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Actualités - CHRONOLOGIE

L'armée populaire de libération : le plus grand empire économique du pays (photo)

PEKIN, 21 Février (AFP). — L’Armée populaire de libération (APL), qui a construit en quelques années le plus grand empire économique de Chine, est devenue un véritable Etat dans l’Etat dont le poids va peser très lourd dans le processus de succession du patriarche Deng Xiaoping.
Le régime communiste lui doit sa survie. En juin 1989, seule l’armée a en effet été capable de réprimer les gigantesques manifestations de la place Tiananmen en faveur de la démocratie, mais au prix de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de victimes.
En témoignage de reconnaissance, Deng Xiaoping et l’équipe au pouvoir ont donné carte blanche aux militaires pour s’enrichir, sous couvert de participer aux réformes économiques.
Aujourd’hui, l’APL, forte de quelque 3 millions d’hommes, est à la tête d’un empire de plus de 20.000 entreprises qui vont des transports aux mines de charbon, aux hôtels, restaurants et boîtes de nuit, en passant par l’immobilier et même les fabriques de glaces. Ses officiers roulent dans de luxueuses limousines et selon certaines estimations, ses revenus commerciaux seraient équivalents à son budget annuel, soit environ 6 milliards de dollars.
«C’est un Etat dans l’Etat, peut-être le lobby institutionnel le plus puissant de Chine», affirme le sinologue David Shambaugh.
«Mais le pouvoir a peut-être sous-estimé les risques de corruption et d’affairisme engendrés par le culte de l’argent, répond un expert militaire. Les officiers ne sont plus fidèles au parti par idéologie, mais uniquement parce qu’il leur permet de prospérer».
En cas de danger contre la nation ou de guerre de succession, seule l’armée semble malgré tout encore capable de serrer les rangs et de se faire obéir. C’est pourquoi Jiang Zemin, en tant que chef des armées, doit s’assurer du soutien de la «Grande Muette», ou à défaut de sa neutralité, pour se maintenir au pouvoir.
La plupart des analystes sont toutefois convaincus que l’APL n’interviendra dans une éventuelle guerre de succession que si ses intérêts économiques sont directement menacés.
Le général Yang Shangkun, encore en forme malgré ses 90 ans, passe pour l’un des candidats de compromis qui pourrait alors bénéficier des faveurs des militaires, en raison du respect qu’il impose au sein de l’armée et du parti.
Selon certains experts de la vie politique chinoise, ce vétéran de la Longue Marche serait favorable à une révision de la version officielle des incidents de Tiananmen, qui ont provoqué un divorce entre l’armée et le peuple.
«Tous n’ont pas été d’accord à l’époque pour tirer sur les étudiants et aujourd’hui, les militaires veulent oublier Tiananmen et retrouver le respect dont ils jouissaient au sein de la population du temps de Mao», affirme un spécialiste des questions militaires.
PEKIN, 21 Février (AFP). — L’Armée populaire de libération (APL), qui a construit en quelques années le plus grand empire économique de Chine, est devenue un véritable Etat dans l’Etat dont le poids va peser très lourd dans le processus de succession du patriarche Deng Xiaoping.Le régime communiste lui doit sa survie. En juin 1989, seule l’armée a en effet été...