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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Un colloque sur les élections législatives Communautés, clans, alliances : une analyse du scrutin de l'été dernier (photo)

Les alliances, le rôle du confessionnalisme dans le comportement des électeurs, la portée et la signification des percées de candidats indépendants, autant de sujets qui ont été disséqués dans le cadre du «Colloque scientifique pour l’évaluation des législatives de 1996» qui a clôturé ses travaux à l’hôtel «Marriott» samedi soir.
Un grand nombre de députés, de professeurs d’université et d’intellectuels ont participé à ce colloque qui était consacré dans sa dernière journée à l’étude des processus électoraux dans la Békaa et au Liban-Sud qui ont été marqués par une alliance électorale entre les deux principales forces chiites (les électeurs appartenant à cette communauté sont majoritaires dans ces deux régions), le Hezbollah et le mouvement Amal.
Le député (baassiste) Assem Kanso, qui faisait partie de la liste de coalition dans la Békaa, a estimé dans son intervention que «les alliances électorales contribuent à étouffer la démocratie dans le pays». «L’authentique démocratie et la véritable représentativité populaire ne pourront pas voir le jour au Liban avec ce genre de coalition électorale conclue à la veille du scrutin non pas sur la base d’un programme politique, mais dans le but de rassembler un maximum de votes», a-t-il dit.
M. Kanso a déclaré que «les lois électorales ont toujours été élaborées pour protéger les intérêts de ceux qui sont au pouvoir, consacrant ainsi une réalité politique qui ne reflète pas la volonté populaire». «Toutes les lois que nous avons connues ont abouti à la consécration du confessionnalisme et du sectarisme au détriment de l’unité nationale. Cessons de dire que chaque député élu représente tout le Liban, car en vérité il ne représente que sa communauté», a-t-il dit.
M. Mohammed Fneich (député du Hezbollah au Liban-Sud), a pour sa part affirmé que le «Liban n’a pas encore atteint un niveau politique, social et sécuritaire permettant l’émergence d’une vie politique normale, à cause notamment de l’occupation israélienne et de ses répercussions sur les scènes locale et régionale».
Selon le député islamiste, les résultats des élections auraient été très différents si, au lieu de former des listes de coalition, les principales forces politiques avaient mené des batailles démocratiques. Il a toutefois estimé que les alliances conclues entre Amal et le Hezbollah reflétaient la volonté des habitants du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest «qui appuient dans leur grande majorité la résistance contre l’occupant».
M. Henri Chédid, député de la Békaa-Ouest, appuyé par le Hezbollah, a de son côté relevé plusieurs «anomalies» qui ont entaché le scrutin. Il a notamment souligné que la loi électorale a été votée quelques jours avant les élections, et que le découpage électoral était différent d’une région à l’autre.
M. Ismaïl Sukkariyé (élu contre la liste de coalition dans la Békaa), a estimé que «le confessionnalisme freine les aspirations des gens». Il a d’autre part déclaré que «jamais le Liban n’a connu des élections réellement démocratiques», soulignant que l’absence de partis d’envergure nationale favorise «le renforcement du sectarisme et l’allégeance clanique».
M. Marwan Farès (député de Baalbeck-Hermel) a aussi estimé que la modernisation du système politique, et donc de la loi électorale, passe d’abord par l’abolition du confessionnalisme politique.
M. Séoud el-Mawla, qui a analysé les résultats des élections dans la Békaa, a tiré les conclusions suivantes:
— Le Hezbollah n’a pas tenu ses engagements de soutenir tous les candidats de la liste de coalition. Il a ainsi appuyé Henri Chédid face à Robert Ghanem.
— Les grands clans dont les candidats ont été exclus ont prouvé leur force. Cela apparaît dans le score honorable de M. Rifaat Masri.
— Le courant de la gauche démocratique a montré qu’il restait assez puissant à travers le bon résultat obtenu par le secrétaire général du Parti communiste, Farouk Dahrouj.
— Le taux de participation était très élevé. Il a permis de constater que le Hezbollah dispose dans la Békaa-Nord d’un bloc de 20.000 voix.
— Le confessionnalisme et le régionalisme sont très ancrés dans les esprits, parce qu’il est apparu que les électeurs votaient d’abord pour les candidats de leur communauté et de leur région.
Les alliances, le rôle du confessionnalisme dans le comportement des électeurs, la portée et la signification des percées de candidats indépendants, autant de sujets qui ont été disséqués dans le cadre du «Colloque scientifique pour l’évaluation des législatives de 1996» qui a clôturé ses travaux à l’hôtel «Marriott» samedi soir.Un grand nombre de députés, de...