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Actualités - CHRONOLOGIE

Jiang Zemin va devoir vivre sans l'ombre protectrice de son mentor (photos)

PEKIN, 21 Février (AFP). — Le secrétaire général du Parti communiste chinois Jiang Zemin va devoir rapidement prouver qu’il est capable de gérer les rivalités entre les clans, les régions et les personnes, sans l’ombre protectrice de Deng Xiaoping, le patriarche chinois décédé mercredi.
Deux rendez-vous de première importance attendent M. Jiang cette année: la rétrocession de Hong Kong à la Chine le 1er juillet, et le XVe congrès du Parti communiste à l’automne, où il devra s’imposer comme l’homme capable de conduire le destin d’un cinquième de l’humanité jusqu’au XXIe siècle.
La transition semble, de l’avis de la plupart des analystes, déjà bien avancée sur le plan politique, depuis que Deng l’avait appelé au pouvoir au lendemain de la répression par l’armée du mouvement démocratique de la place Tiananmen, en juin 1989.
Mais il reste à savoir si le régime saura fonctionner sans avoir à sa tête des personnalités de l’envergure de Mao Tsé-Toung ou de Deng Xiaoping.
«La mort de Deng va sans doute affaiblir dans un premier temps la position de Jiang. Dans la mentalité traditionnelle chinoise, tant qu’un leader est vivant, même s’il n’occupe plus de fonctions, il exerce une autorité morale», a affirmé un diplomate européen.

Mater les régions

«Jiang Zemin pourrait en souffrir, mais il faudra attendre jusqu’au XVe congrès pour savoir jusqu’à quel point cette nouvelle donne l’affecte», selon cette source.
La position extrêmement exposée dans laquelle va se trouver désormais le dauphin, âgé de 70 ans, pourrait le transformer en otage des factions et des secteurs qui se partagent le pouvoir, à commencer par l’armée.
«Aucun dirigeant chinois ne peut aspirer à une position comme celle de Deng, qui imposait le respect chez les militaires. Certainement, l’armée va continuer de jouer un rôle important dans l’après-Deng, et Jiang Zemin devra composer avec elle», a affirmé un diplomate occidental.
«Il devra en outre mater les régions. S’il y a un moment de flottement de l’autorité centrale, certaines provinces seront en mesure de revendiquer plus d’autonomie, et le pouvoir, pour les contrer, devra s’appuyer sur des tendances centralisatrices, comme celle du premier ministre Li Peng», a-t-il ajouté.
Cependant, les handicaps de M. Jiang sont aussi ceux de ses pairs. «Aucun de ses rivaux potentiels n’a le charisme, ni le poids moral de M. Deng», affirmait le diplomate européen.
D’autre part, «les dirigeants actuels savent que la poursuite des réformes économiques dépend de la stabilité politique, et il paraît invraisemblable qu’ils soient prêts à se lancer dans des luttes féroces comme celles qui ont caractérisé la succession de Mao il y a vingt ans», a ajouté le fonctionnaire.
«En principe, la mort de Deng suppose l’entrée de la Chine dans une nouvelle ère de son histoire. Tout indique que la troisième génération de dirigeants, celle de M. Jiang, cherchera la continuité, dans la stabilité, de la politique de réformes et d’ouverture», a-t-il dit.
M. Jiang s’est montré jusqu’à présent habile à déjouer les crises en essayant de donner satisfaction à tout le monde.
Il a poursuivi la modernisation industrielle, sans pour autant s’attaquer de front à la réforme des entreprises publiques, et il a favorisé l’instauration partielle d’un système légal tout en donnant des gages aux idéologues du département de la propagande.
Ces grands écarts risquent à terme de mécontenter les uns et les autres, ou bien obliger M. Jiang à trancher dans le vif des dossiers, au risque de se créer des ennemis.
«C’est peut-être à ce moment que l’on pourra mesurer sa force politique. Car le pouvoir ne se mesure pas dans l’habileté à éviter les crises, mais dans la capacité à les surmonter», commentait un observateur de la Chine.
PEKIN, 21 Février (AFP). — Le secrétaire général du Parti communiste chinois Jiang Zemin va devoir rapidement prouver qu’il est capable de gérer les rivalités entre les clans, les régions et les personnes, sans l’ombre protectrice de Deng Xiaoping, le patriarche chinois décédé mercredi.Deux rendez-vous de première importance attendent M. Jiang cette année: la...