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Actualités - ANALYSE

Spéculations sur un possible retour à la 425

A la lumière de l’intransigeance affichée par le Cabinet Netanyahu à l’égard de l’implantation de nouvelles colonies juives à Jérusalem-Est, à quoi pourrait donc aboutir la tournée-éclair du ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, dans la région?
Dans ce contexte, selon le amid Raymond Eddé, l’un des deux scénarios suivants serait plausible: le gouvernement israélien renonce à sa politique d’implantation pour éviter les répercussions négatives qu’elle pourrait entraîner. Le marasme actuel se perpétuerait alors au Proche-Orient. Deuxième hypothèse: le premier ministre Netanyahu persiste dans sa politique d’implantation en dépit des protestations de l’ensemble de la communauté internationale, le président américain Bill Clinton étant lui-même critique à cet égard. D’où la possibilité pour la France de convoquer à ce moment la Conseil de Sécurité à une réunion au cours de laquelle elle réclamerait notamment l’application des résolutions 425 et 426 concernant un retrait inconditionnel de l’armée israélienne du Liban. Etant mal disposé à l’égard du gouvernement israélien actuel en raison de sa politique de colonisation, Washington renoncerait de ce fait à utiliser son droit de veto au sein du Conseil et celui-ci pourrait alors décider de contraindre l’Etat hébreu à exécuter la 425. En un mot, l’ONU serait en mesure de se saisir à nouveau du dossier libanais. Conformément à la résolution 426, le Conseil de Sécurité déciderait alors de renforcer les capacités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban et de procéder à un redéploiement de ces troupes le long de la frontière libano-israélienne pour combler les brèches qui existent encore aujourd’hui au niveau de la sécurité. De son côté, l’armée libanaise serait habilitée à rétablir son autorité dans le secteur pour aider la FINUL à y instaurer le calme et la stabilité.

Le rôle de la France

Reste à savoir si Paris serait disposé à demander au Conseil de Sécurité de prendre les mesures nécessaires en vue de mettre en application la 425 en réponse à la détermination d’Israël de poursuivre sa politique d’implantation à Jérusalem-Est. La diplomatie française saura-t-elle encore convaincre les quatre autres membres permanents du Conseil, et les Etats-Unis en particulier, de renoncer à l’utilisation du veto? Mais l’Etat hébreu se laissera-t-il faire? Rien n’est moins sûr, d’autant plus qu’il pourrait procéder à un retrait partiel de certains territoires de Cisjordanie en vue d’atténuer la rancœur palestinienne à son égard. L’attitude négative des Arabes et de la communauté internationale s’en trouverait aussi édulcorée, ce qui rendrait plus difficile le recours au Conseil de Sécurité pour obtenir l’application des résolutions 425 et 426.
Mais on en reste encore là au stade des spéculations, et les observateurs plus réalistes préfèrent attendre les résultats de l’initiative américaine qui suivra la tournée française dans la région. On pourrait en espérer une reprise des négociations entre le Liban et la Syrie, d’une part, et l’Etat hébreu d’autre part, au cours du mois d’avril.
E.K.
A la lumière de l’intransigeance affichée par le Cabinet Netanyahu à l’égard de l’implantation de nouvelles colonies juives à Jérusalem-Est, à quoi pourrait donc aboutir la tournée-éclair du ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, dans la région?Dans ce contexte, selon le amid Raymond Eddé, l’un des deux scénarios suivants serait plausible:...