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Actualités - CHRONOLOGIE

Majali remplace Kabariti à la tête du gouvernement Retour à la vieille garde en Jordanie (photos)

AMMAN, 29 Mars (Reuter, AFP). — Un membre de la «vieille garde» a remplacé hier un réformiste à la tête du nouveau gouvernement jordanien. La désignation de M. Abdel Salam Majali, qui entretient de bonnes relations avec Israël, permet de penser que Abdel Karim Kabariti a été écarté à la suite de la crise avec Tel-Aviv, provoquée par le meurtre de sept écolières israéliennes, la semaine dernière, par un militaire jordanien.
«La nomination de Majali signifie clairement que le royaume accorde une priorité absolue au maintien de relations stratégiques particulières avec l’Etat hébreu», estime un analyste politique.
Majali, qui a 71 ans, est un chef de tribu originaire de Karak, dans le sud de la Jordanie. Dans les milieux politiques d’Amman, on le considère comme la seule personnalité ayant suffisamment d’expérience pour diriger un gouvernement —probablement de transition — consacré à l’amélioration des relations avec Israël.
«Le roi revient à la vieille garde», ajoute-t-on de même source. De plus, le nouveau premier ministre jouit d’une bonne réputation tant auprès de l’administration américaine que des diplomates israéliens, qui l’ont connu lors des négociations de paix.
Il accompagnera le roi Hussein aux Etats-Unis pour une rencontre avec le président Bill Clinton, a-t-on indiqué de source autorisée.
M. Majali aura également pour mission de renforcer les relations de la Jordanie avec les pays arabes, notamment du Golfe, a-t-on ajouté.
Le roi Hussein a critiqué sévèrement M. Kabariti, l’accusant d’avoir été plus intéressé par «son image médiatique» que par «la solution des problèmes».
Dans une lettre rendue publique, le roi Hussein a utilisé des termes très durs, qu’il «n’a jamais utilisés auparavant dans ses messages à des premiers ministres» a-t-il dit.
Le souverain a affirmé avoir initialement «prévu de reconduire» M. Kabariti dans ses fonctions, mais que les jours passés l’ont fait changer d’avis.
«Votre nom était en tête de la liste des candidats à ce poste pour l’étape prochaine, mais depuis quelques jours, je me suis demandé si vous étiez vraiment capable de poursuivre cette mission, et si vous étiez le même jeune homme que j’avais choisi pour diriger ce gouvernement», en février 1996.
«Votre excuse est peut-être que vous étiez très fatigué au point d’oublier l’essentiel pour lequel je vous ai choisi initialement», a dit le roi.
Le roi a en outre dénoncé M. Kabariti et certains ministres, qui n’ont pas réagi «rapidement pour régler notamment le problème des orphelins», révélé par le souverain lui-même qui a décidé de les loger dans un de ses palais en raison de la situation précaire des centres gouvernementaux.
M. Kabariti, qui a 47 ans et se démarque nettement de la politique traditionnelle jordanienne, semble avoir irrité le souverain par le durcissement de sa position envers Israël et par son rapprochement avec les Palestiniens.
«Les opinions de Kabariti sur la manière de gérer les relations avec Israël étaient opposées à celles du roi et leurs divergences sont devenues irréconciliables après l’attaque contre le bus israélien», déclare-t-on de source politique jordanienne.
Le retour de Majali pourrait également préluder à un refroidissement des relations avec les Palestiniens. Après des années de méfiance, Kabariti avait en effet contribué à un rapprochement avec Yasser Arafat.
Le monarque hachémite a souhaité voir le gouvernement de M. Majali «s’atteler à réformer l’état précaire des départements officiels qui doivent être épurés de tous les éléments qui affectent leur bon fonctionnement».
Le souverain a également demandé au nouveau gouvernement de «trouver des solutions à la pauvreté et au chômage et de régler les problèmes de corruption» dans le pays.
Au nouveau gouvernement, le roi Hussein a demandé de poursuivre «le soutien au processus de paix jusqu’à ce que tous les obstacles qu’il encourt sur tous les volets soient surmontés». Il a par ailleurs réaffirmé son «soutien au peuple palestinien jusqu’à ce qu’il établisse son Etat sur sa terre».
Le souverain a en outre chargé le gouvernement de M. Majali de «superviser les prochaines élections législatives qui doivent être libres, propres et sans aucune ingérence».
Des élections législatives, les troisièmes dans le pays depuis le lancement du processus de démocratisation en 1989, doivent avoir lieu à l’automne prochain.
Nommé chef de la délégation jordanienne aux négociations avec Israël dès le lancement du processus de paix en octobre 1991 à Madrid, M. Majali est devenu premier ministre en mai 1993 et son gouvernement a signé le traité de paix avec Israël en octobre 1994.
Trois autres membres de la délégation jordanienne aux négociations avec Israël ont été choisis dans l’équipe de M. Majali: MM. Fayez Tarawneh, Jawad Anani et Mounzer Haddadine.
(AFP, Reute)
AMMAN, 29 Mars (Reuter, AFP). — Un membre de la «vieille garde» a remplacé hier un réformiste à la tête du nouveau gouvernement jordanien. La désignation de M. Abdel Salam Majali, qui entretient de bonnes relations avec Israël, permet de penser que Abdel Karim Kabariti a été écarté à la suite de la crise avec Tel-Aviv, provoquée par le meurtre de sept écolières...