Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Albanie : accord entre le pouvoir et l'opposition pour mettre fin à l'insurrection

TIRANA, 9 Mars (AFP, Reuter). — Le président albanais Sali Berisha et l’opposition se sont mis d’accord dimanche sur de nouvelles élections avant le mois de juin et la formation d’un gouvernement de «réconciliation nationale» dans l’espoir de mettre fin à l’insurrection armée qui menace l’intégrité du pays.
En dépit de cette annonce, de nouveaux affrontements dans le sud ont été signalés par le correspondant d’une télévision grecque qui a fait état de cinq morts et de nombreux blessés dans des combats de rue à Permeti, une bourgade où les habitants se sont soulevés contre les forces gouvernementales. Ces informations n’avaient toutefois pas été confirmées par d’autres sources.
A Tirana, l’accord a été trouvé après d’importantes concessions de la part du président Berisha alors que les rebelles, qui se sont emparés samedi d’une septième ville, ont profité d’une trêve de 48 heures pour se renforcer.
Les troubles ont fait plus d’une trentaine de morts depuis que les émeutiers se sont emparés de milliers d’armes dans des casernes de l’armée il y a une semaine.
La communauté internationale avait également multiplié les missions de bons offices à Tirana par crainte d’une extension de la crise dans les Balkans et d’un nouvel exode d’Albanais dans les pays voisins, la Grèce et l’Italie.
M. Berisha a proposé la formation d’un gouvernement de «réconciliation nationale» et la tenue de nouvelles élections avant le mois de juin lors d’une déclaration solennelle retransmise à la télévision et à la radio.
Les traits tirés et visiblement ému, il a également offert une amnistie générale aux rebelles, civils et militaires, lors de cette adresse à la nation prononcée en présence des représentants des partis politiques albanais.
«M. Berisha a fait des concessions très importantes car il veut sauver son pays», a commenté un diplomate occidental.
Le président avait refusé jusqu’à présent la formation d’un gouvernement où tous les partis politiques, y compris ses adversaires les plus radicaux, les socialistes (ex-communistes), seraient représentés.
«J’avais du mal à accepter une coalition avec les socialistes, c’est contre le programme de mon parti, mais je m’y résous en raison d’intérêts supérieurs», a expliqué M. Berisha.
L’opposition et le pouvoir se sont finalement mis d’accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale et la tenue d’élection législatives anticipées avant le mois de juin.
Rome, proche pour des raisons historiques de Tirana, va garantir la mise en œuvre de cet accord et a dépêché dimanche son ministre des Affaires étrangères Lamberto Dini en Albanie, où il est arrivé dans la soirée.
Les précédentes élections législatives, en mai 1996, avaient été marquées par des fraudes et les socialistes boycottent depuis le parlement.
A l’intention des rebelles du Sud, qui contrôlent environ un cinquième du pays, M. Berisha a lancé un appel à la «fin des violences» et leur a demandé, conjointement avec l’opposition, de rendre les armes d’ici la fin de la semaine.
Selon un responsable de l’opposition socialiste M. Pandeli Majko, l’état d’urgence instauré le 2 mars serait levé samedi prochain.
Les rebelles de la ville de Vlora, qui a été au centre de la rébellion dans le Sud, ont salué les propositions du président Berisha par des salves et des jets de grenade.
De son côté, le chef des insurgés de Saranda, Xhevat Koçiu, a estimé avec prudence que le président albanais avait fait un «demi-pas». Mais il a prévenu qu’il fallait qu’il tienne «ce qu’il a promis sinon les gens de Saranda ne rendront pas leurs armes».
Les rebelles avaient profité de la cessation des hostilités vendredi et samedi pour renforcer leurs défenses et s’organiser. Malgré l’instauration de l’état d’urgence, ils contrôlent au moins sept villes du Sud, dont les trois plus grandes, Vlora, Saranda et Gjirokastra.
Ils se sont emparés de cette dernière localité samedi après avoir empêché l’arrivée dans la ville de renforts de l’armée. «L’armée n’interviendra jamais contre les civils. Elle n’existe plus», a commenté un ancien ministre albanais de la Défense, M. Perikli Teta.
Selon un correspondant de la radio télévision grecque Skaï, à Permeti, une bourgade à la limite de la zone du Sud en rébellion, la population s’est soulevée en début d’après-midi et a mené de violents combats de rues contre les policiers, dans lesquels cinq personnes ont été tuées.
TIRANA, 9 Mars (AFP, Reuter). — Le président albanais Sali Berisha et l’opposition se sont mis d’accord dimanche sur de nouvelles élections avant le mois de juin et la formation d’un gouvernement de «réconciliation nationale» dans l’espoir de mettre fin à l’insurrection armée qui menace l’intégrité du pays.En dépit de cette annonce, de nouveaux affrontements...