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Actualités - CHRONOLOGIE

Les pays du Nil veulent transformer leur fleuve en mère nourricière

LE CAIRE 21 Février (AFP). — Les dix pays riverains du Nil veulent surmonter leurs différends pour transformer en mère nourricière ce fleuve qui les arrose sur 6.671 kilomètres en mère nourricière.
«Cette mère nourricière, semblable à la louve romaine, devrait nous pousser à nous unir et à apprendre à partager équitablement ses richesses qui ne peuvent être optimalement exploitées que dans le cadre d’une franche et équitable collaboration», a déclaré le représentant du Rwanda M. Niyongira Thomas, directeur de cabinet au ministère des Travaux publics et de l’Energie.
La cinquième réunion ministérielle du TeccoNile (organisme de coopération technique sur le Nil), qui se tient chaque année, s’est ouverte au Caire en présence de ministres et hauts responsables de l’Irrigation et des ressources hydrauliques. Ces derniers doivent discuter jusqu’à samedi de 22 projets d’un montant de 100 millions dollars.
Les pays représentés — Egypte, Soudan, Ethiopie, Burundi, Erythrée, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Zaïre — sont généralement confrontés à des problèmes économiques ou ethniques et font face à des sécheresses ou des inondations selon les caprices du fleuve.
La hausse démographique dicte aussi une coopération maximale. La population des Etats riverains du Nil, estimée actuellement à 250 millions de personnes, grimpe de 3 pc chaque année et dépassera les 400 millions en l’an 2025, selon les prévisions officielles.

Atouts
inexploités

«Utiliser les eaux du Nil comme moyen de pression est inadmissible. Il est impératif de les utiliser pour le développement grâce à une coopération technique et économique», a estimé M. Bayyoumi Atteya sous-secrétaire d’Etat au ministère égyptien de l’Irrigation.
«L’eau doit être un facteur de rapprochement et non de conflit car le fleuve possède d’innombrables atouts encore inexploités», a-t-il ajouté.
L’Egypte et le Soudan, dont les relations sont actuellement exécrables, sont les deux seuls pays riverains à exploiter jusqu’à présent les 84 milliards de m3 d’eau du Nil. Selon un accord signé en 1959, l’Egypte reçoit 55 milliards m3 d’eau et le Soudan 18,5 m3, tandis que le reste part en évaporation.
L’Ethiopie, où le fleuve trouve une de ses sources, envisage cependant la construction de deux barrages financés par la Banque Mondiale, ce qui inquiète sérieusement Le Caire.
«Comme le stipule la loi internationale, nous avons demandé des informations. Nous n’avons rien reçu jusqu’à présent et ne pouvons donc pas nous prononcer», a dit M. Abdel Rahmane Salah, chargé du dossier de l’eau au ministère égyptien des Affaires étrangères.
Le Soudan souligne que ses relations difficiles avec l’Egypte ne doivent pas empêcher de «mettre de côté les questions politiques pour réaliser une exploitation optimale du Nil».
Son ministre de l’Irrigation Yacoub Abou Choura estime donc «dénuées de tout fondement» les menaces proférées en 1995 par l’éminence grise du régime islamiste soudanais Hassan Tourabi de priver l’Egypte des eaux du Nil.
Le Rwanda, pour sa part, voudrait l’aide des pays réunis au Caire pour la mise en place de projets d’irrigation, d’alimentation en eau potable, notamment dans les régions de Kibongo ou du Moutaria, à l’est du pays.
Parmi les projets examinés à la réunion du Caire figurent l’échange par satellite de données hydrauliques, d’un montant de 2,5 millions dollars financé par l’agence d’aide canadienne CIDA, et la mise au point d’une étude pour la gestion des ressources hydrauliques qui sera établie par la FAO grâce à une aide du gouvernement italien de 5 millions de dollars.
Il doit y être également fortement question de la lutte contre les jacinthes d’eau, qui menacent la centrale hydro-électrique d’Owen en Ouganda.
LE CAIRE 21 Février (AFP). — Les dix pays riverains du Nil veulent surmonter leurs différends pour transformer en mère nourricière ce fleuve qui les arrose sur 6.671 kilomètres en mère nourricière.«Cette mère nourricière, semblable à la louve romaine, devrait nous pousser à nous unir et à apprendre à partager équitablement ses richesses qui ne peuvent être...