Manifestation à l'est de Saïda contre l'ouverture de carrières dans la région Chehayeb assure : le plan directeur n'est pas intouchable (photos)

La question est inscrite a l’ordre du jour du Conseil des ministres qui doit se tenir aujourd’hui à Baabda sous la présidence du chef de l’Etat. Elle suscite de plus en plus de protestations de la part des régions concernées. Le ministre de l’Environnement affirme quant à lui que le plan directeur qui s’y rapporte n’est pas intouchable. Il s’agit évidemment du problème épineux des carrières. Les habitants de l’est de Saïda ont vivement protesté hier contre le plan directeur élaboré par le gouvernement, relatif notamment à la localisation des régions exploitables.
Ils ont organisé une manifestation et une grève en signe de protestation contre le projet du Conseil des ministres de transférer les carrières à l’est de Saïda.
De son côté, le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb a effectué une tournée dans le Mont-Liban en compagnie du mohafez Mohammed Yammout pour se rendre compte de visu de la situation des carrières dans la région. Puis il a conféré à ce sujet avec le premier ministre Rafic Hariri. M. Chehayeb a précisé au terme de l’entretien, qu’un rapport technique lui serait soumis ce soir avant la réunion du Conseil des ministres. Au cours de cette réunion, le gouvernement examinera le plan directeur concernant les carrières au Liban, selon le ministre.
A la question de savoir pour quelles raisons la région de l’Iqlim est particulièrement concernée par les carrières, M. Chehayeb a répondu: «Le plan directeur n’est ni la Bible ni le Coran. Il consiste à établir les conditions techniques, écologiques et légales (pour l’exploitation des carrières). La décision politique revient au Conseil des ministres. (...) Par conséquent, a-t-il ajouté, si le plan directeur prévoit un lieu donné, cela ne signifie pas nécessairement qu’une carrière y sera ouverte. En effet, il faudra, pour ce faire, obtenir une licence d’exploitation qui nécessite l’accord des ministères des Travaux publics, de l’Environnement et de l’Intérieur. Qui plus est, a affirmé M. Chéhayeb, le ministère de l’Environnement se réserve le droit de retirer la licence». Dans une tentative évidente de minimiser la portée du plan directeur, le ministre a également insisté sur le fait que les conditions d’exploitation sont devenues très strictes. Et de réaffirmer: «Si le plan préconise l’ouverture d’une carrière dans une zone déterminée, cela ne veut pas dire que les travaux y seront entamés le lendemain».
M. Chehayeb a rappelé dans ce cadre qu’il y a aujourd’hui 710 carrières au Liban qui nuisent à l’environnement. Concernant l’Iqlim el-Kharroub le ministre a enfin déclaré: «Nous avons étudié la situation des carrières qui se trouvent dans ce secteur. Nous achèverons aujourd’hui (hier) la rédaction du rapport technique, et le Conseil des ministres décidera si ces zones doivent figurer ou non dans le plan directeur», a-t-il conclu.