Les notables menacent de recourir à la grève et aux manifestations Tollé contre le projet d'installation de carrières dans l'Iqlim El-Kharroub

Le projet portant sur le transfert des carrières vers l’Iqlim el-Kharroub à la suite de leur fermeture dans le Kesrouan, le Metn et plusieurs autres régions du pays a continué de susciter de vives réactions de la part des responsables religieux et politiques.
Le mufti de la République, cheikh Mohamed Rachid Kabbani, a mis l’accent sur la nécessité de protéger les citoyens contre les dangers qui menacent l’environnement du fait du fonctionnement des carrières. Il a ainsi préconisé la suspension de l’octroi de licences d’exploitation aux propriétaires de carrières.

Cheikh Kabbani a fait cette déclaration à l’issue de son entretien avec une délégation des ulémas de l’Iqlim el-Kharroub conduite par le mufti Mohamed Ali Jouzou. Dans leur communiqué, les ulémas de l’Iqlim el-Kharroub ont souligné que les habitants de l’Iqlim auront recours à la grève et à la fermeture de la route côtière et ultérieurement à tous les moyens démocratiques pour protester contre l’application du plan directeur.

De son côté, le député Zaher el-Khatib a mis en garde contre l’approbation par le Conseil des ministres du plan directeur des carrières qui ne respectent ni les règles de l’environnement ni celles de la santé publique.

Il a catégoriquement rejeté le plan directeur établi par Dar el-Handassah qu’il a qualifié de destructeur pour l’environnement et la vie de l’homme au Liban. Il a dénoncé toute tentative de fractionnement de ce plan appelant les habitants de l’Iqlim el-Kharroub et des autres régions à avoir recours à l’escalade par les moyens démocratiques en vue d’empêcher l’application de ce plan. Il est inconcevable, a-t-il dit, que la moitié des carrières du Liban s’installent dans l’Iqlim el-Kharroub et l’autre moitié se répartisse entre les différentes régions du pays.
Harb: Grandes et petites carrières

De son côté, le député Boutros Harb a exhorté le gouvernement, le ministre de l’Intérieur et le mohafez du Liban-Nord à faire une nette distinction entre les carrières industrielles qui produisent des milliers de mètres de gravier par jour et les petites marbrières dont la production n’excède pas vingt mètres de marbre par jour.
M. Harb s’est demandé comment de petites marbrières situées principalement dans la partie centrale de Batroun sont susceptibles de causer des dégâts à l’environnement alors que d’autres industries en l’occurrence les cimenteries de Chekka sont autorisées à fonctionner sous prétexte qu’elles représentent un secteur productif important qui fait vivre un grand nombre de Libanais. M. Harb a rappelé que les carrières artisanales de marbre ne peuvent être transférées vers d’autres régions du fait que le marbre est introuvable ailleurs qu’à Batroun.
Il a tenu à affirmer qu’il est nécessaire de réglementer le fonctionnement des carrières artisanales mais de ne pas les interdire. Il a pressé le gouvernement, lors de sa prochaine réunion, de faire une nette distinction entre les carrières industrielles et les carrières artisanales avant de préciser qu’il s’était entendu avec le ministre de l’Environnement sur la formation d’un comité technique qui se chargerait de l’examen de la situation des petites carrières et de l’élaboration de leurs modalités de fonctionnement suivant des normes et critères scientifiques bien déterminés.