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Actualités - CHRONOLOGIE

La Pologne divisée sur la présence de dieu dans la constitution

VARSOVIE, 28 Février (AFP). — Un débat de plus en plus vif coupe la Pologne en deux sur la question de savoir s’il y a trop, ou pas assez, de Dieu dans sa nouvelle Constitution qui doit faire l’objet d’un référendum avant la fin de l’année.
Les chances d’arriver à un compromis national ont faibli après un discours prononcé mardi dernier par le président de Solidarité Marian Krzaklewski devant les députés et les sénateurs réunis pour examiner le projet officiel de la loi fondamentale, y compris avec des représentants de l’opposition extraparlementaire, justement pour chercher un terrain d’entente avec eux.
En résumant son point de vue pour la presse, M. Krzaklewski a affirmé que le projet officiel représentait une «approche marxiste» et «chassait Dieu de la Constitution».
Son commentaire a choqué l’ancien premier ministre Tadeusz Mazowiecki (Union pour la liberté, opposition libérale), catholique et auteur du préambule de compromis où Dieu est invoqué explicitement. «On implique Dieu dans la campagne électorale», a-t-il dit.
M. Krzaklewski conduit l’alliance électorale de Solidarité et pourrait prétendre au poste de premier ministre en cas de victoire, probable, aux élections législatives de l’automne. Il soutient un texte constitutionnel concurrent dit «civique», fortement ancré dans les valeurs chrétiennes, et demande qu’il soit soumis au référendum au même titre que le projet élaboré par les députés. Ce que le Parlement refuse fermement.

Feu nourri
de critiques

Les valeurs chrétiennes figurent également dans le projet officiel, qui toutefois se réfère aussi aux convictions des non-croyants.
L’exposé de M. Krzaklewski a suscité un feu nourri de critiques des quatre grands partis présents au Parlement, les socialistes (ex-communistes) et les paysans de la majorité, les libéraux et la gauche non communiste du côté de l’opposition, auteurs d’un consensus sur le projet parlementaire.
Le dirigeant syndical a été attaqué par un député socialiste, Piotr Ikonowicz, qui l’a accusé d’être venu «avec Dieu à son bras pour faire peur aux parlementaires». Le président de Solidarité s’est levé et a quitté la salle. Il a explique être parti «non pas parce qu’on l’avait offensé, mais parce que l’orateur s’en était pris à Dieu».
M. Krzaklewski n’a cessé de répéter depuis que les chances de parvenir à un compris étaient minimes.
En revanche, l’épiscopat se dit optimiste. Son secrétaire général, Mgr Tadeusz Pieronek a exposé au président de la Diète, Jozef Zych, ses propositions de changements. La référence à Dieu devrait indiquer que ce dernier est «le juge ultime des choses humaines». La Constitution devrait «protéger la vie» au lieu de se borner à soutenir «le droit à la vie» (dans l’esprit des catholiques, la première formule devrait déboucher sur l’interdiction de l’avortement).
Elle devrait préciser aussi que le mariage est une union d’un homme et d’une femme pour fermer la porte aux mariages homosexuels «contre nature». Enfin, pour l’Eglise, l’expression «nation polonaise» devrait remplacer «nation». Cette dernière formule est soutenue par la gauche pour tenir compte des droits des minorités.
Le premier ministre Wlodzimierz Cimoszewicz a implicitement rejeté la première suggestion de l’Eglise. «La Constitution est la loi suprême de la république. Il est difficile d’accepter des demandes catégoriques qui placent au-delà de la Constitution un autre ordre légal, fondé sur les règles insuffisamment précises du droit naturel», a-t-il dit.
VARSOVIE, 28 Février (AFP). — Un débat de plus en plus vif coupe la Pologne en deux sur la question de savoir s’il y a trop, ou pas assez, de Dieu dans sa nouvelle Constitution qui doit faire l’objet d’un référendum avant la fin de l’année.Les chances d’arriver à un compromis national ont faibli après un discours prononcé mardi dernier par le président de...