Il a conféré hier avec Jones Sabeh : les Etats-Unis doivent assumer leurs responsabilités

Le ministre de l’Information, M. Bassem Sabeh, a reçu hier l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones, avec lequel il a conféré au sujet des développements sur le double plan local et international.
Prenant la parole à l’issue de l’entretien, M. Jones a indiqué avoir «échangé avec le ministre Sabeh nos points de vue concernant les médias car les Etats-Unis appuient la liberté d’expression et les valeurs démocratiques et le Liban a beaucoup à donner à la région à ce niveau».
En réponse à une question, M. Jones a exclu la possibilité de retombées sur le Liban de la décision du gouvernement israélien d’aménager de nouvelles colonies de peuplement. Il a affirmé dans ce cadre que «les USA œuvrent auprès de toutes les parties pour faire baisser la tension et éviter la violence de même qu’ils contribuent efficacement en vue de réactiver le processus de paix dans l’intérêt de tous les peuples de la région».
Prenant à son tour la parole, M. Sabeh a dénoncé la politique du premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, «dont les violations se multiplient au niveau de tous les volets du processus de paix». Le ministre de l’Information a par ailleurs réitéré «le droit du peuple libanais à la résistance contre l’occupation et à la préservation de ses droits à la libération de sa terre et à la mise en application des résolutions internationales».
En réponse à une question, M. Sabeh a affirmé: «Nous ne vivons pas dans un climat de crainte. Nous vivons une situation politique et sécuritaire bien définie avec tout ce qu’elle comporte d’escalade imposée par la politique israélienne au niveau de toute la région. Il reste que les Etats-Unis doivent assumer leurs responsabilités au niveau du processus de paix».

L’audiovisuel

Auparavant dans la journée, M. Sabeh avait conféré avec une délégation du syndicat des rédacteurs présidée par M. Melhem Karam.
Dans une allocution de circonstance, M. Karam a rendu hommage à M. Sabeh et réitéré l’attachement des rédacteurs à la liberté d’expression soulignant dans ce cadre que M. Sabeh «est la garantie de la liberté. Il est venu à ce ministère pour réussir et il réussira».
De son côté, M. Sabeh a affirmé que «la presse libanaise est la partie habilitée à défendre les libertés au Liban et à relancer la vie démocratique. Nous avons une longue expérience dans le domaine informationnel que nous devons exploiter au service de la vie démocratique».
Et d’ajouter: «J’avais proclamé et je répète que je ne ferai rien au niveau de la presse écrite sans en revenir aux syndicats de la presse et des rédacteurs. Notre responsabilité commune réside dans la manière de présenter au monde le visage du Liban démocratique. Quant à la presse audiovisuelle qui constitue le dossier de l’heure, je tiens à préciser que ma politique, qui est celle du gouvernement libanais, vise à clore ce dossier sur la base d’un équilibre juste entre la liberté et la loi. Il ne s’agit pas de distribuer des licences arbitrairement et aveuglément mais d’élargir notre marge d’octroi des licences sur base des droits des demandeurs de licence, d’une part, et sur base de la réalité technique et des capacités techniques, d’autre part».
Dénonçant le fait que «certains profitent de l’attitude du gouvernement pour enfreindre la loi», M. Sabeh, qui faisait clairement référence à l’émission de programmes politiques par certaines télévisions non autorisées à le faire, a affirmé «ne pas vouloir prendre des décisions arbitraires ou proférer des menaces». Il a toutefois déclaré «faire assumer à ceux qui sont responsables de l’application de la loi et à l’opinion publique la responsabilité de ce qui se produit».
M. Sabeh a conclu en indiquant que «la situation qui prévaut actuellement laisse présager d’une prochaine fermeture du dossier de l’audiovisuel sur des bases légales car il nous faut isoler l’information des polarisations politiques et permettre à la plus grande fraction possible de la population d’exprimer ses opinions».