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Actualités - CHRONOLOGIE

En présence de l'opposition radicale et islamiste Assises palestiniennes ce matin à Naplouse

Le fait est sans précédent: les Palestiniens, loyalistes mais aussi opposants, se retrouvent aujourd’hui jeudi à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, pour un «dialogue national» qui portera essentiellement sur l’élaboration d’une plate-forme commune en vue des négociations avec Israël. La position de Yasser Arafat s’en trouvera d’autant plus consolidée que les Américains viennent d’insister sur l’importance du rôle du président de l’Autorité palestinienne dans le processus de paix proche-oriental, ainsi que l’a souligné le consul général US à Jérusalem Edward Abington.
Evoquant la visite que le dirigeant palestinien doit effectuer la semaine prochaine à Washington, M. Abington a déclaré lors d’une rencontre avec des journalistes, à Ramallah (Cisjordanie): «Jusque-là, M. Arafat s’était rendu dans la capitale fédérale pour signer des traités, se joindre à des sommets ou dénouer des crises. Mais c’est la première fois qu’il le fera uniquement pour rencontrer le président (et) ce sera sa première visite indépendamment de tout événement».
Cela démontre, a ajouté le consul, «l’importance d’Arafat en tant que partenaire dans le processus de paix».
Le leader palestinien doit s’entretenir lundi avec le président Bill Clinton ainsi qu’avec le nouveau secrétaire d’Etat Mme Madeleine Albright. Il rencontrera également des hommes d’affaires.

Réconciliation

Entre-temps, M. Arafat aura présidé aujourd’hui, à Naplouse, une réunion sur le dialogue national à laquelle doivent prendre part, outre les membres de son gouvernement, les principales formations de l’opposition, à savoir le front populaire de libération de la Palestine de Georges Habache, le Front démocratique de libération de la Palestine de Georges Habache, le Front démocratique de libération de la Palestine de Nayef Hawatmeh et le mouvement de la résistance islamique Hamas. Ce dernier sera présent aux côtés du Parti du salut islamique (Khalas), considéré comme étant une de ses émanations. Un tract distribué dans les territoires au nom du Jihad islamique affirme que cette formation boycottera la réunion. M. Imad Falouji, un ancien porte-parole du Hamas rallié à M. Arafat et devenu aujourd’hui ministre des Communications, a affirmé que le Jihad «tenait à participer» à la réunion.
Selon M. Falouji, la rencontre «marque la victoire de la raison, dont les Palestiniens ont un besoin urgent à l’approche des négociations sur le statut final» avec Israël.
Justifiant le ralliement de son mouvement, M. Maher Taher, porte-parole du FPLP, a affirmé: «L’opposition n’a pas réussi à s’unir ou à mettre en échec les accords sur l’autonomie» conclus en 1993.
«Ces accords ont créé une nouvelle situation sur le terrain qu’il faut prendre en compte, d’où la nécessité de dialoguer avec l’Autorité palestinienne», a-t-il ajouté.
Selon lui, la participation au dialogue ne signifie pas automatiquement l’acceptation des accords d’autonomie. Le FPLP cherchera, a ajouté M. Taher, à «empêcher l’Autorité palestinienne de faire davantage de concessions à Israël».
De son côté, un représentant du FDLP a justifié la participation de son mouvement à ce dialogue par sa volonté de «faire échouer les accords» israélo-palestiniens.
«Travailler avec le peuple palestinien à l’intérieur des territoires occupés est le meilleur moyen pour mettre en échec et dépasser ces accords», a déclaré M. Ali Badrane.
Le représentant du Hamas à Damas, Abou Mohammed Moustapha, a reconnu quant à lui «l’existence d’une crise au sein de l’opposition» palestinienne.
Cette crise s’explique, selon le porte-parole du FDLP, M. Ali Badrane, par «l’absence de dialogue au sein de la coalition, où chacun tente d’imposer ses vues au lieu de se mettre d’accord sur un programme commun».
Selon le FPLP, l’environnement international a également contribué à exacerber cette crise. «L’effondrement de l’Union soviétique, la guerre du Golfe (1990-91), les divisions interarabes et l’hégémonie des Etats-Unis sur le nouvel ordre mondial» sont autant de facteurs extérieurs de cette crise, a indiqué M. Maher Taher.
La décision des deux principaux mouvements laïcs de l’opposition palestinienne de participer au dialogue de réconciliation nationale a provoqué la colère d’un membre de la coalition, le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG d’Ahmed Jibril).
Il reste qu’en convoquant ce «dialogue national», M. Arafat fait miroiter à ses opposants la fin ou du moins l’adoucissement de la répression qui les frappe depuis un an, en échange de leur engagement à serrer les rangs derrière lui dans le processus de paix.
Le fait est sans précédent: les Palestiniens, loyalistes mais aussi opposants, se retrouvent aujourd’hui jeudi à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, pour un «dialogue national» qui portera essentiellement sur l’élaboration d’une plate-forme commune en vue des négociations avec Israël. La position de Yasser Arafat s’en trouvera d’autant plus consolidée que les...