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Actualités - CHRONOLOGIE

Les décisions du cabinet auraient été dictées par des considérations confessionnelles et clientélistes Une faculté de tourisme et trois nouveaux doyens pour l'UL (photo)

Le gouvernement a-t-il franchi un premier pas sur la voie du règlement de la crise (chronique) au sein de l’Université libanaise ou, au contraire, a-t-il pris une initiative qui risquerait de relancer de plus belle la polémique autour de la politisation de l’Université nationale? Réuni hier soir au palais gouvernemental sous la présidence de M. Rafic Hariri, le Conseil des ministres a adopté deux décisions importantes concernant l’UL: il a d’abord créé une nouvelle faculté (la Faculté du tourisme et de l’hôtellerie); il a désigné, en outre, trois nouveaux doyens.
Il est permis de s’interroger dans ce cadre sur les véritables raisons qui ont poussé l’Exécutif à créer une faculté de tourisme et d’hôtellerie alors que l’Ecole hôtelière de Dekouané a depuis longtemps fait ses preuves. Elle a fourni, non seulement au Liban, mais aux pays arabes également, des cadres hôteliers de haut niveau.
Certains observateurs n’écartent pas la possibilité que la nouvelle faculté ait été créée afin de faciliter, entre autres, l’équilibre confessionnel dans la répartition des postes de doyens entre sunnites et chiites. Il existe à ce jour onze facultés à l’UL. Sur les onze doyens, deux étaient chiites et trois sunnites. Le chef du Législatif (et leader d’Amal) Nabih Berry insistait pour que sunnites et chiites aient le même nombre de doyens. Le pouvoir se trouvait ainsi devant l’alternative suivante: donner satisfaction à M. Berry au détriment des autres communautés ou... créer une nouvelle faculté!
Que la faculté de tourisme soit oui ou non le fruit des impératifs de l’équilibre confessionnel, cela ne change rien aux faits: le doyen de la nouvelle faculté est chiite. Il s’agit de M. Ali Faour. Ce qui porte, donc, à trois le nombre de doyens chiites.
Les deux autres doyens désignés hier par le Conseil des ministres sont M. Georges Abou Jaoudé (Faculté Beaux-Arts) et M. Assaad Naderi (information et documentation). Comme à l’accoutumée, ces nominations ont été dictées par des considérations essentiellement clientélistes. M. Naderi est proche de M. Hariri. A ce titre, le Conseil des ministres a dû adopter un décret lui accordant le grade de «professeur» afin qu’il puisse être nommé doyen. M. Naderi faisait partie du corps professoral de l’Institut des sciences sociales. Quant à M. Abou Jaoudé (hors cadre), il est proche du ministre de l’Intérieur Michel Murr...

L’affaire des déplacés

Autre décision importante prise hier soir en Conseil des ministres: le gel d’une précédente résolution prise par le gouvernement visant à déloger de force les déplacés chrétiens de la montagne qui avaient trouvé refuge dans certains bâtiments au lendemain de la guerre de la montagne, en 1983. Cette décision avait suscité un tollé dans de nombreux milieux chrétiens, d’autant que le processus de retour des déplacés de la montagne à leurs foyers d’origine en est encore à ses premiers balbutiements faute de fonds. Face aux réactions particulièrement vives provoquées par cette affaire, le gouvernement a décidé de geler le délogement des déplacés, dans l’attente qu’une commission ministérielle ad hoc, présidée par M. Hariri, planche sur la question.

Les informations
officielles

Le Conseil des ministres a tenu sa réunion à Sanayeh sous la présidence de M. Rafic Hariri de 17h45 à 19h15, en l’absence des ministres Fouad Siniora, Talal Arslan, Walid Joumblatt, Sleiman Frangié et Nicolas Fattouche.
A l’issue de la réunion, M. Bassem el-Sabeh, ministre de l’Information, a livré à la presse les informations officielles suivantes: «Au début de la réunion, le président du Conseil a précisé que sa visite au Caire se rapporte à la question du partenariat euro-arabe».
«Il a indiqué que le gouvernement libanais a reçu une lettre de la commission de Bruxelles concernant cette question. Le message confirme les dates retenues précédemment pour la signature du contrat de partenariat entre certains pays arabes, dont le Liban, et l’Union européenne, ce qui nécessite une concertation notamment avec l’Egypte».
«Le président du Conseil a précisé aussi que des questions bilatérales, notamment économiques, seront évoquées avec les responsables égyptiens», a indiqué M. Sabeh.
«Le Conseil des ministres, qui a approuvé la plupart des points inscrits à son ordre du jour, a nommé M. Ali Faour doyen de la nouvelle Faculté de tourisme et d’hôtellerie (dont le décret de fondation au sein de l’UL a été adopté durant cette même réunion)».
«Le Conseil des ministres a nommé aussi MM. Assaad Naderi et Georges Abou Jaoudé, respectivement doyen de la Faculté d’information et de documentation et doyen de la Faculté des Beaux-Arts».
«Le Conseil a remis à une séance ultérieure l’étude du plan d’urbanisation pour la région sud-ouest de Beyrouth et pour la région de Sin el-Fil».
«Il a autorisé le ministère des P et T à adjuger l’installation d’un réseau de communications téléphoniques sans fil dans les régions rurales», a indiqué le ministre de l’Information.
«Le président du Conseil présidera la semaine prochaine une réunion groupant le ministre des Déplacés, ceux de la Justice et de l’Intérieur pour mettre au point les modalités d’application de la décision prévoyant l’expulsion des familles qui n’auraient pas le statut de déplacés. Cette question ne figurait pas à l’ordre du jour de la réunion», a conclu M. Sabeh.
Le gouvernement a-t-il franchi un premier pas sur la voie du règlement de la crise (chronique) au sein de l’Université libanaise ou, au contraire, a-t-il pris une initiative qui risquerait de relancer de plus belle la polémique autour de la politisation de l’Université nationale? Réuni hier soir au palais gouvernemental sous la présidence de M. Rafic Hariri, le Conseil des...