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Actualités - REPORTAGE

Le président du conseil italien s'est entretenu avec Hraoui, Berry et Hariri Prodi : démocrate, tolérance religieuse et économie libre sont les caractéristiques du Liban (photos)

Le président du Conseil italien, M. Romano Prodi, a effectué hier une courte visite au Liban au cours de laquelle il s’est entretenu avec le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, le président de la Chambre, M. Nabih Berry et le premier ministre, M. Rafic Hariri. Dans une allocution prononcée lors d’un déjeuner offert en son honneur, M. Prodi a déclaré que «l’Italie et l’Europe ont besoin du Liban avec ses caractéristiques uniques: des institutions démocratiques, une tolérance religieuse et une économie libre».
Le président du Conseil italien a déclaré que «le Liban recherche une paix qui lui rendrait son intégrité territoriale conformément aux résolutions 242 et 425 (...) toutes les armées étrangères se retireront alors de votre pays».
M. Prodi, accompagné de son épouse et d’une importante délégation d’hommes d’affaires italiens, est arrivé à 11h à l’aéroport de Beyrouth en provenance de Damas où il avait été reçu par le président syrien, M. Hafez el-Assad.
A l’AIB, le président du Conseil italien a été accueilli par M.. Rafic Hariri. Les deux hommes se sont immédiatement rendus au Sérail gouvernemental de Sanayeh où ils ont eu un tête à tête avant de tenir une réunion élargie aux deux délégations.
Les entretiens qui se sont achevés vers 13h étaient essentiellement axés sur les relations économiques et la question du partenariat libano-européen dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen.
Le ministre de l’Economie, M. Yassine Jaber, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Zafer el-Hassan et les directeurs du protocole, des questions économiques et des affaires politiques de ce département, MM. Ramez Dimachkié, Fawzi Fawwaz et Samir Khoury ont participé aux discussions. Etait également présent l’ambassadeur d’Italie, M. Carlo Calia.

Entretiens avec Hraoui
et Berry

M. prodi s’est ensuite rendu Place de l’Etoile où il s’est entretenu pendant une heure avec M. Berry en présence de M. Jaber. Après la réunion, il a quitté le siège du Parlement sans faire de commentaire. De source bien informée, on apprend que M. Prodi a prié M. Berry de lui faire un «exposé détaillé» de la situation au Liban-Sud. La discussion entre les deux hommes a aussi porté sur les développements au niveau du processus de paix bloqué depuis un an.
En début de soirée, M. Prodi a été reçu au palais de Baabda par le président Hraoui avec qui il a passé en revue les relations bilatérales sur les plans économique et politique. Une réunion restreinte a ensuite regroupé MM. Hraoui, Prodi et Jaber.
Auparavant, M. Hariri avait offert un déjeuner en l’honneur de son hôte et de la délégation qui l’accompagne. Mme Nazek Hariri, MM. Amine Hafez et Rachid Solh et un grand nombre de personnalités politiques étaient présentes.
Dans un discours qu’il a prononcé à cette occasion, M. Prodi a déclaré que «les temps sont difficiles. Il y a beaucoup de sacrifices et de nombreux doutes. Mais je suis sûr que c’est le prélude d’une ère de prospérité et de développement au Liban. C’est une certitude, car nous savons maintenant une chose des Libanais: ils ne peuvent pas être coulés».
«Le Liban a certainement besoin de paix, a ajouté le président du Conseil italien. Vous êtes à la recherche d’une paix qui rendrait au pays son intégrité territoriale conformément aux résolutions 242 et 425 des Nations Unies et des autres décisions internationales. Toutes les armées étrangères se retireront alors de votre pays. Pour obtenir une souveraineté totale et complète, vous avez beaucoup souffert et perdu de nombreuses vies innocentes. Ce qui s’est passé l’année dernière à Cana a rappelé au monde la terrible tragédie vécue par votre peuple au Liban-Sud. Ne désespérez pas, même si la situation actuelle semble incertaine. N’abandonnez jamais vos droits, mais restez par ailleurs ouverts à d’éventuels développements positifs dans les négociations de paix. Dans chaque pays, il y a des hommes de bonne volonté».

Le Liban, un exemple
pour le monde

M. Prodi a encore dit: «L’Italie est prête à soutenir toute initiative et tous les efforts susceptibles d’aider le Liban à mener à bien sa reconstruction sur les plans interne et international. L’Italie et l’Europe ont besoin du Liban avec ses caractéristiques uniques: ses institutions démocratiques, sa tolérance religieuse et son économie libre. Quel exemple le Liban pourrait donner au monde et plus particulièrement à votre région! La décision de sa sainteté le pape d’effectuer un voyage spécial au Liban le mois prochain prouve combien on accorde d’importance à ce pays au plus haut niveau spirituel. Je suis un chrétien catholique concerné par la présence de communautés chrétiennes dans votre pays. Mais nous respectons profondément toutes les religions et tous les responsables politiques au Liban. Nous rendons hommage à l’extraordinaire fraternité communautaire qui existe dans le pays».
Le premier ministre italien a d’autre part mis l’accent sur «les relations séculaires» entre le Liban et l’Italie. Il a notamment déclaré: «Nos deux pays ont offert à l’humanité un cadeau commun dans les domaines des activités commerciales et des arts. Depuis la Rome ancienne, en passant par Florence et Venise et jusqu’à l’Italie moderne, nos deux pays ont toujours été étroitement liés. C’est pourquoi l’Italie est le premier partenaire commercial du Liban. Vous avez la volonté, l’énergie et la capacité de réussir la reconstruction. Le gouvernement italien et les entreprises industrielles et commerciales sont pleinement engagés dans ce processus. Cette courte visite nous permettra d’en savoir plus et peut-être d’en faire davantage».
Selon M. Prodi, «ni l’aide étrangère, ni les circonstances internationales ne peuvent remplacer la véritable force capable de réaliser le développement. A savoir, l’existence des institutions fondamentales qui forment l’Etat: un gouvernement fort, un système législatif moderne, une régulation du secteur bancaire sur laquelle on peut compter, et un service public compétent. Si ces éléments sont en place, la prospérité suivra».

Hariri: Israël
ne veut pas la paix

Prenant à son tour la parole, M. Hariri a déclaré «que le Liban se libérera un jour de l’occupation israélienne et le peuple libanais sait très bien qu’il va énormément bénéficier de la paix. Mais Israël est déterminé à ne pas prendre la décision stratégique de vivre en paix avec ses voisins. Et nous ne voyons pas d’autres voies que la paix».
M. Hariri a appelé l’Etat hébreu à se retirer des «territoires libanais et syrien qu’il occupe et à arrêter de construire des colonies car si Israël reste déterminé à mettre en œuvre ses décisions, nous pensons que le processus de paix va traverser une période délicate».
Le chef du gouvernement a indiqué que l’Italie et le Liban «sont en passe d’établir des relations économiques aussi solides que les liens diplomatiques et politiques qui les unissent».
Le président du Conseil italien, M. Romano Prodi, a effectué hier une courte visite au Liban au cours de laquelle il s’est entretenu avec le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, le président de la Chambre, M. Nabih Berry et le premier ministre, M. Rafic Hariri. Dans une allocution prononcée lors d’un déjeuner offert en son honneur, M. Prodi a déclaré que «l’Italie et...