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Actualités - CHRONOLOGIE

Moratinos attendu ce matin au Liban après sa visite en Syrie Beyrouth et Damas applaudissent à la position européenne au P.O.

Le bilan de la dernière tournée du chef du Quai d’Orsay, Hervé de Charette, dans la région ainsi que l’évolution de la position européenne concernant le dossier du Proche-Orient, en sus de la conjoncture au Liban-Sud, ont été les principaux sujets évoqués au cours des entretiens que le premier ministre Rafic Hariri a eus ce week-end à Damas avec le «numéro deux» syrien Abdel Halim Khaddam et plusieurs autres hauts responsables.
Les développements en rapport avec le processus de paix seront également au centre des réunions que l’émissaire de l’Union européenne pour le P.-O., M. Miguel Angel Moratinos, tiendra aujourd’hui à Beyrouth où il est attendu ce matin après sa courte visite, ce week-end, sur les bords du Barada.
Le chef du gouvernement s’était rendu samedi soir, vers 19 heures 30, en Syrie pour de nouvelles concertations — axées sur le dossier régional plutôt que sur la situation interne au Liban — avec les dirigeants syriens. M. Hariri a notamment conféré à deux reprises avec M. Khaddam. Il a regagné Beyrouth hier après-midi. Il a aussitôt gagné le palais de Baabda afin de rendre compte au président Elias Hraoui du résultat de ses entretiens en Syrie.
Dans les milieux proches du premier ministre, on indique que les contacts entrepris par M. Hariri à Damas ont permis de mettre en évidence une profonde satisfaction de la part des pouvoirs libanais et syrien concernant la position européenne à l’égard du P.-O., plus particulièrement après le refus de l’U.E. d’appuyer le projet israélien de construction d’un quartier juif à Jérusalem-Est. Les sources de M. Hariri relèvent sur ce plan que les pays de l’U.E. ont voté en faveur de la résolution du Conseil de Sécurité — bloquée par le veto américain — condamnant la politique d’implantation pratiquée par le gouvernement de M. Benjamin Netanyahu dans le secteur arabe de la Ville sainte.
Les milieux susmentionnés soulignent dans ce contexte, avec soulagement, que les dernières prises de position européennes ont fait l’unanimité au sein de l’U.E. Mais les mêmes sources indiquent que les entretiens de M. Hariri à Damas ce week-end ont renforcé le sentiment de pessimisme quant à la possibilité d’une prochaine reprise des négociations bilatérales entre Israël, d’une part, et le Liban et la Syrie, d’autre part.
Ce pessimisme (relatif) s’applique aussi à la conjoncture qui prévaut au Liban-Sud. Les milieux loyalistes minimisent, notamment, la portée des informations faisant état d’un retrait partiel de «l’Armée du Liban-Sud», de la zone de Kfarfalous, à l’est de Saïda. Les sources proches de M. Hariri affirment sur ce plan qu’il ne s’agit là que d’un simple «redéploiement» de forces et qu’en tout état de cause, les unités régulières libanaises en poste dans la région ont noté que l’ALS contrôle toujours le secteur de Kfarfalous, en ce sens qu’elle fait circuler des patrouilles régulièrement dans la région. Cette version des faits est confirmée par les responsables du Hezbollah au Sud qui, eux aussi, affirment que l’ALS n’a fait que redéployer ses forces en vue d’améliorer ses positions militaires à l’est de Saïda.

La visite de Moratinos

Le scepticisme du pouvoir libanais quant à un rapide déblocage régional est également perceptible pour ce qui a trait à la mission de M. Moratinos. Une source diplomatique libanaise affirme dans ce contexte que l’objet des entretiens de l’émissaire européen à Damas et Beyrouth est de discuter de certaines «idées» en vue de «rapprocher les points de vue entre Israël, d’une part, et le Liban et la Syrie, d’autre part, de manière à favoriser une relance des pourparlers bilatéraux». Mais pour la source diplomatique en question, la mission de M. Moratinos ne saurait dépasser le cadre des «échanges de vues» du fait que «l’initiative au Proche-Orient reste entre les mains des Américains, et Washington ne saurait tolérer qu’une quelconque autre partie, fût-elle le coparrain du processus de paix (la Russie), prenne une initiative en rapport avec le processus de paix».
L’Administration Clinton ne serait pas particulièrement pressée, en outre, pour relancer les négociations bilatérales israélo-libanaises et syro-israéliennes, croit savoir la source diplomatique locale qui précise que le nouveau secrétaire d’Etat, Mme Madeleine Albright, étudie toujours de près le dossier du Proche-Orient. De surcroît, Washington entreprend actuellement une série de concertations au plus haut niveau avec les dirigeants israéliens, égyptiens, palestiniens et jordaniens. Le président Bill Clinton a déjà conféré avec le premier ministre israélien ainsi qu’avec M. Yasser Arafat. Il doit rencontrer sous peu le président Hosni Moubarak ainsi que le roi Hussein de Jordanie.
Dans l’attente que les résultats de ses contacts entrepris par l’Administration Clinton se décantent, une éventuelle percée au P.O. paraît très peu probable. Une telle donne atténue, à l’évidence, la portée de la présente tournée de M. Moratinos. L’émissaire de l’U.E. a lui-même mis en relief hier le fait que le rôle de Washington est incontournable. A l’issue de son entrevue, hier, avec M. el-Chareh, l’émissaire européen a ainsi indiqué que l’U.E. allait «continuer à travailler» avec les Etats-Unis sur le processus de paix au Proche-Orient.
«Nous avons de très bonnes relations avec les Etats-Unis, nous avons un rôle complémentaire (à celui de Washington) et n’avons aucun doute que nous allons continuer à travailler ensemble», a déclaré M. Moratinos qui a indiqué, d’autre part, qu’il «n’avait pas de commentaire à faire sur l’attitude des Etats-Unis», concernant le veto américain au projet de résolution européen condamnat la politique de colonisation israélienne à Jérusalem-Est.
L’émissaire européen était arrivé samedi à Damas. Il sera reçu aujourd’hui à Beyrouth par le ministre des A.E. M. Farès Boueiz.
Le bilan de la dernière tournée du chef du Quai d’Orsay, Hervé de Charette, dans la région ainsi que l’évolution de la position européenne concernant le dossier du Proche-Orient, en sus de la conjoncture au Liban-Sud, ont été les principaux sujets évoqués au cours des entretiens que le premier ministre Rafic Hariri a eus ce week-end à Damas avec le «numéro deux»...