La crise rebondit entre Israël et les palestiniens : le redéploiement en Cisjordanie retardé (photos)

La crise a rebondi hier soir entre l’Etat hébreu et les Palestiniens lors de la rencontre à haut niveau entre responsables israéliens et Palestiniens à propos du redéploiement prévu dans les prochains jours en Cisjordanie, retardant d’office l’opération. Selon la radio israélienne, la crise a éclaté entre le chef de la diplomatie israélienne David Lévy et le «numéro deux» palestinien Mahmoud Abbas accompagné d’autres négociateurs.
La délégation palestinienne a fait savoir aux Israéliens qu’elle n’acceptait pas leur décision de retrait de leur armée de seulement 9% de zones rurales de Cisjordanie et qu’elle allait remettre le dossier au président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, a-t-on ajouté de même source.
Toujours selon la radio, la partie israélienne a alors répondu que le redéploiement serait de ce fait retardé.
Le porte-parole de la délégation israélienne, M. Aviv Shir-On, a affirmé que c’étaient les Palestiniens qui retardaient le retrait. «Ils doivent recevoir de nous du terrain, s’ils n’en veulent pas, alors ils retardent le retrait», a-t-il dit.
La délégation palestinienne qui comprenait outre M. Abbas, MM. Saëb Erakat et Hassan Asfour, deux autres négociateurs principaux, a quitté les lieux l’air mécontent et refusé de répondre aux questions des journalistes.
M. Abbas a seulement indiqué que chaque partie avait présenté ses positions et que lui-même et sa délégation n’étaient «pas satisfaits de la rencontre».
M. Lévy qui était accompagné notamment du secrétaire du gouvernement Danny Naveh, s’était entretenu dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest avec la délégation palestinienne.
Le premier retrait de l’armée israélienne de zones rurales en Cisjordanie, prévu par l’accord sur Hébron conclu entre les deux parties le 15 janvier, et la décision israélienne de construire une nouvelle implantation juive dans la partie arabe de Jérusalem figuraient à l’ordre du jour de cette rencontre.
M. Lévy a déclaré à la presse avoir «expliqué en détail» la décision israélienne sur le prochain redéploiement aux Palestiniens mais, selon lui, ces derniers «l’interprètent différemment».

Une violation des
accords d’Oslo

«Arafat doit maintenant nous donner sa réponse sur le premier redéploiement», a ajouté M. Lévy.
M. Shir-On a qualifié la rencontre de «pas facile». «Les Palestiniens ont présenté des demandes irréalistes. Ils veulent davantage de territoire et des négociations sur l’ampleur du retrait. Le gouvernement israélien voit les choses autrement», a-t-il dit.
A propos de la question de la nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est que les Palestiniens ont soulevée, M. Shir-On a indiqué que M. Lévy avait répondu à ses interlocuteurs que la décision de son gouvernement n’était «pas rediscutable».
Il s’agissait de la première rencontre à un niveau aussi élevé entre Israéliens et Palestiniens depuis l’annonce, le 26 février, de la construction d’une onzième colonie à Jérusalem-Est, qui a provoqué la colère des Palestiniens et le désaveu de la communauté internationale.
Avant la rencontre, M. Lévy avait déclaré aux journalistes: «Il est évident qu’il y a des divergences et nous sommes là pour les surmonter».
L’Autorité palestinienne s’oppose à ce que l’Etat hébreu décide «unilatéralement» de l’ampleur des retraits. «Cette tentative de dicter des conditions est une violation des accords d’Oslo», avait déclaré M. Erakat.
Selon les Palestiniens, Israël devrait se retirer de 30% du territoire lors de ce premier des trois retraits prévus de l’armée de zones rurales et échelonnés sur 18 mois.
La délégation palestinienne est retournée à Gaza et était en réunion tard dans la soirée avec M. Arafat, a-t-on indiqué de source palestinienne.