Entrées au Liban comme domestiques, elles se reconvertissaient dans la prostitution

Entrées au Liban comme employées de maison, elles se livraient à la prostitution. De connivence avec des responsables de bureaux de placement de domestiques, des employées de maison sri-lankaises et philippines désertaient l’appartement de leurs employeurs moins d’un mois après leur recrutement et le paiement au comptant de leurs appointements. Ce qui revient au versement de la coquette somme de 3000$ en plus du prix d’un billet d’avion aller-retour vers Manille ou Colombo.
Selon notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber, les agents préposés à la sécurité ont découvert ce trafic lorsque les plaintes d’employeurs de domestiques sri-lankaises et philippines se sont multipliées dernièrement d’une manière étrange.
Les FSI ont procédé à l’arrestation de six Sri-lankaises et de cinq Philippines qui sont vite passées aux aveux. Elles ont révélé qu’à l’instigation de certains responsables de bureaux de placement, elles désertaient les maisons de leurs employeurs et rejoignaient le quartier général d’un réseau de prostitution situé à Jal el-Dib. Elles étaient contraintes de se livrer à la prostitution moyennant une somme variant entre 200 et 400$ par client. Elles étaient, par ailleurs, censées rencontrer une dizaine de clients quotidiennement.

Cinq complices

L’enquête a permis de révéler que le responsable du réseau de prostitution agissait en coordination avec cinq complices qui avaient principalement pour tâche de rentrer en contact avec de potentiels clients.
Dans cette affaire, le Soudanais Ahmed Gebrael Abdallah (34 ans) et l’Egyptien Bayoumi Hassan Hanafi (35 ans) ont été arrêtés.
Le procureur général du Mont-Liban, M. Tarabay Rahmé, a engagé des poursuites à l’encontre de quatorze personnes arrêtées dans cette affaire de prostitution et a transmis le dossier au juge d’instruction du Mont-Liban Aouni Ramadan. Après interrogatoire des prévenus, ce dernier a délivré des mandats d’arrêt à leur encontre.