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Actualités - CHRONOLOGIE

Deux nouvelles tueries ensanglantent l'Algérie : 39 villageois égorgés

ALGER, 23 Mars (AFP, Reuter). — Trente-neuf villageois, en majorité des femmes, ont été égorgés et décapités lors de l’attaque de deux villages du nord de l’Algérie, a révélé ce week-end la presse, alors que l’armée poursuit ses opérations contre les maquis islamistes avant le scrutin législatif du 5 juin.
Sept femmes ont été égorgées à Ouzra, un village isolé à une centaine de kilomètres d’Alger, a indiqué dimanche La Tribune.
Mercredi, trente-deux civils d’un autre village plus au Sud, Ouled Antar, avaient déjà été égorgés ou décapités à la hache.
Fait nouveau, ces deux attaques se sont produites en plein jour, alors que les précédents raids s’étaient déroulés à la faveur de l’obscurité.
Les deux attaques ont été menées par des commandos de trente à quarante hommes. A Ouzra, les hommes ont fui le village et le chef des assaillants, muni d’une liste, a sélectionné sept femmes qui ont été égorgées.
A Ouled Antar, seize femmes et un adolescent figurent parmi les victimes, appartenant à quatre familles.
Ces nouvelles tueries interviennent à l’approche du scrutin législatif décisif du 5 juin, qui doit redonner à l’Algérie une Assemblée élue après l’interruption du processus électoral en janvier 1992. Le Front islamique du Salut (FIS-dissous) avait remporté le premier tour des législatives.
Depuis le début du mois de février, l’armée a lancé une série d’offensives contre les zones de maquis où sont embusqués plusieurs milliers d’islamistes armés, notamment dans les régions de Blida et Médéa (centre), Sidi Bel Abbès et Tlemcen (Sud-Ouest).
Les autorités gardent le silence absolu sur ces opérations, souvent accompagnées de bombardements de l’aviation.
Les forces de sécurité ont aussi mené plusieurs opérations de ratissage dans des quartiers de la capitale, notamment la Casbah, la vieille ville. Là encore, aucune information officielle n’a été donnée et les seuls bilans, difficilement vérifiables, ont filtré à travers la presse privée.
Le Groupe islamique armé (GIA) a annoncé le 22 février une «nouvelle phase» de sa «guerre» contre le pouvoir en affirmant dans un communiqué qu’il mènerait de nouveaux attentats à l’explosif à Alger et Blida et des massacres «d’apostats».
Lundi 17 mars, des commandos islamistes présumés ont lancé des attaques à l’explosif à Alger, Saïda et Sidi Bel Abbès, faisant de 11 à 18 morts, selon les bilans.
Les tueries collectives de villageois avaient commencé à grande échelle en novembre 1996. Elles ont fait plusieurs centaines de morts, principalement dans l’Algérois, mais leur bilan réel reste difficile à cerner, car certains assassinats ne sont pas rendus publics.

Plusieurs milliers d’habitants ont fui leurs villages. D’autres ont décidé de prendre les armes pour se défendre.

Ces tueries ont été attribuées par les autorités à des groupes islamistes. Certains ont été revendiqués dans des communiqués — sous réserve d’authentification — par le GIA.
(A l’étranger, le FIS a condamné à plusieurs reprises ces massacres et affirmé lui qu’ils étaient perpétrés par les «milices», les groupes d’autodéfense armés par les autorités).

Le chef d’un des principaux partis d’opposition, Hocïne Aït Ahmed, a affirmé que le pouvoir tentait de minimiser la réalité des violences en parlant de «terrorisme résiduel» pour rassurer notamment ses partenaires extérieurs. «Dans l’Algérie profonde, il se passe toujours des attentats, des accrochages et des égorgements», a indiqué le chef du Front des forces socialistes (FFS) à la radio Médi-1 émettant de Tanger (Maroc).
ALGER, 23 Mars (AFP, Reuter). — Trente-neuf villageois, en majorité des femmes, ont été égorgés et décapités lors de l’attaque de deux villages du nord de l’Algérie, a révélé ce week-end la presse, alors que l’armée poursuit ses opérations contre les maquis islamistes avant le scrutin législatif du 5 juin.Sept femmes ont été égorgées à Ouzra, un village...