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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël, désemparé, reconnait son impuissance face au terrorisme Levy et le département d'état appellent Arafat à arrêter a violence

Désemparé par la reprise des attentats, tel celui de vendredi dernier à Tel-Aviv qui a fait trois morts, et par cinq jours consécutifs de violences dans les territoires palestiniens (VOIR PAR AILLEURS), Israël a appelé hier Yasser Arafat à la rescousse, lui demandant de rentrer d’urgence de l’étranger, estimant qu’il était le seul à même de ramener le calme sur le terrain.
Sans M. Arafat, a affirmé le chef de la diplomatie israélienne, David Lévy, «il n’y a personne en mesure de donner les instructions nécessaires pour mettre fin au terrorisme».
«M. Arafat se doit d’être présent», a-t-il martelé. Mais le dirigeant palestinien, manifestement peu impressionné, a poursuivi au Sri Lanka sa tournée entamée samedi au Pakistan. Il a même offert sa médiation personnelle pour régler le conflit intérieur au Sri Lanka. La rentrée à Gaza n’est pas prévue avant samedi prochain.

M. Lévy «n’a pas le droit de donner des ordres», a-t-il répondu sèchement aux propos du ministre israélien.

Dépités, les dirigeants de l’Etat hébreu se sont rabattus sur le ministre palestinien de l’Information, Yasser Abed Rabbo, qui a eu un long entretien avec le président israélien Ezer Weizman à Jérusalem. M. Abed Rabbo, à l’issue de la rencontre, a écarté l’éventualité d’un prochain sommet Arafat-Netanyahu.
«Il est trop tôt pour envisager une telle rencontre, surtout si M. Netanyahu continue de jouer sa symphonie du «feu vert», a-t-il déclaré aux journalistes.
Il faisait ainsi allusion aux affirmations de M. Netanyahu selon lesquelles M. Arafat aurait donné à penser aux organisations intégristes palestiniennes qu’elles avaient reçu son feu vert pour commettre des attentats anti-israéliens.
Les dirigeants israéliens estiment la situation à ce point grave qu’ils avaient l’intention de dépêcher aujourd’hui à Washington Dore Gore, le conseiller diplomatique du premier ministre pour s’entretenir avec les responsables du département d’Etat du blocage du volet israélo-palestinien. En fin de soirée, cependant, hier, l’idée a été abandonnée, «la contexte ne s’y prêtant pas», selon un porte-parole israélien.
Malgré ce «contretemps», Washington s’est quand même manifesté pour donner un coup de main tout en nuance à son allié israélien. C’est ainsi que le porte-parole du département d’Etat a déclaré que le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, et les autorités palestiniennes doivent montrer «de façon absolument claire qu’il n’y a pas de place pour le terrorisme au Moyen-Orient», a déclaré lundi un porte-parole du département d’Etat.
«Yasser Arafat nous a exprimé, à la fois publiquement et en privé, le fait qu’il était opposé au terrorisme», a ajouté M. John Dinger interrogé lors d’un point de presse sur la possibilité évoquée lundi dans le Washington Post que Yasser Arafat ait relâché son contrôle sur les éléments du Hamas.
«Nous pensons qu’il est important désormais pour le président Arafat et l’Autorité palestinienne de démontrer, en paroles et en actes, qu’il n’y a définitivement pas de feu vert et qu’il y a en fait un feu rouge pour le terrorisme», a-t-il poursuivi.
«Ce dont nous avons besoin aujourd’hui», a encore dit le porte-parole, «est de calmer la situation et de rendre possible une atmosphère permettant de conduire à une reprise des pourparlers» entre Palestiniens et Israéliens.
Il a enfin affirmé que les Etats-Unis entendaient bien «dans l’avenir prévisible» continuer d’être «engagés de façon intensive dans tout ce qui se passe au Moyen-Orient et dans tout le processus de paix» aussi bien entre Israël et les Palestiniens qu’entre Israël et ses voisins.

Pressions

Dimanche déjà les Israéliens avaient commencé à mettre la pression sur Arafat, Netanyahu se disant «inquiet de la passivité de l’Autorité palestinienne dans la répression antiterroriste».
Le chef des renseignements militaires, le général Moshé Yaalon, avait lui aussi reconnu que M. Arafat était incontournable.
«Tant que Yasser Arafat ne fera pas clairement comprendre aux organisations terroristes qu’il ne donne pas son feu vert à de telles attaques, nous devons nous attendre à d’autres attentats», a-t-il dit.
Pour le commentateur de la deuxième chaîne de télévision, M. Netanyahu a renoncé «aux grandes déclarations guerrières dont il était coutumier lorsqu’il était chef de l’opposition et qu’il proclamait qu’Israël ne devait pas se fier au «terroriste Arafat» pour assurer sa sécurité».
En fait, M. Netanyahu n’a pas pris de mesures plus dures que celles que décidaient d’habitude le gouvernement travailliste précédent de MM. Yitzhak Rabin et Shimon Pérès après des attentats similaires. Il a bouclé les territoires et fait procéder à des arrestations.
L’éditorialiste du quotidien Yédiot Aharonot (indépendant) constate que M. Netanyahu, en acceptant du bout des lèvres les accords d’autonomie, «ne dispose d’aucune alternative».
«Dans le temps, lorsqu’Israël était jeune et faible, nous réagissions au terrorisme par des opérations de représailles très dures. Maintenant que nous sommes grands et puissants, nous n’osons plus», constate le journal.
Un porte-parole du gouvernement, M. Moshé Fogel, a fait preuve de modération en affirmant que le «gouvernement souhaite la poursuite du processus de paix et n’a aucune intention de le faire échouer».
«La seule façon d’avancer est de discuter autour de la table des négociations, en acceptant le principe que le recours à la violence ne peut en aucun cas être un moyen légitime», a ajouté M. Fogel.
Selon la radio publique, M. Netanyahu a rejeté les propositions des «durs» de son gouvernement, notamment celles du ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon qui voulait geler totalement le processus de paix.
Les Palestiniens ont rejeté les accusations d’Israël, estimant que c’est l’Etat hébreu qui a ouvert le cycle de violences en mettant en chantier une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est annexée.

Enlisement

Quoiqu’il en soit, le processus israélo-palestinien est bel et bien enlisé puisque l’Autorité palestinienne a exclu d’obtempérer à la demande d’Israël, qui exige qu’elle mette au pas les extrémistes islamistes avant toute reprise des négociations politiques.
«Nous n’accepterons pas (...) les conditions israéliennes et nous les traiterons comme si nous n’en avions pas été informés», a déclaré
Mohamed Dahlan, responsable de la sécurité pour la bande de Gaza.
Israël avait réclamé une nouvelle fois dimanche à l’Autorité autonome la répression du mouvement Hamas à la suite de son attentat-suicide qui a coûté la vie vendredi à Tel Aviv à trois Israéliennes.
L’Etat juif a également prié l’OLP d’accroître sa coopération avec les services de sécurité israéliens, ce que celle-ci refuse tant que Benjamin Netanyahu ne reviendra pas sur la poursuite des activités de colonisation.
Hamas, qui encourage au contraire l’OLP à rompre totalement cette collaboration, a fait savoir hier qu’il considérait le processus de paix comme moribond et a invité les Palestiniens à lui «donner le coup de grâce».
Dans les milieux autorisés palestiniens et israéliens, on reconnaît en privé que les négociations politiques sont de toute façon déjà mortes.
Ahmed Abderrahman, secrétaire général de l’Autorité palestinienne, a confirmé que «la coordination en matière de sécurité est liée à l’évolution du processus de paix sans que l’un puisse être dissocié de l’autre».
«Israël se trompe s’il pense que l’Autorité palestinienne est une copie conforme des forces d’Antoine Lahad au Sud-Liban», a-t-il ajouté.
Désemparé par la reprise des attentats, tel celui de vendredi dernier à Tel-Aviv qui a fait trois morts, et par cinq jours consécutifs de violences dans les territoires palestiniens (VOIR PAR AILLEURS), Israël a appelé hier Yasser Arafat à la rescousse, lui demandant de rentrer d’urgence de l’étranger, estimant qu’il était le seul à même de ramener le calme sur le...