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Actualités - CHRONOLOGIE

Albright espère que Tel-Aviv comprend la position US

Violentes dans le camp arabe, mesurées à Washington mais assez sévères dans le camp occidental et surtout à Moscou, les réactions n’ont pas manqué hier, après le début des travaux d’aménagement d’une nouvelle colline israélienne. A Washington, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a déploré une nouvelle fois la décision de Tel-Aviv et estimé que l’Etat hébreu «comprend» cette position.
Se référant à une précédente déclaration du président Bill Clinton, Mme Albright a répété que les Etats-Unis «auraient préféré que cette décision n’ait pas été prise».
En référence implicite aux risques d’une explosion de colère des Palestiniens, elle a ajouté que «la violence n’est jamais une solution aux problèmes au Proche-Orient» et a souhaité un «retour à la table» des négociations.
«Je pense que les Israéliens comprennent les difficultés que nous voyons dans leur décision» de lancer les travaux de construction, a ajouté Mme Albright.
Le porte-parole du département d’Etat Nicholas Burns a ensuite précisé que parmi les hauts responsables américains, seul le coordinateur pour le Proche-Orient Dennis Ross était entré en contact avec Palestiniens et Israéliens ces deux derniers jours.
Il a invité «les extrémistes des deux bords à s’abstenir de toute violence». Il a déclaré «n’avoir aucune idée quand les négociations reprendront» entre Israéliens et Palestiniens mais a estimé qu’il «faudra sans doute beaucoup de travail pour les convaincre» de revenir à la table de négociations.
Pour le chef de la diplomatie française Hervé de Charette, la décision israélienne «est un obstacle à la paix».
«La France considère que cette décision va à l’encontre de la lettre et de l’esprit de l’accord d’Oslo ainsi que des autres accords israélo-palestiniens», a ajouté le ministre, qui était invité à un déjeuner de la presse diplomatique.
«Le statut de Jérusalem doit être défini dans le cadre de la phase finale des négociations», a insisté le ministre, soulignant que dans ce délai «des initiatives de fait ne doivent pas préempter» les décisions qui seront prises.

Rifkind «déçu»

A Londres, le secrétaire au Foreign Office Malcolm Rifkind a jugé que les travaux entrepris par Israël «ne peuvent que nuire au processus de paix».
Conformément à la position britannique, il a répété que la nouvelle colonie «sera illégale comme toutes les colonies, et va à l’encontre de l’esprit de l’accord d’Oslo», fondement du processus de paix.
M. Rifkind s’est dit «déçu» que le gouvernement israélien n’ait pas tenu compte «des conseils fermes de ses amis de la communauté internationale» et a appelé la direction palestinienne «à continuer de faire tout ce qui lui est possible pour éviter les tensions conduisant à la violence».
La Russie, co-sponsor du processus de paix au Proche-Orient, a «recommandé avec insistance» à Israël de revenir sur sa décision, a indiqué un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères cité par ITAR-TASS.
L’essentiel, aux yeux de Moscou, est que tous les partenaires du processus de paix respectent tous les engagements qu’ils ont pris, notamment en ce qui concerne la reprise des négociations sur le statut définitif des territoires, a précisé le porte-parole, Vladimir Andreev.
Enfin, le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, a appris «avec déception et une profonde inquiétude qu’Israël avait décidé de lancer les travaux de construction à Jebel Abou Ghneim, en dépit des appels internationaux».
Par ailleurs, des diplomates ont indiqué que le groupe arabe aux Nations Unies se réunirait mercredi pour déterminer sa réaction au lancement mardi des travaux d’implantation.

Chareh dénonce

Au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa a estimé que l’Etat hébreu «détruit le processus de paix», ajoutant qu’il assumera «la responsabilité de cette violation grave des principes de ce processus».
«Je pense que tout propos israélien sur la paix n’a aucune crédibilité après les mesures prises par Netanyahu» à Jérusalem-Est, a ajouté le ministre, à l’issue d’un entretien avec le ministre belge des Affaires étrangères Erik Derycke.
Pour le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, il n’«y a plus de processus de paix depuis que le premier ministre Netanyahu a été élu en Israël. Tout s’est enlisé», ajoutant que, selon lui, il n’y a plus désormais que «des contacts entre Netanyahu et quelques chefs politiques arabes. Mais, ce n’est qu’un camouflage».
Enfin, la Jordanie a réitéré son appel à Israël afin qu’il renonce à son projet.Le ministre qui s’exprimait devant la presse à l’issue d’une réunion du Cabinet, a réaffirmé la position de son pays, qui considère «non négociable» la souveraineté arabe sur Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël en 1967.
Il a ajouté que pour son pays, la colonisation des territoires occupés était «une violation du droit international, des accords israélo-palestiniens et du traité de paix jordano-israélien» de 1994. Ce dernier avait reconnu à Amman un «rôle particulier» dans la gestion des lieux saints à Jérusalem-Est qui dépendait, comme la Cisjordanie, du royaume hachémite de 1950 à 1967.
Violentes dans le camp arabe, mesurées à Washington mais assez sévères dans le camp occidental et surtout à Moscou, les réactions n’ont pas manqué hier, après le début des travaux d’aménagement d’une nouvelle colline israélienne. A Washington, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a déploré une nouvelle fois la décision de Tel-Aviv et estimé que l’Etat...