Carnet de route Les femmes sont la moitié du ciel

Je crois qu’au lieu d’annoncer la reprise du Festival de Baalbeck, on aurait dû annoncer le début de tout autre chose, la création d’une manifestation sans nostalgie, ancrée dans le présent de l’après-guerre, et tenant compte de l’intérêt des générations nouvelles. Je ne saurais donner d’exemple, mais refaire le coup de «I Musici» dans le temple de Bacchus ou de «Romeo et Juliette» sur les marches de Jupiter, avec le café bédouin à l’entracte et la mélodie de Berlioz pour regagner ses places, cela n’a plus aucun sens. D’autant que, pour «international» qu’il fût, le festival ne nous rapporta jamais un seul touriste payant, pour la bonne raison que les amateurs étrangers de musique, de danse ou d’opéra, trouvent en Europe et aux Etats-Unis l’équivalent de ce que furent les programmes de Baalbeck, sans prendre l’avion. Que l’on consulte les artistes libanais et les gens de bon sens, une formule ne sera pas longue à émerger.


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Prix Nobel de Physique 1903: Marie Curie. Prix Nobel de Chimie 1911: Marie Curie. Chiffre d’affaires de la prostitution en France, 1996, tous racolages confondus: 10 milliards de francs français. «Coming of Age in Samoa», 1927, Margaret Mead. Règlements des Taliban concernant les femmes afghanes, 1997: contraires aux droits les plus élémentaires de la personne. Crimes d’honneur au Liban: les féministes se battent toujours contre une loi scandaleuse qui protège les meurtriers ayant agi après avoir été témoins d’un flagrant délit et, à un moindre degré, les autres aussi (certitude sans preuves). Quelques années avant l’islam, la «Khansa» est le poète le plus célèbre d’Arabie.
Non, tout n’allait pas partout très bien pour les femmes du passé, et tout ne va pas mal partout pour les femmes d’aujourd’hui. Décidément, je ne trouve pas mon sujet pour annoncer la Journée internationale de la femme qui doit être célébrée après-demain dans le monde entier ou presque, grâce aux efforts de l’ONU et à la page d’histoire qu’ont écrite, depuis le début du siècle, les femmes elles-mêmes. On n’a pas chiffré le nombre d’hommes qui considèrent encore les Khansa’, Curie et les astronautes femmes comme des exceptions confirmant la règle de l’infériorité indiscutable du deuxième sexe. Serait-ce étonnant qu’il y en ait beaucoup? Je suis depuis une heure vingt devant mon écran parce que je ne suis malheureusement pas d’un tempérament militant, tout en étant acquise depuis l’âge de dix-neuf ans (cette chère Simone de Beauvoir!) à la cause des femmes.

Amal NACCACHE

(1): «Le Petit Livre Rouge»