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Actualités - OPINION

Les souffrances de la vallée sainte

Le petit groupe de marcheurs s’est finalement engagé sur le sentier de la rive gauche, comme l’avait décidé le guide et malgré les protestations des contestataires. On verra plus loin combien son choix était judicieux.
Très vite le long de ce parcours, ce fut pour tous l’étonnement devant les grottes des moines persécutés aux temps anciens et l’émerveillement devant une nature demeurée intacte.
Il a suffi de franchir la rivière et gravir l’escarpement de la rive droite pour que les randonneurs se retrouvent sur le chemin du retour.
On se rapprochait de ce qui, vu de l’autre versant, paraissait déjà assez inquiétant: un méli-mélo de murs sans enduit et de piliers émergeant de masses construites, trouées d’ouvertures qui ne comportaient ni portes ni fenêtres dignes de ce nom. Ce ramassis grisâtre de béton s’appelle Fraydiss, un «village-naufrage» comme on en trouve dans la montagne. Mais celui-ci, décidément, décroche, et de loin, la palme de la pagaille et des salissures. Il y avait, pêle-mêle, des sacs en plastique jetés dans les crevasses, accrochés aux rochers ou suspendus aux branches, des poules dans les maisons, des habitants dans les poulaillers, du fumier servant d’aliment à la volaille et qui, mélangé au purin, coulait jusqu’au fond de la vallée.
L’effondrement de l’agriculture paysanne, l’inexistence d’une quelconque politique de gestion de la vie civile et la mobilité des personnes ont transformé les villages. Ce ne sont plus que sites pour les exploitations les plus diverses et lieux de résidences sommaires de gens pour qui habiter en ville, où ils travaillent, est devenu prohibitif.
L’argent dépensé aux dernières élections aurait pu être mieux utilisé: à payer le nettoyage de Fraydiss, par exemple, en attendant sa véritable réhabilitation. La visite de la Vallée Sainte de la Qadicha se ferait sans avoir à subir d’agressions visuelles et olfactives, à partir d’un village redevenu propret.

G. SEROF
Le petit groupe de marcheurs s’est finalement engagé sur le sentier de la rive gauche, comme l’avait décidé le guide et malgré les protestations des contestataires. On verra plus loin combien son choix était judicieux.Très vite le long de ce parcours, ce fut pour tous l’étonnement devant les grottes des moines persécutés aux temps anciens et l’émerveillement devant...