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Actualités - ANALYSE

Le contentieux entre les pouvoirs toujours dans l'attente de l'arbitrage syrien

Des sources politiques informées indiquent qu’on «ne saura au juste le traitement que le président Nabih Berry compte réserver aux nombreux projets gouvernementaux dont la Chambre se trouve saisie qu’après la visite de consultation qu’il doit rendre à Damas, après avoir scellé sa réconciliation personnelle avec le président Elias Hraoui par une visite à Baabda...»
On s’en serait douté et il n’est pas besoin d’être grand clerc pour décrypter cette analyse sommaire: c’est aux décideurs qu’il revient de régler le nouveau mode de relations entre les pouvoirs, maintenant qu’en principe la troïka est morte et enterrée. Autrement dit, si l’on en croit ces sources, les deux présidents concernés, bien qu’ayant redoublé d’amabilités réciproques avant le départ de M. Berry pour le Koweit, ne manifesteraient aucune envie de régler entre eux le problème et préféreraient encore une fois s’en remettre pour le fond à l’arbitrage syrien.
En tout cas, les gentillesses, les clins d’œil souriants, les compliments échangés entre les deux hommes ont détendu l’atmosphère. Mais il n’en va pas de même, du moins pas encore, sur le front de Koraytem, M. Berry ayant comme on sait des comptes spécifiques à régler avec le gouvernement, tout à fait indépendamment du contentieux qui l’oppose à Baabda. D’ailleurs les partisans de M. Berry estiment que le rôle même du chef de l’Etat «lui impose de se désassocier de M. Hariri, de rester neutre dans toute confrontation entre les pouvoirs, plus précisément de ne pas chercher à entraver la mission de contrôle, de rectification et de censure qui incombe au Législatif face à l’Exécutif». Dans cette logique donc, la présidence de la République n’appartiendrait à aucun de ces deux pouvoirs, et serait là uniquement pour compter les coups. Une option que certains de ses proches conseillent d’ailleurs au chef de l’Etat d’adopter, en ajoutant que s’il souhaite intervenir dans les conflits entre le Parlement et le Cabinet, cela devrait être en tant qu’arbitre impartial.
Pour l’essentiel, répétons-le, rien ne se fera avant que M. Nabih Berry ne demande audience au président Hafez el-Assad, pour lui exposer son point de vue sur les différents projets, dont les retouches constitutionnelles que réclame M. Hraoui. On note à ce sujet qu’il n’y a encore aucun indice montrant que cette question pourrait être soumise sous peu au Conseil des ministres, bien que le chef de l’Etat eut annoncé voici quelques mois qu’il saisirait le Conseil de ses propositions dès qu’on en aurait terminé avec le Budget. M. Hraoui a certes répété, après sa dernière rencontre avec le président el-Assad que les amendements suivraient leur cours. Assertion qui a toutefois étonné M. Berry, qui a laissé entendre qu’à sa propre connaissance les Syriens auraient conseillé à M. Hraoui de laisser dormir pour le moment toute question litigieuse...
Mais à ce compte on ne ferait rien, alors qu’il y a tellement de pain sur la planche: le dossier (encore et toujours) de l’audiovisuel qui sert de levier de pression à M. Berry; l’échelle des salaires dans le secteur public, qui risque de faire flamber... l’essence, M. Siniora tenant à couvrir ainsi les dépenses supplémentaires; la décentralisation administrative, qui fait couler tant d’encre; les élections municipales: la loi électorale enfin...
Certes M. Rafic Hariri veut éviter des empoignades avec la Chambre, mais, indiquent ses proches «il ne peut quand même pas céder sur tout et il ne lui appartient pas, par exemple, de geler un dossier aussi explosif que les salaires. Et il faut que dans ce domaine la Chambre comprenne qu’il lui faut assumer la responsabilité aux côtés du gouvernement».
Et de souhaiter dans un soupir qu’«au cours des trois prochains mois l’attention se centre suffisamment sur le dossier régional pour enlever son venin à la situation interne», entendre à cette étrange entité qu’est la troïka qui fait autant de dégâts morte que vivante...

E.K.
Des sources politiques informées indiquent qu’on «ne saura au juste le traitement que le président Nabih Berry compte réserver aux nombreux projets gouvernementaux dont la Chambre se trouve saisie qu’après la visite de consultation qu’il doit rendre à Damas, après avoir scellé sa réconciliation personnelle avec le président Elias Hraoui par une visite à Baabda...»On...