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Actualités - ANALYSE

Les réfugiés palestiniens au Liban : un problème qui reste entier...

Près de 20% des habitants du Liban sont palestiniens. C’est ce qui ressort d’une étude que vient de publier le président de la commission des relations extérieures au sein de la Ligue maronite, M. Antoine Akl, et qui se base sur des statistiques de l’UNRWA.
Selon l’UNRWA en effet, 43.402 Palestiniens inscrits résident dans la capitale libanaise, 70.348 en montagne, 81.875 à Saïda, 86.736 à Tyr, 45.983 à Tripoli et 13.777 dans la Békaa.
Ces chiffres portent à 342.121 le nombre des Palestiniens inscrits à l’UNRWA et résidant au Liban auxquels il faut par ailleurs ajouter les réfugiés non inscrits qui se chiffrent, selon des sources sûres citées par M. Akl, à quelque 260.000 personnes.
Ainsi, plus de 600.000 Palestiniens se trouvent actuellement au Liban, affirme M. Akl. Dans ce pays donc, 20% des habitants sont palestiniens et la densité démographique atteint 57 Palestiniens par km2.
Par comparaison, le nombre des Palestiniens résidant en Syrie atteint 2,1% seulement de la population totale et la densité démographique palestinienne se chiffre à 1,7 Palestinien au km2 alors qu’en Jordanie, on compte 25% de résidents palestiniens mais seulement 13 Palestiniens au km2.
De plus, ajoute l’auteur de l’étude, des milliers de Palestiniens ont obtenu la nationalité libanaise en juin 1994 car originaires de sept villages qui étaient passés en territoire palestinien en 1937 dans le cadre d’un accord franco-britannique sur la frontière sud du Liban. Ces naturalisés libanais sont aussi Palestiniens et détiennent également la nationalité israélienne. Ils figurent parmi d’autres Palestiniens résidant dans dix-huit autres villages proches des premiers et qui ont également été naturalisés en 1994.

Pressions internationales

Il reste, selon M. Akl, que ces nombreuses naturalisations n’ont toutefois pas mis un terme aux pressions internationales exercées en vue de l’implantation des Palestiniens au Liban qui, si elle a lieu, se traduira par de graves déséquilibres au niveau de la société libanaise sans compter qu’elle constituera une violation des droits des communautés spirituelles et portera un coup au principe de la coexistence en faisant perdre aux Palestiniens leur droit au retour sur leur terre d’origine.
Et M. Akl de s’interroger sur le mutisme de l’Etat face à cette affaire importante qui constitue également un problème grave pour l’Etat d’Israël qui n’a pas les moyens ni le désir d’accueillir à nouveau tous les Palestiniens réfugiés à l’étranger.
C’est d’ailleurs pour cela, comme l’affirment certaines sources, que les Etats-Unis entreprennent actuellement des contacts indirects destinés à amener l’Irak — qui a besoin de main-d’œuvre — à accepter d’accueillir et de naturaliser un million de réfugiés palestiniens. Les USA convaincraient alors le Liban de conserver «sa» part de réfugiés palestiniens et l’aideraient à transformer les camps de réfugiés palestiniens en complexes résidentiels et ce, afin d’améliorer la situation des réfugiés et de les amener à renoncer au droit au «retour» pourtant réaffirmé dans le cadre du congrès général des réfugiés palestiniens qui s’est tenu à Gaza en septembre dernier sous la présidence de M. Yasser Arafat. Ce congrès avait, rappelle-t-on, estimé à trois millions le nombre des Palestiniens réfugiés dans le monde entier. Il avait proclamé son attachement à la résolution 194 des Nations Unies de décembre 1948 stipulant le droit des déplacés palestiniens à revenir sur leur terre d’origine et il avait également réaffirmé l’attachement des Palestiniens à l’UNRWA.
Il reste que l’UNRWA connaît actuellement une grave crise financière puisque son déficit annuel se chiffre à quelque 50 millions de dollars. Les contributions qu’elle reçoit atteignent bien 350 millions de dollars mais ces contributions ne tiennent pas compte de l’augmentation annuelle du nombre des réfugiés qui se situe autour de 6% ni d’ailleurs de l’inflation et de la hausse des prix.
L’avenir des réfugiés palestiniens demeure donc incertain, Israël ne leur reconnaissant visiblement aucun droit au retour et l’UNRWA n’arrivant pas à leur assurer tous leurs besoins vitaux.
Et il est évident que tant les Palestiniens que le Liban devront attendre l’issue finale du processus de paix pour savoir quel règlement sera réservé à cette affaire vieille de près de cinquante ans...

E.K.
Près de 20% des habitants du Liban sont palestiniens. C’est ce qui ressort d’une étude que vient de publier le président de la commission des relations extérieures au sein de la Ligue maronite, M. Antoine Akl, et qui se base sur des statistiques de l’UNRWA.Selon l’UNRWA en effet, 43.402 Palestiniens inscrits résident dans la capitale libanaise, 70.348 en montagne, 81.875...