Dans la journée, M. Mordehaï avait convoqué l’état-major de l’armée à une réunion spéciale à l’issue de laquelle il a affirmé: «J’ai donné mon feu vert pour que l’armée prenne les mesures nécessaires afin d’empêcher des désordres et des émeutes». De son côté, M. Kahalani a déclaré: «Nous voulons éviter toute provocation et minimiser le risque de confrontations violentes à la sortie de la prière du vendredi», de l’Esplanade des mosquées de Jérusalem.
L’armée et la police ont déjà déployé des centaines d’effectifs supplémentaires, notamment à Jérusalem-Est annexée, où doit être construit le nouveau quartier juif susceptible d’accueillir à terme 25.000 personnes.
Israël a fait monter la tension en annonçant mercredi la construction du nouveau quartier de colonisation juive, baptisé Har Homa, sur le site de Jebel Abou Ghneim à la limite entre Jérusalem-Est et la ville autonome palestinienne de Bethléem.
Olmert sur les lieux
Hier, M. Benjamin Netanyahu s’est déclaré «très fier» d’avoir pris la décision de mettre en chantier le projet. Néanmoins, celui-ci ne devrait débuter que dans deux semaines, ainsi que l’a annoncé le maire de Jérusalem Ehud Olmert, qui s’est rendu jeudi sur le site du futur chantier, alors que de l’autre côté de la colline, des centaines de Palestiniens manifestaient leur colère.
Dans sa main, M. Olmert brandissait un photomontage: de grands immeubles, qui, tels des champignons, poussent entre les quelques arbres qui resteront après le passage des bulldozers sur la colline de Jebel Abou Ghneim, aujourd’hui entièrement boisée.
Pour M. Olmert, membre du parti de droite Likoud du premier ministre, «les Etats-Unis savent bien qu’il n’y a aucune chance, vraiment aucune chance, que ce projet ne soit pas mené à son terme». «Il est grand temps qu’on sache que le peuple d’Israël n’est pas impressionné par les menaces», a-t-il ajouté, sûr de lui.
«Les travaux de construction pour la première phase du quartier de Har Homa, soit 2.500 unités de logement sur 6.500, pourront commencer dans deux semaines», a dit M. Olmert.
«Après la première phase, la deuxième et troisième suivront immédiatement», a ajouté le maire, rejetant toute éventualité «d’obstacles bureaucratiques».
Il fait référence au recours déposé à la Cour suprême par l’Israélien David Nir, propriétaire de la société immobilière Makor, qui déclare posséder plus de la moitié des terres saisies, achetées à des Palestiniens depuis le début de l’occupation en 1967.
Selon le porte-parole des tribunaux israéliens Moshé Goralli, le gouvernement ne pourra pas entamer les travaux tant que la Cour suprême ne se sera pas prononcée. Il est même possible, affirme M. Goralli, que la cour donne éventuellement tort au gouvernement dans cette affaire.
«Trois appels similaires ont été rejetés au cours des dernières années et le dernier en date n’a aucune chance», rétorque M. Olmert.
Pour tenter de bloquer la mise en chantier, un second recours a été déposé jeudi devant la Cour suprême par le parti de gauche Meretz. Celui-ci considère la décision prise parallèlement par le gouvernement de construire 3.015 logements pour les Arabes à Jérusalem-Est comme de «la poudre aux yeux».
Les plus commentés
Après Bou Saab, Alain Aoun : la démarche de limogeage mise sur les rails
Don européen : suite à la levée de boucliers, Berry et Mikati s’activent
Oussama Hamdane : Nous avons accepté l’accord de trêve sans renoncer à nos constantes