricoles, à l’exception de ceux qui ne sont pas cultivés au Liban, ou alors de façon saisonnière.
«Nous préparons un calendrier tenant compte des intérêts conjugués des agriculteurs qui cherchent à exporter leurs produits, des consommateurs et des industries agroalimentaires», a précisé M. Fakhoury.
«Le Liban, dit-il, doit aussi respecter ses engagements avec les pays arabes en vertu d’accords bilatéraux et panarabes, et garder la porte ouverte à la libre circulation des produits agricoles».
Le Liban importe 80% de ses besoins alimentaires (blé, sucre, poissons, produits laitiers, viandes, huiles), soit 10% des importations totales (7,32 mds USD en 1996). Ses exportations agricoles (fruits, légumes) et agroalimentaires ont baissé de 2,32%, soit 13,95% des exportations totales (1 md USD).
L’application d’une réglementation protectionniste au Liban reste cependant en partie tributaire de la bonne volonté de la Syrie dont les produits agricoles passent sans contrôle la frontière commune aux deux pays et inondent le marché libanais à des prix très bas, relèvent les experts.
Selon M. Fakhoury, les discussions pour la signature d’un protocole agricole entre le Liban et la Syrie «rencontrent des difficultés».
«Nos régimes économiques sont différents, libéral chez nous, dirigiste chez eux avec une agriculture subventionnée», souligne M. Fakhoury.
Le Liban est toutefois déterminé à redresser son agriculture archaïque et sinistrée par la guerre. L’objectif principal est d’obtenir une meilleure qualité de produits pour les adapter aux normes internationales de conditionnement à l’exportation.
Le gouvernement a en outre décidé d’octroyer des prêts à taux bonifiés à l’agriculture, à l’industrie et au tourisme. Les agriculteurs n’ont bénéficié que de 1,7% des crédits bancaires accordés en 1996 (8 mds USD), très en deçà de sa participation au PIB (estimé à 13,2 mds USD en 1996).
M. Fakhoury se bat également pour augmenter le budget de son ministère qui ne représente que 0,57% du budget (4 mds USD).
«Avant ma nomination il y a trois ans, le ministère était essentiellement une agence de distribution de permis d’importation. Aujourd’hui, c’est terminé, et nous sommes même en mesure d’exporter certains produits», affirme de son côté le directeur général du ministère, Adel Choueiri.
Grâce à un prêt de 22 M USD du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), le Liban a commencé parallèlement à restructurer son cheptel bovin et ovin, ainsi que la production laitière et de viandes en prêtant aux petits exploitants.
Les paysans ne représentent aujourd’hui que 9% de la population active, estimée à 940.000, contre 22% avant la guerre, auxquels il faut cependant ajouter des centaines de milliers de saisonniers.
La récente décision du ministre de l’Agriculture, M. Chawki Fakhoury, d’interdire l’importation d’oignons frais à partir du 10 avril prochain a mis en relief, une fois de plus, la nouvelle politique pratiquée par le gouvernement en vue du développement du secteur agricole. M. Fakhoury a réaffirmé hier à ce propos que le Liban est déterminé à protéger et à...